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Volontariat

“ Le service civique est une chance ”

Cette année, le service civique fête ces cinq ans. Cinq ans pendant lesquels des jeunes rhônalpins, bourguignons ou encore francs-comtois se sont investis dans des missions d’intérêt général. Deux d’entre eux témoignent.
“ Le service civique est une chance ”

L’objectif de l’État est d’atteindre 170 000 volontaires par an en service civique.

A 23 et 24 ans, Léa Tilloloy et Marion Thierry ont fait le choix de s'engager en service civique. Ce choix, elles ne l'ont pas fait par hasard. « J'ai obtenu mon master ingénierie et gestion de l'eau et environnement en septembre dernier après avoir passé six mois de stage au Québec », explique Marion qui a suivi ses études à Limoges. La jeune femme se met toute de suite en quête de son premier emploi comme chargée de mission sur l'environnement. Mais difficile de décrocher le sésame à la sortie des études. « Il est très difficile pour un jeune diplômé de trouver un emploi. Les employeurs souhaitent que les candidats aient de l'expérience », souligne la jeune femme. Alors, pour ne pas rester inactive, appliquer ce qu'elle avait appris sur les bancs de l'université et surtout se forger une première expérience, Marion se tourne vers le service civique et décroche une mission de huit mois à la fédération départementale des chasseurs de Saône-et-Loire.

Un tremplin

Début mai, elle a ainsi rejoint Léa Tilloloy qui a pris son service au mois de janvier. Et pour cette deuxième jeune femme, les motivations sont équivalentes. « Au mois de juin l'an dernier, je décrochais un BTS gestion et protection de la nature option animation nature dans l'Orne. J'ai enchaîné les petits boulots avant de décrocher cette mission ici en Saône-et-Loire. C'est une véritable chance. Cet engagement me permet d'inscrire une ligne de plus à mon curriculum vitæ et me permettra sans doute de trouver du travail plus facilement par la suite », explique-t-elle. Le service civique apparaît donc comme un tremplin pour les deux recrues de la fédération des chasseurs. Il vise avant tout à permettre à des jeunes de tout horizon de participer à un projet collectif, se rendre utiles à leur collectivité et de découvrir de nouveaux territoires, sociaux, géographiques ou professionnels dans des domaines aussi variés que la solidarité ou encore l'environnement.

Rendre service à la société

Patrick Sintier, responsable des services techniques de la fédération et en charge des jeunes en service civique : « Dans le cadre d'une convention, la Fédération nationale ouvre chaque année 100 postes en service civique autour de quatre thèmes, comme le suivi des populations sauvages ou encore l'animation aux milieux naturels. À travers ces missions, nous essayons d'aider les jeunes à acquérir des savoirs et de l'expérience professionnelle sur les milieux naturels. L'objectif est également d'aider les jeunes à entrer dans la société, de lui rendre service. »

Animation et recensement

Ainsi, depuis le mois de janvier, Léa transmet sa passion pour les milieux naturels à des écoliers. « Jusqu'au mois d'avril j'intervenais dans deux écoles. Depuis début mai, je réalise des animations en temps périscolaire au sein d'un seul établissement pour les classes de CP et CM2, les mardis et jeudis après-midi après les cours. J'imagine des animations pour leur permettre de découvrir les différents milieux qui les entourent, comme le bocage, la forêt ou encore les zones humides et la diversité ornithologique. J'organise un quiz en fin d'année pour qu'ils puissent se remémorer ce qu'ils ont appris », commente la jeune femme. Des animations qui sensibilisent les adultes de demain aux problématiques environnementales. Pour Léa, cette expérience est plus que bénéfique. « Au cours de ma formation, j'avais réalisé plusieurs animations mais je ne connaissais pas le monde périscolaire. Ce service civique m'a permis de le découvrir et cela me plaît bien. Ces huit mois passés au sein de la fédération des chasseurs m'ont permis de découvrir de nouveaux métiers ce qui va m'aider à choisir une orientation. Je pense aujourd'hui que je continuerai les animations nature avec les enfants », explique Léa pour qui la nature est une véritable passion. Une fois l'année scolaire terminée, cette dernière ne prendra pas ses vacances tout de suite. Sa mission s'achève fin août. « Je réfléchirai alors à de nouvelles animations notamment autour des mammifères, des rapaces, des hirondelles... » Et à la rentrée scolaire prochaine, Léa laissera sa place dans les classes jusqu'à fin décembre à Marion Thierry. « Jusqu'au mois de juillet je suis chargée du comptage des anatidés dans les étangs de Bresse », explique-t-elle. Une mission commune avec un autre jeune en service civique à la fédération départementale des chasseurs du Jura. Son expérience en Saône-et-Loire lui permettra surtout de découvrir le travail en milieu associatif où elle espère poursuivre sa carrière professionnelle.
« Cette mission me permet également de me créer un réseau dans le secteur de l'environnement », conclut-elle. 

Marie-Cécile Seigle-Buyat

 

Le service civique en bref
• Des missions d’intérêt général de 6 à 12 mois, accessibles à tous les jeunes de 16 à 25 ans, rémunérées 573 euros net par mois, comprenant une protection sociale complète.
• Les organismes d’accueil sont en majorité des associations (80 %).
• Les missions proposées couvrent la solidarité (25,8 % des missions effectuées), l’éducation pour tous (18,8 %), la culture et les loisirs (17,9 %), le sport (12,8 %), l’environnement (10, 1 %), la mémoire et la citoyenneté (7,8 %), la santé (3,5 %), le développement international et l’action humanitaire (2,3 %) et l’intervention d’urgence en cas de crise (1,1 %).
• Au 1er janvier 2015, le budget de l’Agence du service civique s’élevait à 173 millions d’euros pour l’année.

 

Vers un service civique universel

 

Depuis sa création en 2010, 85 000 jeunes âgées de 16 à 25 ans se sont engagés dans une action au service de l’intérêt général dont
7 000 en Rhône-Alpes et plus de 255 en Saône-et-Loire.
Désormais maillon essentiel dans le parcours citoyen de milliers de jeunes, le service civique a mobilisé 85 000 volontaires depuis 2010, qui ont réalisé plus de 81,5 millions d’heures d’engagement. Une expérience qui a du sens. En effet, 91 % de ces jeunes ont le sentiment d’avoir été utiles et le recommanderaient à leur entourage. En Rhône-Alpes, ce sont près de 7 000 jeunes qui se sont engagés en service civique. La majorité était des demandeurs d’emploi ou des étudiants. La solidarité arrive en tête des thèmes de mission, suivie de près par l’éducation pour tous, la culture et les loisirs, l’environnement et le sport. Le département du Rhône est le plus pourvu en service civique quand la Haute-Savoie l’est le moins. En Saône-et-Loire, en cinq ans de service civique, 257 jeunes ont été ou sont volontaires en service civique, ils étaient 1 764 en Bourgogne. Comme en Rhône-Alpes, la thématique la plus proposée sur le département est la solidarité suivie par la culture et les loisirs et le sport.
Face à la demande d’engagement des jeunes et au besoin exprimé par les Français de renforcer la cohésion nationale, le président de la République a récemment annoncé sa volonté de rendre le service civique « universel » et de permettre à tous les jeunes qui souhaitent s’engager de pouvoir le faire. L’Agence du service civique va ainsi donner en 2015 une nouvelle impulsion pour répondre au nouvel objectif de 170 000 volontaires par an. 
M.-C. S.-B.