Le Département soutient le syndicat du picodon

Le 7 octobre chez Hélène et Hervé Barnier, à la ferme de Pracoutel à Vesc, le président du conseil départemental de la Drôme, Patrick Labaune, et le président du syndicat du picodon AOP, Philippe Benezech, ont signé une convention. Celle-ci formalise le soutien que le Département accorde à ce syndicat pour la défense et la promotion du picodon AOP.
« Soucieux de préserver sur notre territoire la diversité et la qualité des produits qui contribuent fortement au rayonnement de la Drôme, nous nous devons de soutenir le syndicat du picodon, confie Patrick Labaune. L'aide accordée par le Département dans le cadre de cette convention d'objectifs pour l'année 2016, soit 12 000 euros, a pour but d'accompagner les différentes missions du syndicat. »
Faire vivre l'AOP
L'activité de ce syndicat, ce sont ses missions d'organisme de défense et de gestion (ODG) de l'AOP picodon, la sensibilisation des acteurs de la filière, l'information et la formation des adhérents sur le cahier des charges et la qualité du produit, l'appui technique et la promotion. « Le syndicat fait vivre l'AOP, essaie de la développer, a noté son président. Et il fait le lien avec le Cnaol ». Le Cnaol, dont il a accueilli l'assemblée générale fin septembre à Voguë (Ardèche). Il a aussi convié ses participants à une visite du terroir du picodon.
L'une des préoccupations de l'appellation est un besoin de lait. « C'est une filière de qualité qui marche », a souligné Philippe Benezech, avant d'évoquer les trois réunions de secteurs prévues ce mois-ci dont l'une le 19 (à 20 h) à Eurial à Crest. Des réunions (ouvertes également aux non-adhérents du syndicat) pour échanger autour de l'appellation et tenter de trouver de nouveaux producteurs.
Cahier des charges
L'actualité, c'est aussi le cahier des charges de l'AOP picodon. Le décret est en attente de validation officielle par l'Europe. Une réponse est espérée au cours du premier semestre 2017. Parmi les évolutions introduites, tous les fromages devront être fabriqués avec du lait cru (il n'y aura plus de dérogations). 100 % des fourrages et céréales brutes devront provenir de l'aire géographique (au lieu de 80 %). La ration fourragère annuelle du troupeau devra être constituée d'au moins 12 espèces de plantes. Les surfaces fourragères destinées au troupeau devront être composées d'au moins 30 % de parcours et (ou) de prairies et (ou) de couverts végétaux comprenant au moins trois espèces. Tout le troupeau devra être sorti au minimum sur une aire d'exercice de cinq mètres carrés par chèvre. Les aliments complémentaires sous forme de céréales, concentrés, tourteaux, déhydratés ne pourront dépasser 390 kilos par chèvre laitière et par an...
Souchothèque
Le projet « novateur » de souchothèque, lui, a démarré début 2016 pour quatre ans. Plusieurs partenaires techniques y sont associés. Il consiste à analyser, isoler et conserver pour une utilisation future des souches autochtones (de la zone de l'AOP). Le but est de démontrer le lien au terroir et conserver ce patrimoine dans la technologie de fabrication du picodon. Ce projet est aidé par la Région et l'Europe à hauteur de 90 % de son budget, qui approche les 140 000 euros.
A cette rencontre, a aussi été exprimé le souhait d'une route du picodon et d'une signalétique sur l'autoroute A7 pour accroître la notoriété de ce fleuron drômo-ardéchois. La promotion, c'est aussi la sortie en septembre d'un livre de recettes, « Irrésistible Picodon », dont le syndicat est éditeur. Et encore l'annonce par Patrick Labaune d'une journée dédiée au picodon sur le stand du Département au salon de l'agriculture 2017.
Annie Laurie
(*) Cnaol : conseil national des appellations d'origine laitières.
Le picodon en chiffres
Le syndicat du picodon AOP recense :- 15 000 chèvres, plus de 8 millions de picodons produits en 2015, soit près de 500 tonnes (4 % de plus qu'en 2014) ;
- 175 adhérents actuellement ;
- 86 producteurs laitiers dont 47 en Drôme.
- 80 producteurs fermiers dont 43 en Drôme.
- 2 coopératives dans la Drôme : Valsud et Curtet ;
- 4 entreprises privées : la Fromagerie de la Drôme, la Fromagerie des 3 becs et Sandrine Pozon en Drôme, la Fromagerie du Vivarais en Ardèche ;
- 3 affineurs : les établissements Cavet et Distral en Drôme, la SARL Peytot en Ardèche.