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Economie

Le marché du bio en forte croissance

Le marché du bio atteint 5,5 milliards d'euros en 2015. Production et consommation progressent. En nombre de producteurs bio, la Drôme reste en tête en France.
Le marché du bio en forte croissance

« Après avoir augmenté de 10 % en 2014 par rapport à 2013, le marché du bio continue sa progression (...) et devrait avoir gagné 500 millions d'euros à la fin de l'année. Il devrait atteindre 5,5 milliards d'euros », a déclaré Elisabeth Mercier, directrice de l'Agence bio, en ouverture des assises européennes de la bio, organisée le 24 septembre au salon Tech&Bio. Elle a également indiqué que les ventes de produits bio ont progressé dans tous les circuits de distribution. Depuis janvier, elles sont plus fortes dans les magasins spécialisés (+ 15 %) que dans les grandes surfaces alimentaires (+ 7,4 %). Néanmoins, les supermarchés représentent 30 % du marché bio.

La Drôme en tête du nombre de producteurs

Parallèlement à une hausse des ventes, la production s'est aussi accélérée. Cette année, 28 621 fermes françaises sont en bio ou en conversion, soit une hausse de 6 % par rapport à 2014. Cela correspond à une surface de 1,25 million d'hectares, soit 4,6 % de la surface agricole utile nationale. « La surface bio a progressé de 10 % par rapport à 2014, a précisé Elisabeth Mercier. Chaque jour en France, 16 agriculteurs se convertissent à la bio. » Cet engouement est hétérogène selon les territoires et selon les filières. « Le Gers enregistre la plus grande progression en termes de conversion. Le département se place en deuxième position derrière la Drôme en nombre de producteurs bio », a-t-elle indiqué. Ce n'est pas un hasard selon les analyses de l'Agence bio. Ce sont les grandes cultures et l'élevage allaitant qui ont attiré le plus de nouveaux producteurs en 2015, respectivement de + 22 % et + 10 %. Or Midi-Pyrénées, et notamment le Gers, sont des terres d'élevage et de grandes cultures.

« Un phénomène de fond »

Au sein de l'Union européenne (UE), l'agriculture biologique a pris de l'ampleur, passant de 4,3 millions d'hectares en 2000 à plus de dix millions en 2014. L'Espagne est en tête, suivie de l'Italie et la France. Sur l'ensemble de la zone, plus de 257 000 fermes sont dénombrées.
Le marché a également progressé puisqu'il a plus que doublé entre 2004 et 2013. 71 % des produits bio (en valeur) sont consommés dans quatre pays : Allemagne, France, Italie et Royaume-Uni. La consommation de produits bio est à la hausse dans tous les pays de l'UE. Mais, avec 6 milliards d'euros, l'Allemagne reste le premier pays consommateur. La France arrive en seconde position (3,75 milliards), suivie par le Royaume-Uni et l'Italie au coude à coude (environ 2 milliards) puis la Suède (à peine 1,5 milliard).
« Le bio n'est plus une niche mais un phénomène de fond », a conclu Elisabeth Mercier. Elle a mis l'accent sur les innovations techniques, comme celles présentes au salon Tech&Bio, mais aussi commerciales avec la très grande diversité des circuits de distribution.

 

Production bio en 2016 /
Plus de deux tiers dans cinq régions

« En termes des surfaces conduites en bio et du nombre de producteurs bio, Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées donneront naissance à une région comptant plus d'un hectare bio sur cinq et plus d'un producteur bio sur cinq du territoire national », a indiqué Elisabeth Mercier. Cette nouvelle région a déjà une surface agricole utile totale deux fois plus élevée que la moyenne nationale, avec notamment une forte dynamique de conversion entre 2013 et 2014. En termes de surfaces, la deuxième nouvelle région bio de France sera l'Auvergne-Rhône-Alpes avec 145 992 hectares (ha) en bio. Elle reste loin derrière Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées qui réunira 245 662 ha. L'Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes se place en troisième avec 139 956 ha. À l'autre bout du classement, le Nord-Pas-de-Calais-Picardie regroupera seulement 17 886 ha, le Centre Val-de-Loire 42 135 ha et la Normandie 58 037 ha.