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Petit épeautre

Le petit épeautre cherche des producteurs

Petit épeautre de Haute Provence / A la veille de l’assemblée générale du syndicat des producteurs de petit épeautre de Haute-Provence (le 8 mars), son directeur Vincent Clary donne les clefs d’une filière qui, pour être modeste, se développe et peine à satisfaire la demande du marché.
Le petit épeautre cherche des producteurs

Depuis une quinzaine d'années, les producteurs de petit épeautre de Haute-Provence se sont organisés en interprofession. Comment fonctionne cette organisation ?
Vincent Clary : « La filière s'est organisée autour d'un syndicat et d'une association qui regroupent quelque 68 producteurs des quatre départements de la Drôme, du Vaucluse, des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence, quatre décortiqueurs, un meunier et un metteur en marché.
Agréé par l'Inao comme ODG (organisme de défense et de gestion) et présidé par Patrice Maronnier, le syndicat s'occupe de la gestion des deux IGP (petit épeautre de Haute-Provence et farine de petit épeautre de Haute-Provence). Il se charge notamment du contrôle de la production, de la connaissance statistique du secteur, de la promotion du produit et de l'appellation. Récemment, nous avons engagé une étude sur les propriétés nutritionnelles du petit épeautre afin de comprendre la nature du gluten qu'il contient et qui semble présenter l'avantage d'être plus facilement assimilable que celui du blé.
Parallèlement, l'association, présidée par Fabien Begnis et comptant les mêmes adhérents que le syndicat, a un rôle d'achats groupés, d'emballages, d'étiquettes et de commercialisation d'une partie de la production mise en commun. Dans ses missions, la filière reçoit le soutien des conseils départementaux de la Drôme, des Alpes de Haute-Provence, du Vaucluse et de la Région Rhône-Alpes. »

Quels sont aujourd'hui les projets et objectifs du syndicat ?
V. C. : « Nous travaillons aujourd'hui sur une modification du cahier des charges de l'IGP, rédigé voilà une dizaine d'années. Elle se rapporte notamment aux dates de récolte, de fertilisation, qui depuis plusieurs années sont avancées du fait du réchauffement climatique. Cela concerne aussi et surtout la zone de production que nous souhaitons étendre en marge de la zone actuelle à d'autres communes du Diois et à l'est de Sisteron. Actuellement la zone de production couvre 235 communes des quatre départements. Le nouveau zonage permettrait d'inclure 20 à 30 communes supplémentaires. L'objectif est de permettre une augmentation de la production en IGP par le recrutement de nouveaux producteurs. »

Justement, comment évolue la production IGP ?
V. C. : « Avec aujourd'hui 300 hectares en IGP bio, la production augmente régulièrement mais pas suffisamment pour faire face à une demande croissante, satisfaire les débouchés et améliorer l'autofinancement de la structure syndicale. De plus en plus, les entreprises historiques de la filière sont demandeuses de produits tandis que les producteurs eux-mêmes développent circuits courts, livraison de cantine scolaires, vente en sachets, petits commerces. Chaque année, nous constatons une augmentation du marché et de la demande. La production actuelle est de 300 tonnes mais on pourrait facilement en écouler 400 tout en conservant des prix rémunérateurs, qui sont aujourd'hui orientés à la hausse. D'où la nécessité de recruter de nouveaux producteurs et l'appel que nous lançons. »

Quel est le circuit de distribution du petit épeautre de Haute-Provence ?
V. C. : « Entre 50 et 60 % de la production IGP part en filière longue : Les producteurs décortiques eux-mêmes ou par l'intermédiaire de la SARL Tofagne à Mévouillon et les deux tiers du volume vont à Euro-Nat de Peaugres (07), entreprise spécialisée dans la distribution de produits bio. Celle-ci les commercialise sous forme de grain ou farine en sachets de 500 grammes. Le tiers restant part au moulin Pichard à Malijai, le dernier entièrement bio des Alpes de Haute-Provence, qui livre essentiellement des petites boulangeries bio.
Pour le circuit court, qui représente environ 40 % de la production, les producteurs équipés de décortiqueur et moulin livrent directement des boulangers, PME de l'agroalimentaire et ateliers de fabrication de pâtes bio. » 

Propos recueillis par Alain Bosmans
Contact : Syndicat du petit épeautre de Haute-Provence – Quartier Aumage – 26560 Mévouillon – Tél : 04 75 28 51 86 – Courriel : [email protected] – Site internet : www.petitepeautre.com