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Aviculture

Le groupe Duc entend répondre aux inquiétudes des éleveurs

La direction du groupe Duc a confirmé ses difficultés liées aux conséquences de l’influenza aviaire sur les marchés internationaux avec une perte annoncée de 3,50 M€ en 2016.
Le groupe Duc entend répondre aux inquiétudes  des éleveurs

Le 1er juin, la réunion des éleveurs du Sud-Est en contrat avec la société Duc a permis aux producteurs d'échanger avec les cadres de l'entreprise sur les résultats techniques et économiques des élevages durant l'année écoulée. Duc travaille avec 50 éleveurs dans le Sud dont la moyenne d'âge est de 49 ans ; une dizaine d'entrants de 25 à 30 ans va rajeunir la pyramide. Duc annonce des constructions (3 000 m²) et 9 000 m² pour lesquels les dossiers sont en cours. Ce développement s'accompagne d'améliorations sur les ateliers existant. La moyenne des résultats économiques communiquée aux éleveurs leur permet de se situer par rapport au groupe. Au chapitre technique, les éleveurs ont regretté une mortalité plus élevée de poussins sur les standards ross. La responsabilité des couvoirs a été invoquée. « Notre objectif sera de devenir autonome avec notre couvoir de Crest, en le sécurisant sans l'agrandir, et de trouver des éleveurs reproducteurs », précise Jean-Pierre Chareyron, directeur de la production amont.

Hélène Bombart, présidente du groupement d’éleveurs (Gevoda).
La présidente du groupement d'éleveurs (Gevoda), Hélène Bombart, a rappelé combien, face aux problèmes sanitaires illustrés par la crise de l'influenza aviaire dans le Sud-Ouest, il était important à tous les maillons de la filière de connaître le métier des autres. « Nous devons être irréprochables sur les barrières sanitaires, car nous n'avons pas le droit à l'erreur ». Autre préoccupation : la question des antibiotiques. « Nous ne sommes pas si mauvais grâce à une rigueur de travail, mais nous devons monter d'un cran, aller plus loin, vers une approche plus globale ».

Besoin de trésorerie

En demandant une amélioration des rémunérations pour le ross et les chapons, mais surtout pour les certifiés « qui sont pénalisés », Hélène Bombart a rappelé « que les vides sanitaires ont été trop longs entre novembre et avril et que les éleveurs déplorent des retards de paiement ». Un préalable à un questionnement plus stratégique : « Si l'on ne résout pas le problème de la grippe aviaire que se passe-t-il pour Duc ? Quelle sera sa position sur l'échiquier national, l'entreprise a-t-elle les moyens de s'en sortir seule ? »
Le directeur général du groupe Duc, Joël Marchand, a d'abord expliqué la tension sur les marchés internationaux et français. « Il est probable qu'en 2016 la France se retrouvera au 3e rang européen des producteurs de volailles derrière la Pologne et l'Allemagne ». Il a ensuite rappelé les résultats financiers négatifs du groupe au premier trimestre 2016 (un chiffre d'affaires en baisse de - 7,49 % par rapport à la même période 2015). « Un appel d'offres auprès de Système U a été perdu, de même que les marchés export en Chine et Afrique du Sud sur lesquels Duc a beaucoup misé ». L'impact de l'influenza aviaire devrait au final se solder par une perte de 3,50 m€ pour le groupe en 2016.

Joël Marchand, directeur général du groupe Duc.

Toutefois, Joël Marchand a dégagé des raisons d'espérer. L'unité de production spécialisée dans la dinde du groupe (200 salariés) à Riec-sur-Bélon est devenue, le 31 mars, une filiale sous le nom de Voléfi. Et il a annoncé, pour le 2 juin, la signature d'un contrat de lease-bac(1).
« D'ici le 30 juin, l'actionnaire président du groupe, François Gontier, doit également consolider le capital à hauteur d'un million d'euros. Cette bouffée d'oxygène va nous permettre d'accélérer nos investissements industriels ». Les projets portent sur la refonte de l'atelier de découpe à l'abattoir de Saint-Bauzély (Gard) et la création d'un magasin d'usine à Chailley (Yonne). Pour renouer avec un niveau d'activité d'il y a 1,5 an, le groupe mise toujours sur l'export en Asie et Europe du Nord, sans abandonner la volonté de nouer un partenariat avec un opérateur étranger. 
L. G.
(1) La cession-bail permet à une entreprise propriétaire d'un bien immobilier professionnel de le vendre à une société de crédit-bail immobilier (le crédit bailleur) et d'en devenir locataire (le crédit preneur). Le loyer ne fluctue pas selon l'évolution du marché immobilier. Le locataire conserve la jouissance de son ancien immeuble en continuant à l'utiliser.