Le pâturage sous cultures, une pratique à se réapproprier

Le 26 juin, le dernier des quinze évènements du Printemps de l'agriculture visant à promouvoir une activité et des produits de qualité, à sensibiliser le public à une alimentation issue des circuits de proximité remettait à l'honneur à travers un colloque une pratique traditionnelle propre aux fermes de polyculture-élevage : le pâturage dans les vergers et les vignes.
A Mirabel-aux-Baronnies, Pierre Trollat et son épouse Violaine dirigent depuis 1978 l'exploitation du Chêne vert s'étendant sur 38 hectares (ha) plantés de vignes et d'oliviers. Ils y développent des pratiques traditionnelles, en agriculture biologique et biodynamie. Leurs arbres et vignes sont entourés d'une variété de plantes semées à l'automne ou au printemps, des engrais verts donnant des pois fourragers, du blé, de l'orge, de la moutarde, du trèfle ou de la vesce. Ces plantes offrent de nombreux intérêts. Elles sont une ressource en herbe pour le pâturage, certaines fixent l'azote dans le sol, profitent des déjections animales pour activer la vie biologique souterraine et participent à la lutte contre certaines maladies et ravageurs. La présence du loup en Baronnies et les épisodes de prédation sur ses moutons ont décidé Pierre Trollat à les remplacer par un troupeau de 16 vaches de race Aubrac et Salers, qui tondent l'herbe des parcelles cultivées. Autre présence animale qu'il privilégie, le cheval comtois labourant les 2,5 ha de vignes qu'il possède sur Tulette.
Le domaine du Chêne vert est doté de la certification Ecocert. Pierre Trollat a énuméré et montré les nombreux purins et tisanes (ortie, consoude, sureau, prêle...) qu'il élabore et utilise sur vignes et vergers. Des pratiques qui ont été largement abordées lors du colloque précédant cette visite à Nyons et qui a permis de nombreux échanges entre éleveurs, viticulteurs et arboriculteurs. Une prochaine réunion sera organisée à l'automne pour présenter l'ensemble des travaux menés par les différents partenaires.
J-M. P.