Le GDS vient de créer une section avicole

Le 14 janvier à Chabeuil, le GDS de la Drôme a créé une section avicole, ouverte à tous détenteurs d'oiseaux. Un bureau a aussi été élu et un président désigné, Sébastien Blache. Pourquoi cette section ? La crise de l'influenza aviaire dans le Sud-Ouest a conduit au renforcement de la réglementation sur la biosécurité. « Les aviculteurs indépendants ont du mal à appliquer le nouvel arrêté, explique le directeur du GDS de la Drôme, Benjamin Deltour. Les mesures ne sont pas toujours simples à mettre en œuvre pour les petites unités produisant en continu. D'où une demande de dialogue avec la DDPP (direction départementale de la protection des populations). Nous essayons de fédérer ces éleveurs indépendants pour qu'ils soient représentés auprès de l'administration. »
Epauler les éleveurs indépendants
Autre hic, la plupart des producteurs d'œufs indépendants n'adhèrent pas à la charte sanitaire car les investissements sont trop lourds, non rentables pour eux. Or, si leur élevage est contaminé par des maladies réglementées (salmonelles, par exemple), ils doivent faire abattre leurs volailles à leurs frais. La section avicole pourrait mettre en place une caisse « coups durs » pour les aider financièrement.
Se greffent aussi des problématiques annexes, dont deux principales. La première est l'équarrissage. Un souci pour les petites unités d'élevage : les équarrisseurs ne se déplacent pas pour moins de 40 kilos. Là, l'idée est d'envisager avec ceux-ci comment organiser une collecte. Une autre solution est à trouver pour les lots de volailles à euthanasier en cas de foyers de maladies réglementées lorsque les abattoirs ne les acceptent pas.
Libre de choisir ses actions
Le GDS, comme le rappelle son directeur, accompagne les éleveurs uniquement sur les aspects sanitaires, en lien avec des techniciens avicoles, notamment de la chambre d'agriculture. Il peut mettre en place des plans de surveillance ou de lutte. Mais, côté fonctionnement, la section est autonome. A elle, donc, de décider de ses actions, de son budget et de trouver des moyens financiers : appeler des cotisations, solliciter des aides auprès du Département, de la Région, éventuellement de l'Etat...
« Dans un premier temps, indique Benjamin Deltour, nous avons décidé de coordonner la partie non organisée de la filière (éleveurs indépendants). Mais l'objectif, à terme, est de "faire un pont" avec les éleveurs intégrés. Rapidement, nous aurons un échange avec eux. ». Dans cette section avicole, il voit « un collectif pour faciliter la discussion avec l'administration et la filière intégrée ».
Annie Laurie
Point de vue / La section avicole du GDS vue par son président, Sébastien Blache.Apporter des solutions
Sébastien Blache a pu mesurer l'intérêt de créer une section avicole au GDS lorsque ses poules pondeuses ont été contaminées par Salmonella gallinarum, voici deux ans. « Cette salmonelle, signale-t-il, ne cause pas de toxi-infections alimentaires mais amène, réglementairement, à abattre les animaux. J'ai alors pris conscience que, dans cette situation, les petits éleveurs devaient se débrouiller seuls et c'est compliqué. Il n'y a pas d'accompagnement. J'ai fait appel au GDS pour dialoguer avec l'administration. Le GDS - dont le rôle est de faire du collectif - peut nous apporter des solutions qui n'existent pas aujourd'hui. Par exemple en cas de crises sanitaires, d'abattages liés à des maladies réglementées, pour le suivi sanitaire des cheptels. Proposer des analyses, de l'information, des formations... fait aussi partie de ses missions. »
Parmi les actions à mettre rapidement en œuvre au sein de la section avicole, Sébastien Blache cite une réflexion sur la mise en place d'une caisse « coups durs », l'équarrissage, la biosécurité. Concernant ce dernier sujet, il précise : « Il faut travailler avec l'administration au niveau du département pour avoir une lecture commune de ce qu'est la biosécurité dans les petits élevages car des points sont interprétables ».A. L.