Le Gaec des Maillots double son troupeau

Installé en 1999 sur la ferme familiale, à Rochefort-Samson, Sylvain Vachier crée le Gaec des Maillots avec sa sœur, Christine Grand, en 2010. En plus des bovins allaitants déjà sur l'exploitation, ils lancent un élevage caprin et construisent une chèvrerie (216 places). Aujourd'hui, Sylvain (41 ans) et Christine (40 ans) ont 55 vaches charolaises et 200 chèvres (150 alpines et 50 saanens au contrôle laitier et Capgène). Les mises bas ont lieu en septembre. Le lait est collecté par Valsud (référence de 180 000 litres). Ils ont décidé de passer à 400 chèvres et d'abandonner les vaches.
Alléger le travail
Mener de front l'élevage de bovins et caprins « nous nous sommes vite rendus compte que la charge de travail était trop lourde, constate Christine. D'autant plus que nous disposons de peu de surface en herbe autour de l'exploitation pour les vaches. Nous arrivons rarement à nous accorder du temps libre ». D'où l'idée de concentrer l'activité sur l'atelier caprin « car il est plus récent et le travail est plus adapté à une femme ». Cette réorganisation vise aussi à « pouvoir assumer seul le travail en cas de maladie ou d'accident de l'autre, ce qui n'est pas vraiment possible aujourd'hui ».
Adapter l'outil
Pour loger les 400 chèvres, la chèvrerie est en cours d'extension. Et le bâtiment des vaches sera réaménagé pour les chevrettes. Le doublement du troupeau entraîne une révision de l'alimentation des chèvres. De l'ensilage de maïs sera donné aux chèvres, ce que n 'autorise pas l'AOP picodon. Aussi, en septembre, l'élevage sortira de l'appellation. Lors de la visite, Jean-Pierre Manteaux, conseiller élevage à la chambre d'agriculture, et Solène Dutot, à Drôme Conseil Elevage, ont présenté l'évolution de l'assolement de l'exploitation et des rations. La traite, elle, prend actuellement une heure à une personne (24 postes). Pour les 400 chèvres, Christine et Sylvain ne voudraient pasy consacrer plus d'une heure et demie. Donc, ils augmenteront le nombre de postes de traite (36 ou 48). Quant à l'aliment, il sera distribué avec une mélangeuse (acquise en 2014).
193 000 euros d'investissements sont prévus sur 2014 et 2015 (bâtiment, équipements, agrandissement de la salle de traite, mélangeuse...). Et ce, sans compter l'achat des chèvres. La vente des vaches devrait le compenser. Cela sécurisera un peu l'exploitation, en attendant l'entrée en rythme de croisière de la production. Cette visite, Jean-Pierre Royannez l'a conclue en disant : « Il est encore possible de vivre de l'agriculture et de se faire plaisir dans son métier ».