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Bovins lait

Le Lactocorder, un outil performant pour un audit de traite

Drôme Conseil Elevage dresse un bilan de la première année de son service d'assistance à la traite avec le Lactocorder® qu'elle propose à ses adhérents.
Le Lactocorder, un outil performant pour un audit de traite

Parce que la traite est un moment stratégique pour une exploitation laitière, Drôme Conseil Elevage (DCE) propose depuis un an le service « assistance traite avec le Lactocorder® ». Retour sur cette première année, où une dizaine de suivis ont été réalisés.

Le trayeur, un rôle primordial

Le trayeur tient une place importante pour le bon déroulement de la traite. La préparation des animaux doit permettre une bonne stimulation et hygiène de traite. Le moment de la pose doit être optimisé pour une meilleure sécrétion du lait. Les débuts de traite perturbés de type « bimodalité » ont représenté de 3 à 41 % des vaches selon les élevages dans les suivis de DCE. Dans la plupart des cas, des actions correctives ont été rapidement mises en place (changement de la séquence de traite, délais de pose optimisés, nombre de vaches préparées...).
Le Lactocorder® est un outil pédagogique intéressant pour observer une autre période à risques : la fin de traite. L'égouttage et la surtraite sont à proscrire. Cela a représenté de 0 à 47 % des vaches selon les élevages dans les suivis de DCE, avec des risques directs au niveau de la qualité du lait. Les quantités mesurées lors de l'égouttage représentent souvent quelques centaines de grammes (200 en moyenne) et ne justifient en rien les risques pris au niveau de la santé mammaire. Des actions correctives ont été apportées : modification des réglages des déposes automatiques ou travail du trayeur en fin de traite. Il est important de visualiser les courbes d'éjection pour comprendre l'impact du travail du trayeur sur l'éjection du lait.

L'empreinte des vaches

La vache est routinière. Pour une même préparation, elle aura toujours la même cinétique de traite, et cela même avec changement du rang et du stade de lactation. A travers les courbes d'éjection, les éleveurs bénéficient d'un complément « visuel » pour les aider dans leur sélection. La vitesse de traite, l'équilibre des quartiers (traite en « escalier ») au niveau des débits notamment sont des éléments à prendre en compte car ils constituent des caractères génétiques très héritables. Les débits moyens ont varié de 0,5 à plus de 7 kilos par minute. On recherchera un débit de la phase plateau proche des 3,5 kilos par minute.

Un lanceur d'alerte pour la machine à traire

Même si le suivi ne remplace pas un contrôle de la machine à traire, il est un moyen d'alerter sur d'éventuels problèmes au niveau du fonctionnement des déposes et du lavage. Ainsi, 57 % des élevages ont enregistré une température en fin de lavage inférieure à la recommandation (minimum 35°C). Des problèmes de turbulences, de répartition entre les postes et de concentration de la lessive ont aussi été mis en évidence sur certaines installations.
Le coût économique de la qualité du lait est important et peut fortement pénaliser un élevage. Il est primordial de se pencher sur le facteur de risque important de la traite. Le Lactocorder® est un moyen innovant pour le faire.

Benjamin Roche

Le Lactocorder, audit complet de la traite

Le Lactocorder (crédit photo : Yannick Blanc).
Le Lactocorder® est un compteur à lait électronique et mobile. De
fabrication suisse, cet appareil est placé sur chaque faisceau de traite et
permet d'enregistrer une multitude d'informations lors de la traite et du
lavage de la machine à traine. Une série de 60 électrodes enregistre toute
les 0,7 seconde les débits, températures, conductivités, turbulences...
Ainsi, il permet de faire un audit complet de la traite et d'envisager des
pistes d'améliorations.

 

Témoignage / Les deux associés du Gaec de la Motte (à La Motte-Fanjas), Didier Béguin et Johan Mounier, estiment l'assistance traite très utile pour faire le point sur leurs pratiques.
Gaec de la Motte : « Se remettre en question »
Didier Béguin et Johan Mounier, associés du Gaec de la Motte.
Pourquoi avoir sollicité les services de Drôme Conseil Elevage pour une assistance traite ?
Didier Béguin et Johan Mounier : « Suite à quelques soucis de mammites, nous souhaitions faire le point sur la traite et nous rassurer sur nos pratiques. »
Quels ont été les enseignements de la visite ?
D. B. et J. M. : « Cette visite nous a conforté sur notre travail pendant la traite, tant sur la stimulation des animaux qu'au niveau de l'hygiène de traite. Malgré tout, nous avons revu quelques détails sur la préparation des animaux. Par exemple, nous avions tendance à vite brancher une vache longue à traire. Maintenant, en respectant le même temps de préparation que pour les autres vaches, le délai supplémentaire accordé à cette préparation est compensé par une traite plus rapide et plus confortable pour la vache. La stimulation est importante. »
Que retenez-vous de ce diagnostic de traite ?
D. B. et J. M. : « C'est un très bon outil pour faire le point sur nos pratiques de traite, en lien avec la problématique cellules et mammites. Il est toujours intéressant de se remettre en question, d'autant plus sur un travail très routinier. La visite est aussi intéressante pour détecter des problèmes au niveau du fonctionnement de la machine à traire. Dans notre cas, nous avons repéré quelques soucis au niveau du lavage. Nous avons encore très peu utilisé les courbes d'éjections individuelles au niveau de la sélection mais nous souhaiterions davantage le faire à l'avenir. »
Propos recueillis par Benjamin Roche,
Drôme Conseil Elevage