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SOLIDARITE

Le don agricole, témoin de la générosité des agriculteurs

Comme l'ensemble des citoyens, les agriculteurs peuvent faire des dons, tout en bénéfiant d'une réduction d'impôts. Le 20 septembre, l'association Solaal, qui favorise la collecte de dons agricoles, organisait une journée nationale.
Le don agricole, témoin  de la générosité des agriculteurs

En agriculture, les fruits et légumes invendus ne font jamais l'objet d'un gaspillage. Ils peuvent en effet contribuer à l'apport de matières organiques ou être donnés aux animaux. Ces denrées peuvent aussi être confiées à des associations d'aides alimentaires. Et c'est dans ce contexte que l'association Solaal - comme SOLidarité des producteurs Agricoles et des filières ALimentaires - a vu le jour en 2013. « Jean-Michel Lemétayer, producteur laitier breton et ancien président de la FNSEA, ne supportait pas de voir des gens mourir de faim dans son pays. Un diagnostic a alors été réalisé afin de voir comment le monde agricole pouvait contribuer à l'aide alimentaire », raconte Dorothée Briaumont, sa directrice, qui a par ailleurs vécu les premières années de sa vie dans le département de la Drôme.

Faciliter les dons

La structure, reconnue aujourd'hui d'utilité publique, a ainsi pour vocation d'organiser et faciliter les dons entre les agriculteurs et les associations d'aide alimentaire. Il faut dire qu'il s'agit là d'un processus qui prend du temps. « Beaucoup d'agriculteurs n'ont pas attendu Solaal pour donner. Mais c'est très chronophage et les denrées sont périssables. La logistique est également importante. Des associations possèdent des conserves mais manquent de produits frais. Leurs bénéficiaires n'en mangent pas assez et sont alors plus sujet aux maladies, c'était d'ailleurs un point à améliorer », poursuit encore Dorothée Briaumont.
Le travail de Solaal ne s'arrête pas à cela. Pendant plusieurs mois, l'association s'est attachée au statut même de l'agriculteur. « Quand il y avait un intermédiaire, il perdait son statut de donateur. Nous avons donc dû travailler avec le ministère de l'Économie et des Finances », commente-t-elle aussi. Et aujourd'hui, l'agriculteur peut - comme tout autre citoyen - bénéficier de réductions d'impôts après ce geste empreint de solidarité. À savoir 60 % du coût de revient, dans la limite de 0,5 % du chiffre d'affaires. S'il ne paie pas d'impôts ou si le don est supérieur, le différenciel peut être conservé pour l'exercice suivant (sur une durée de cinq ans).

Le don agricole peut prendre du temps, notamment en matière de logistique. L'association Solaal, dont les ressources sont assurées par le mécénat, s'occupe ainsi de tout.

Des exemples dans le département

L'association Solaal n'est toutefois pas un passage obligé. D'autres canaux existent pour donner ces denrées. Pour autant, en Drôme, certaines coopératives ou exploitants individuels ont choisi de collaborer avec cette association nationale. C'est par exemple le cas de la ferme du Villard, implantée à Brette, qui a donné des noix en 2016. « Un don de 50 kg de noix dans le cadre de l'opération agri-collecte Bienvenue à la Ferme / Miimosa / Solaal. Les citoyens étaient incités à doubler le don des agriculteurs via le site internet Miimosa », précise aussi Dorothée Briaumont. Une coopérative fruitière de la vallée du Rhône donne elle-aussi.
Depuis 2013, ce sont l'équivalent de 21 millions de repas qui ont pu être servis. 
A. T.

 

Don agricole / Entretien avec la présidente de Solaal, Angélique Delahaye.

« Plus de 421 tonnes de produits frais donnés en 2016 »

Quels sont les objectifs de la journée du don agricole ?
Angélique Delahaye : « C’est une occasion de mettre en avant la générosité des agriculteurs à travers des actions très faciles à organiser : dons et promesses de dons, visites des exploitations agricoles par les associations d’aide alimentaire, visites par les agriculteurs d’entrepôts d’associations, glanages solidaires, colloques. Cette année, le lancement a eu lieu le 20 septembre en région Hauts-de-France, à l’occasion de l’ouverture d’un relais Solaal. Mais les actions sont prévues sur tout le territoire et tout au long du mois de septembre. Elles peuvent s’inscrire dans le cadre d’événements existants (foires, salons). »

Quel bilan tirez-vous de l’événement en 2016 ?
A. D. : « Plus de 421 tonnes de produits frais (fruits et légumes, œufs) ont été donnés aux plus démunis, soit le double de l’année précédente. En effet, près d'une cinquantaine d'actions solidaires ont été organisées dans toute la France. Je suis impressionnée par la mobilisation et espère que nous pourrons obtenir un beau bilan cette année. »

Qu’est-ce qui distingue l’événement de cette année ?
A. D. : « Nous publions un guide du don agricole de A à Z, en partenariat avec les chambres d’agriculture et l’association des maires ruraux de France. Il s’agit de fiches pratiques contenant des infographies pédagogiques, des exemples d’actions reproductibles et de nombreux témoignages d’agriculteurs mais aussi des associations d’aide alimentaire qui expriment leurs besoins et remercient les agriculteurs pour leur générosité. Nous espérons qu’il permettra de démultiplier les dons. Il sera disponible en livret et en version électronique. N’hésitez pas à nous le demander ! »

 

Pour en savoir plus, connectez vous sur le site www.solaal.org