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Elevage

Le GDS de la Drôme a un nouveau président

Dans l'actualité du groupement de défense sanitaire (GDS) de la Drôme : l'ouverture de deux sections en début d'année (avicole et porcine) et un nouveau président élu le 21 mars.
Le GDS de la Drôme a un nouveau président

Le GDS de la Drôme compte 530 exploitations adhérentes en ovins, 426 en bovins, 382 en caprins, 584 apiculteurs, 11 pisciculteurs. S'ajoutent deux sections créées ce début 2019, l'une, avicole, l'autre porcine. Ces informations ont été données en assemblée générale par son directeur, Benjamin Deltour. La partie statutaire de cette assemblée du GDS - tenue dans la matinée du 21 mars à Charpey sous la présidence de Bernard Mandaroux - a été suivie par une intervention de René Laporte sur la posture à adopter face aux attaques d'antispécistes. L'après-midi, en conseil d'administration, un nouveau président a été élu. Il s'agit de Philippe Crosset-Perrotin.

Trois axes d'action

L'assistance à l'assemblée générale du GDS de la Drôme.A l'assemblée générale du GDS de la Drôme (de droite à gauche) : Benjamin Deltour (directeur), Bernard Mandaroux (président) et Nathalie Gravier (élue chambre d'agriculture).

La prévention des maladies et l'amélioration de l'état sanitaire des cheptels est la raison d'être du GDS. En ouverture d'assemblée, Benjamin Deltour a rappelé ses axes d'action et souligné l'appui apporté par ses partenaires sanitaires, techniques ainsi que financiers (le Département, en premier lieu, avec 76 500 euros de subventions pour la prophylaxie et 67 000 pour les plans de prévention en 2018). Le premier axe est l'organisation des opérations de prophylaxie obligatoires (en bovins, ovins, caprins, porcs) pour les maladies réglementées (brucellose, tuberculose, leucose, IBR, varron...) que lui délègue la direction départementale de la protection des populations (DDPP). Elle lui a aussi confié le suivi des introductions de bovins issus de zone réglementée FCO (sérotype 4) et la gestion de l'enveloppe du plan de lutte contre les salmonelles en aviculture.
Les maladies contagieuses non réglementées ayant un enjeu économique et de santé publique (lait cru) constituent le deuxième axe d'action du GDS. En la matière, il déploie des plans de prévention. Entre dans ce cadre le « pack intro bovin » (obligatoire depuis le 1er mai 2018) : dépistage par analyse de sang de quatre maladies (IBR, BVD, besnoitiose et paratuberculose) pour éviter d'introduire dans les cheptels drômois des animaux porteurs asymptomatiques. Il y a aussi les statuts sanitaires des cheptels de petits ruminants : dépistage par sondage sérologique de quatre maladies (fièvre Q, chlamydiose, paratuberculose, visna-maëdi, Caev, varroa...). Le troisième axe est la coordination collective des éleveurs : veille sanitaire, information et formation, appui technique, caisse mutuelle solidaire d'indemnisation (pour les « coups durs » sanitaires) et services (contrôle d'installations de traite, analyses d'eau, collecte de déchets de soins).

Retour sur 2018

L'assistance à l'assemblée générale du GDS de la Drôme.

En termes d'état sanitaire des troupeaux, la situation des cheptels drômois est très satisfaisante concernant la brucellose, la leucose et la tuberculose. Côté IBR, avec une prévalence cheptel de 1,84 % et une incidence cheptel de 0,19 %, le GDS compte obtenir le statut de zone épidémiologique favorable dès cette année. Par ailleurs, depuis le lancement du « pack intro bovin » (en 2011), les transactions à risque lors de l'achat d'un animal sont passées de 17 % en 2012 à 7 % en 2018. Pour ce qui est de la BVD, depuis la mise en place de mesures de prévention collectives de ce risque (« pack intro », règlements sanitaires), la part d'élevages régulièrement séronégatifs progresse (60 % en 2018 contre 38 en 2012) et la mise en évidence d'une circulation virale chute (2 % en 2017). Côté besnoitiose, les six troupeaux identifiés contaminés en 2013-2014 dans le Nord-Drôme ont été assainis en 2018. A noter encore, en petits ruminants, 77 troupeaux (41 en caprins et 36 en ovins) ont recherché leur statut sanitaire depuis 2014.

Un projet stratégique

A noter aussi, une réflexion a été engagée sur un projet stratégique du GDS visant à consolider le modèle économique de la structure, adapter l'offre de services aux besoins des adhérents mais aussi la gouvernance et l'organisation administrative. Dans le cadre de cette démarche, un consultant va aider ses administrateurs à définir un plan d'actions pluriannuel. Par ailleurs, des actions adaptées aux deux nouvelles sections du GDS (avicole et porcine) devraient être lancées. A signaler encore, au niveau régional, est prévue la poursuite de la démarche qualité pour les opérations de prophylaxie bovine en vue d'obtenir l'accréditation de l'OSV Auvergne-Rhône-Alpes. Et au niveau national, GDS France compte déployer un plan national d'éradication de la BVD à partir d'octobre.

Annie Laurie

Chiffres 2018

- 1 297 bovins ont bénéficié du « pack intro » en 2018, soit plus de 90 % des reproducteurs introduits dans le département (66 % en 2017). 2 nouveaux groupements pastoraux ont mis en place un règlement sanitaire basé sur la garantie bovin non Ipi(*) pour prévenir le risque de circulation du virus de la BVD en alpage. Pas de nouveau cas de besnoitiose en 2018. 1 cheptel bénéficie de la garantie paratuberculose. Et 2 591 bovins ont été garantis non Ipi.
- En petits ruminants, 6 cheptels caprins et 7 en ovins ont recherché leur statut sanitaire l'an passé. 8 troupeaux caprins bénéficient de la garantie Caev. Et un dépistage de brucella ovis a été pratiqué sur 101 béliers.
- 395 apiculteurs ont adhéré au programme sanitaire d'élevage. Le plan de lutte contre le frelon asiatique (surveillance avec 38 référents) s'est traduit par la destruction de 332 nids (91 en 2017).
(*) non Ipi : non infecté permanent immunotolérant.

 

Portrait
Philippe Crosset-Perrotin, éleveur ovin
Philippe Crosset-Perrotin, le nouveau président du GDS de la Drôme.
Elu président du GDS de la Drôme, Philippe Crosset-Perrotin (61 ans) a un parcours atypique. Architecte de formation, il développe un cabinet d'assurances en Alsace. Confronté à une expropriation pour contournement routier, il décide alors une reconversion totale vers l'élevage ovin. Il faut dire qu'il a un lien avec le monde agricole puisque son père était ingénieur agronome et avait créé une association foncière pastorale en Haute-Savoie, région dont la famille est originaire.
Là, enfant, Philippe Crosset-Perrotin côtoie déjà les troupeaux, les bergers et les éleveurs pendant ses vacances dans les montagnes savoyardes. « J'ai toujours eu une affinité avec les grands espaces » explique t-il.
Donc, il se lance dans l'élevage ovin, après s'être formé au métier dans le Limousin. Son installation à Saint-Julien-en-Quint remonte à 2012. Il élève 160 brebis Bizet en sélection, « une race choisie pour ses caractéristiques de rusticité, de sociabilité, qui se dessaisonne facilement, permet d'avoir des agneaux toute l'année et marque fortement en croisement avec des races bouchères ». L'éleveur commercialise sa production via la coopérative L'Agneau Soleil (Sisteron). En tout, il dispose d'une soixantaine d'hectares de prairies permanentes et landes à Saint-Julien-en-Quint plus une quarantaine d'hectares de terres labourables sur cette commune et à Alixan.
A. L.

 

Conférence / Quelle posture adopter face aux antispécistes, végans... ? A l'assemblée générale du GDS, l'agroéconomiste René Laporte a donné des éléments de réponse.
Stratégie de réponse face aux antispécistes
« J'ai commencé ma carrière à l'Institut de l'élevage, puis bifurqué vers l'abattage, l'industrie et le commerce de la viande. Et, depuis 10-15 ans, je me suis spécialisé dans le bien-être animal », explique René Laporte, agroéconomiste aujourd'hui retraité et consultant.
« Il faut expliquer à la société ce qu'est l'agriculture d'aujourd'hui », a dit René Laporte. Concernant le bien-être animal, « il faut sortir de l'idée que c'est une obligation, une contrainte imposée de l'extérieur si vous voulez être proactifs et couper l'herbe sous les pieds de ceux qui vous attaquent. Vous devez dire : "Le bien-être animal est mon quotidien. Pour moi, c'est une loi morale que je m'impose. Les animaux doivent être bien traités. A moi, après, de prouver ce que je fais." A partir de là vous pourrez répondre aux attaques des végans et aux interrogations de la société, notamment sur l'abattage ». Quant à l'abatteur, « il doit être irréprochable, doit garantir qu'il applique les processus pour stresser le moins possible les animaux et les tuer dans de bonnes conditions ».
Laisser le choix au consommateur
Pour un débat à la télévision ou sur une radio face à des militants végans ou végétariens, « il faut se préparer en amont ». Sur la viande et la santé, la stratégie de René Laporte consiste à répondre : « La viande n'est ni un médicament ni un poison ». Et d'ajouter : « Un principe général déstabilise les contradicteurs. C'est de dire : Vous me dites que je ne dois pas consommer de viande. Moi, je ne vous dis pas que vous devez en manger mais que vous pouvez en manger. Il faut laisser le choix au consommateur. »
Le conférencier a laissé entendre que l'agriculture doit se poser des questions sur les méthodes qu'elle utilise. « Cela ne veut pas dire de prendre un virage à 180° immédiatement, ce n'est pas possible. Mais il faut dès à présent réfléchir aux trajectoires à prendre pour sortir d'un certain type d'élevage intensif et pouvoir dire à la société que vous prenez en compte ce qu'elle souhaite. »
A. L.