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Elevage

Le GDS 26, sur tous les fronts de la prévention

L'activité des différentes sections du groupement de défense sanitaire (GDS) de la Drôme, qui en compte deux de plus depuis fin 2019.
Le GDS 26, sur tous les fronts de la prévention

Adhèrent au GDS de la Drôme 510 exploitations en ovins, 434 en bovins, 375 en caprins, 550 apiculteurs, 11 pisciculteurs. S'ajoutent une section porcine et une section avicole, créées fin 2019, avec une quinzaine d'ateliers adhérents pour chacune d'elles. Ces chiffres ont été donnés à l'assemblée générale ordinaire de cette structure, le 24 septembre à Charpey.
L'intégration des nouvelles sections dans la gouvernance du GDS a conduit à une refonte des statuts pour les adapter à « notre fonctionnement multi-espèces », a expliqué le président, Philippe Crosset-Perrotin. Les modifications ont été adoptées le même jour, en assemblée générale extraordinaire. Cette évolution des statuts s'accompagne d'une révision du fonctionnement administratif du GDS avec la mise en place d'une comptabilité analytique pour suivre l'activité et l'équilibre financier de chaque section (en lien avec les cotisations et subventions qu'elle amène). A noter aussi : la création d'un poste de conseiller sanitaire chargé de l'animation technique des nouvelles sections.

La section bovine

A l'assemblée générale ordinaire, l'activité du GDS a été passée en revue par section en reprenant les faits marquants de chacune d'elles. En bovins, concernant l'IBR (rhinotrachéite infectieuse bovine), la Drôme a été reconnue département à situation épidémiologique favorable en octobre 2019, « grâce au bon travail de la filière ». La Drôme est le premier département de Rhône-Alpes à obtenir cette reconnaissance. De ce fait, la prophylaxie a été allégée dès la campagne 2019-2020 : 20 % des bovins allaitants de plus de 24 mois (avec un minimum de 10 animaux par exploitation), au lieu de 100 %, et une analyse annuelle sur lait de mélange, au lieu de deux, pour les élevages livrant une laiterie.
Concernant la BVD (diarrhée virale bovine), un arrêté fixant les mesures de lutte et de surveillance est paru le 31 juillet 2019. La surveillance sera généralisée par prélèvements de cartilage auriculaire sur tous les veaux à la naissance. La Drôme a décidé d'une entrée en application le 1er juillet 2020. Ces tests sur veaux (environ 8 000 naissances par an dans le département) vont générer un surcoût. Aussi, une aide supplémentaire a été demandée au Département car l'enveloppe attribuée par celui-ci est quasiment toute consommée pour d'autres actions. « Il n'y a pas de marge de manœuvre », fait remarquer le directeur du GDS, Benjamin Deltour. Cette aide complémentaire est en attente de validation.

L'assistance aux assemblées générales ordinaire et extraordinaire du GDS de la Drôme, le 24 septembre à Charpey.

Ovins, caprins, porcs, volailles

Côté petits ruminants, deux plans de surveillance volontaires couplés à la prophylaxie obligatoire ont été mis en place : les statuts sanitaires (dépistage de quatre maladies : fièvre Q, chlamydiose, paratuberculose, visna maedi, Caev) et l'épididymite contagieuse du bélier. 28 cheptels d'ovins et 17 de caprins ont recherché leur statut sanitaire en 2019, ce qui porte le total pour les deux espèces à 127 depuis 2014. Et un dépistage de brucella ovis a été pratiqué sur 11 cheptels (166 béliers) l'an passé. Cette bactérie est responsable de l'épididymite contagieuse du bélier.
La section porcine, elle, s'adresse essentiellement aux éleveurs non intégrés. Pour cette filière, ont été organisées une journée d'échange avec la DDPP sur la mise en œuvre de la biosécurité dans les élevages plein air, et quatre sessions de formation sur ce thème en partenariat avec deux vétérinaires. Pour cette filière, deux actions sont considérées comme prioritaires : accompagner les éleveurs dans la mise en place des mesures de biosécurité en lien avec la DDPP ; chercher des financements pour la mise aux normes des exploitations dans ce domaine.
Concernant la section avicole, l'une des actions prioritaires à engager est l'organisation de l'équarrissage dans les petits élevages. Le GDS étudie la possibilité de mettre en place un caisson mobile pour l'euthanasie de petits lots de volailles en cas de foyers de maladies réglementé, une mission déléguée par la DDPP.

Sections apicole et aquacole

Dans la section apicole, parmi les principales actions, le plan de lutte contre le varroa et le programme sanitaire d'élevage (PSE). Ce PSE vise à ce que le plus grand nombre d'apiculteurs luttent efficacement contre la varroase. En 2019, ils étaient 449 à y adhérer. Autre action, le plan de lutte contre le frelon asiatique, moins présent l'an passé qu'en 2018 (198 nids signalés et 135 détruits). Par contre, cette année, les colonies sont à nouveau fortes dans la Drôme, qui est le département le plus affecté de la région. Une convention a été passée avec la Compagnie nationale du Rhône (CNR) pour tester un piège. Enfin, pour la section aquacole, le déploiement du plan national d'éradication et de surveillance de deux virus (NHV et SHI) a été mis en avant, lors de cette assemblée générale. Le Département a accordé une enveloppe (13 650 € de subventions) utilisable sur quatre ans pour inciter les pisciculteurs à entrer dans ce programme.

Annie Laurie

Les axes d'action du GDS

« L'objet du groupement de défense sanitaire de la Drôme est de contribuer par tous les moyens en son pouvoir à l'amélioration de l'état sanitaire de toutes les espèces d'animaux à vocation d'élevage, a rappelé son président, Philippe Crosset-Perrotin, en assemble générale. Notamment la mise en place et le suivi des programmes de lutte, de surveillance, des plans de protection. »
Le premier axe d'action du GDS, c'est l'organisation des opérations de prophylaxie obligatoires pour les maladies réglementées (brucellose, tuberculose, leucose, IBR, varron...), mission déléguée par l'État. Le deuxième, ce sont les autres maladies contagieuses non réglementées ayant un enjeu économique et de santé publique. Le troisième, c'est la coordination collective des éleveurs (contrôle et suivi d'installations de traite, analyses d'eau, collecte de déchets de soins, caisse de solidarité « coups durs »).
Le GDS, comme l'a souligné son président, bénéficie du soutien de partenaires sanitaires, techniques et financiers (le Département, en premier lieu, avec 73 600 € pour la prophylaxie réglementée et 91 400 € pour les plans de prévention en 2019).
A. L.

 

Etat sanitaire des troupeaux

Globalement, l'état sanitaire des troupeaux drômois est « très satisfaisant », constate le directeur du GDS, Benjamin Deltour. Concernant l'IBR, la situation épidémiologique est favorable.
En maladies non réglementées, l'état sanitaire des bovins est « excellent ». Pour la BVD, « avec le dépistage sur tous les veaux à la naissance, on va voir si le travail effectué par le GDS sur les quinze dernières années porte ses fruits, observe Benjamin Deltour. Pour le moment, aucun cas positif n'a été constaté dans les premiers élevages où les veaux ont été dépistés à la naissance. C'est plutôt bon signe. » En ovins, pour la première fois en 2019, la présence de l'épididymite contagieuse du bélier a été détectée dans deux élevages (9 moutons positifs). Cela fait dire au directeur du GDS : « Une réflexion est à mener sur cette maladie ». Et au président, Philippe Crosset-Perrotin : « Il faut bâtir une stratégie ».
A. L.

 

Sanitaire / L'épididymite contagieuse du bélier est en recrudescence en Rhône-Alpes. Recommandations pour la maîtrise de cette maladie spécifique du bélier qui atteint sa fertilité, voire le rend stérile.
Lutter contre l'épididymite contagieuse du bélier
L'épididymite contagieuse du bélier est une maladie due à une bactérie (brucella ovis), qui provoque une inflammation chronique sur l'appareil génital du mouton. Cette inflammation entraîne une diminution importante de sa fertilité et parfois sa stérilité en cas d'atteinte des deux testicules.
Les symptômes chez un bélier atteint sont très discrets, voire inapparents. Seule l'analyse sérologique permet de mettre en évidence tous les béliers infectés. Une asymétrie des testicules et/ou une induration d'un testicule peuvent être les seuls signes cliniques visibles. Mais il faut suspecter l'épididymite en cas de chute importante du taux de naissance dans un troupeau. La transmission de cette maladie se fait, via les béliers infectés, par le sperme et l'urine. Le bélier se contaminera soit en reniflant l'urine d'un congénère infecté, soit en saillissant la même brebis ou directement au cours d'un rapport homosexuel. La contamination d'un troupeau indemne a lieu généralement suite à l'introduction d'un bélier infecté ou en cas de mélange de troupeaux (lors de transhumance, foires, concours...).
La lutte contre cette maladie passe par un dépistage sérologique au cours de la prophylaxie afin d'éliminer les béliers contaminés et s'assurer que l'élevage est indemne et le reste chaque année car c'est une maladie en résurgence. Dans un troupeau indemne, mettre en place une quarantaine avec une analyse sérologique systématique des béliers introduits ou réintroduits suite à un prêt.