Le plastique, c’est fini, place au papier et autres biomatériaux

Les sacs en plastique léger ne sont plus autorisés depuis le 1er juillet 2016. Une bonne chose pour l'environnement mais un souci pour la vente car il faut trouver une alternative d'emballage économique. En effet, le coût n'est pas le même pour le commerçant. Pierre Fayard, le président de l'Association française des fabricants de films et de sacs plastiques, explique, dans une interview des Échos, « qu'en moyenne, le coût est de 5 euros les 1 000 sacs de plastique classique, contre 15 € pour l'équivalent en papier et 25 € pour le plastique compostable à domicile ». Mais, il faut dire que l'enjeu environnemental est réel. En effet, pour donner un chiffre, environ 5 millions de tonnes d'emballages ménagers sont jetées chaque année, ce qui représente 50 % des ordures des particuliers en volume. Selon le Cniid (Centre national d'information indépendante sur les déchets), un ménage jette en moyenne dix emballages par jour.
Écologie et marketing
La loi impose de passer aux solutions alternatives. Une option qui, si elle reste plus onéreuse que les anciens sacs, peut être mise en valeur avec les « fabriqué en France » et « respectueux de l'environnement », deux assertions chères aux Français. Il y a aussi les sacs composés de matières « biosourcées », les plus onéreux. Ce sont les emballages fabriqués à partir d'amidons végétaux (maïs, pommes de terre) ou de la fermentation du sucre, on parle alors de PLA. L'argument marketing peut être massue : la plupart de ces sacs sont fabriqués en France alors que les sacs en plastique le sont en Asie. De plus, ils peuvent être mis directement au compost comme les autres déchets alimentaires. Les sacs en papier kraft, quant à eux, peuvent être recyclés entre six et huit fois. Ils peuvent être issus de forêts gérées durablement et de fabrication française. Leur coût est moins élevé. À côté des sacs, l'Inra et Ecobiocap ont un programme de créations d'emballages issus du recyclage des déchets agroalimentaires. On trouve ainsi des barquettes adaptées aux produits frais (fruits et légumes, fromages...). D'autres sociétés françaises se sont lancées dans le créneau. Il existe ainsi des barquettes en fibre de cannes à sucre, par exemple.
Ce qui est autorisé
Selon la Direction de l'information légale et administrative, depuis juillet 2016, seuls peuvent être distribués pour emballer les marchandises dans les points de vente : les sacs plastiques réutilisables de plus de 50 microns d'épaisseur (vendus ou non), quelle que soit la matière plastique utilisée ; les sacs pour emballage alimentaire, distribués en rayon boucherie, poissonnerie ou pour la pesée des fruits et légumes en vrac par exemple, quelles que soient l'épaisseur et la matière plastique utilisée ; les sacs constitués d'une autre matière que le plastique (papier, carton, tissu, etc.) ; les sacs compostables constitués de matières biosourcées, à condition d'avoir une épaisseur supérieure à 50 microns s'ils sont distribués en caisse. Sur tous les autres sacs, une mention doit indiquer qu'ils peuvent être réutilisés et ne doivent pas être abandonnés dans la nature. Tous les commerces sont concernés, y compris les marchés. Un tournant à prendre rapidement.
Myriam Tricoci