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Arboriculture

Le GIE de Tain dans la voie de la valorisation

Lors de son assemblée générale, le GIE Hermitage-Basse Isère a dressé le bilan de la saison écoulée et donné ses objectifs pour 2016.
Le GIE de Tain dans la voie de la valorisation

L'an dernier, le GIE Hermitage-Basse Isère (communément appelé GIE de Tain) a collecté plus de 7 700 tonnes de fruits livrées par 47 exploitations. Comparés à l'année précédente, le tonnage a baissé de plus de 16 % (7 720 tonnes) et le chiffre d'affaires progressé de 7 % (8,9 millions d'euros). A l'exception de l'activité de vente au détail (65 tonnes), l'ensemble a été commercialisé par Fruits-Union. « La saison 2015 s'est caractérisée par de faibles volumes tant en cerise qu'en abricot », a fait remarquer Bernard Vossier, président du GIE, en assemblée générale le 18 avril à Tain-l'Hermitage. Au final, toutes espèces confondues, le prix moyen réglé aux producteurs a atteint 0,66 euro par kilo (contre 0,48 en 2014). Le GIE a clôturé son exercice comptable avec un résultat égal à zéro.

Des marchés globalement fluides

Vincent Faugier (directeur du GIE Hermitage-Basse Isère), Bernard Vossier (président) et Véronique Blaise (vice-présidente) ont présenté les résultats de l'activité du groupement.

Les fortes chaleurs de l'été 2015 n'ont pas eu les mêmes effets sur les différentes espèces ou variétés. « Sur la période tardive, la cerise n'a pas apprécié la température élevée notamment après la cueillette », a indiqué Bernard Vossier. Il était impératif de mettre le produit au frais le plus rapidement possible. » L'abricot n'a pas connu un développement de calibre contrairement à ce qui était prévisible en avril. « Le pourcentage relativement élevé de petits calibres explique pour une bonne partie le manque de tonnage, a expliqué le président du GIE. Et des orages à la mi-juin ont endommagé une partie de la récolte issue des variétés qui arrivaient à maturité. » A contrario, la chaleur a eu des effets positifs sur la pêche et la nectarine, tant en calibre qu'en qualité.
Sur le plan commercial, les marchés ont été globalement fluides. « En pêches et nectarines, la fin de saison a été compliquée du fait d'une confrontation plus brutale de la concurrence espagnole, a analysé Bernard Vossier. En effet, les distributeurs ayant arrêté la commercialisation de nos produits dans le cadre des marques de distributeurs (MDD), la concurrence de l'offre espagnole par le réseau traditionnel s'est exacerbée. »
Afin d'améliorer la part de la GMS (grandes et moyennes surfaces), le GIE a entrepris des efforts. « C'est ce segment qui, malgré ou grâce aux contraintes, offre une meilleure valorisation de nos produits », a dit le président. Les équipes de commerciaux ont été regroupées sur un seul site et la spécialisation des stations de conditionnement a contenu les coûts sans nuire à l'efficacité commerciale.

Nouvelle grille d'agréage

La mise en place d'une nouvelle grille d'agréage (A, B, C...), correspondant aux attentes du marché et des clients, a permis une bonne orientation des lots en station en fonction des commandes. « Cette efficacité s'est retrouvée par une plus grande confiance de nos clients et par une relation plus sereine après une année 2014 difficile, a confié Bernard Vossier. Il a souligné l'écart important de valeur entre calibres A et B pour les pêches et les nectarines.
En abricot, « les marchés de valeur sont sur l'Europe du Nord, a-t-il indiqué. Cependant, le GIE a pu valoriser le calibre 40/45 via les discounters allemands (Aldi, Lidl, Netto).
L'écoulement des cerises s'est principalement fait sur les calibres 24 et 26 mm, avec une part croissante des emballages unitaires (barquettes). « Depuis la raréfaction des opérateurs traditionnels, nous avons de grosses variabilités d'écoulement suivant les jours de la semaine, a-t-il fait remarquer. De moins en moins d'opérateurs français chargent le samedi. Ces jours-là, le marché à l'export, avec ses contraintes en qualité et en calibre, est plus valorisant. »
Toujours en 2015, le GIE a démarré son activité de pré-conditionnement de la noix (ramassage, séchage et calibrage). « Grâce au partenariat avec Coopenoix, nous avons testé notre installation, a noté Bernard Vossier. Cela nous a conduit à faire quelques modifications pour la saison 2016. »
En concluant, il a annoncé la distribution, en juillet 2016, d'un complément de prix représentant un montant total de plus de 354 000 euros au titre de la saison 2015. Il a, aussi, rappelé la mémoire de Michel Lafond et Alexandre Amblard, deux adhérents du GIE disparus brutalement l'année dernière.

C. L.

Actualité / Avec des récoltes annoncées en baisse, la prochaine saison reste aléatoire, ce qui n'empêche pas le GIE de poursuivre sa restructuration.

La campagne 2016 s'annonce mitigée

Prochainement, le GIE Hermitage-Basse Isère va réaménager son système informatique en s'appuyant sur les infrastructures de la coopérative Lorifruit, d'une part, et du bureau commercial Fruits-Union, d'autre part. De plus, une « réorganisation fonctionnelle » est en cours au sein des équipes de salariés du groupement. Et des négociations sont menées avec deux sociétés agroalimentaires intéressées pour acheter ou louer des bâtiments du GIE actuellement inoccupés.
Quant à la prochaine campagne, elle s'annonce mitigée. L'orage de grêle qui a frappé la veille au soir de cette assemblée générale était dans tous les esprits. « Tous nos producteurs ont des vergers grêlés, a confié le président du GIE. Une actualisation des prévisions de récolte est à faire rapidement. » Cet aléa ne fera que diminuer une récolte de fruits déjà annoncée faible en volumes (à peine un tiers du potentiel en abricot). Bernard Vossier a également fait part des difficultés liées au retrait de certains produits phytosanitaires (voir notre dossier en pages 6 et 7). Selon lui, l'interdiction du diméthoate posera « de sérieux problèmes ». Malgré cela, il a exhorté les producteurs à respecter la réglementation, afin d'être en conformité lors des contrôles réalisés notamment par les acheteurs.

 

Modernisation des vergers /

Des prêts à 1 %

Poursuivant l'objectif de modernisation des vergers, quatre organisations de producteurs (GIE Hermitage-Basse Isère, Lorifruit, Rhodacoop et Valsoleil) ont négocié une offre de prêt avec le Crédit Agricole Sud Rhône Alpes. Sur des critères fixés par chaque OP (espèces et variétés éligibles), les adhérents pourront bénéficier d'une possibilité d'emprunt sur dix ans au taux de 1 % (1,20 % sur 12 ans), avec un différé de remboursement du capital de 48 mois. Pourront être financés les plantations et fournitures, l'irrigation et les couvertures paragrêle. « Il s'agit de donner un nouveau souffle aux arboriculteurs pour redynamiser et rénover les vergers », a déclaré Bernard Vossier, président du GIE Hermitage-Basse Isère.