Le GIE de Tain fortement redimensionné

L'an dernier, le GIE Hermitage-Basse Isère (communément appelé GIE de Tain) a collecté 4 533 tonnes de fruits, soit un volume en baisse de 42 % par rapport à l'année précédente. En cause, « les problèmes climatiques », ont expliqué Bernard Vossier et Véronique Blaise, respectivement président et vice-présidente du groupement, en assemblée générale le 29 mars à Tain-l'Hermitage. Un hiver doux, des épisode de gel et un violent orage de grêle ont sérieusement amputé le potentiel de fruits d'été des adhérents. En cerise, le volume récolté a baissé de 54 %, en pêche et nectarine de 47 %. « Je n'ai jamais connu une grêle aussi étendue », a dit Bernard Vossier. « Beaucoup des fruits restants sont allés vers l'industrie », a ajouté Véronique Blaise, d'où une moindre valorisation. Conséquence de la faiblesse des volumes, le GIE enregistre un résultat d'exploitation déficitaire de 662 000 euros sur l'exercice écoulé.
D'importants changements
Le groupement a aussi dû faire face à plusieurs démissions d'adhérents. Ainsi, le nombre d'exploitations ayant livré est passé de 47 à 35 entre 2015 et 2016. Une adhésion a toutefois été enregistrée. A la fin de l'année, les dirigeants du GIE se sont séparés de leur directeur, Vincent Faugier. Ce dernier a été remplacé par Serge Turel, jusqu'alors directeur adjoint au sein du groupement. De plus, arrivant au terme des trois ans, la convention avec le bureau commercial Fruits Union n'a pas été reconduite. « Nous n'étions pas satisfaits du travail réalisé, a indiqué Bernard Vossier. Rhodacoop assurera désormais la mise en marché, sachant que l'ensemble des volumes sera conditionné sur le site du GIE. » La convention liant les deux structures est en cours de négociation.
Enfin, autre élément important, le GIE a vendu en janvier dernier tous ses locaux - 22 000 mètres carrés pour 5 millions d'euros - au groupe drômois Bert, spécialisé dans le transport routier de marchandises et la logistique. Le GIE est désormais locataire d'environ 6 000 mètres carrés de ses anciens entrepôts et bureaux. Dans son redimensionnement, a été également mis en œuvre un plan de réduction du personnel grâce à des départs volontaires en retraite mais aussi en procédant à des licenciements économiques. « Des décisions particulièrement difficiles à vivre », a confié Bernard Vossier, en renouvelant sa confiance à tous les salariés.
Perspectives 2017
Les mois qui viennent de s'écouler ont été particulièrement éprouvants pour les membres du GIE de Tain. Des adhérents s'interrogent sur le devenir de la structure. « Après ce contexte difficile, nous travaillons à retrouver une nouvelle dynamique avec une mise en marché par Rhodacoop », ont expliqué les dirigeants. Aucun investissement n'est prévu en 2017 hormis l'achat d'une sécheuse de noix (30 000 euros sans les aides), justifié par l'augmentation des volumes, qui « vont doubler chaque année jusqu'en 2020 », a indiqué Bernard Vossier. Le président a aussi annoncé une réorganisation du « chantier noix » (ramassage, séchage, calibrage), en lien avec Coopenoix. En abricot, la volonté est de « reprendre pied sur le marché allemand avec des variétés bicolores ». Par ailleurs, le partenariat avec la Cave de Tain pour la mise à disposition de salariés sera poursuivi. S'agissant d'AC Fruits, société faisant de l'hybridation et dont le GIE est actionnaire, « son activité commerciale a débuté », a fait savoir Bernard Vossier.
En conclusion de cette assemblée générale, rendez-vous a été donné aux adhérents le 20 avril pour une réunion sur les prévisions de récoltes et l'organisation de la prochaine saison.