Le site drômois d'HM.Clause

Sélectionner des variétés potagères et florales, produire des semences et les commercialiser dans le monde entier, tels sont les domaines d'activité d'HM.Clause. La société a deux sièges sociaux, l'un en Californie, l'autre à Portes-lès-Valence. Le site drômois emploie quelque 350 salariés, précise Stéphan Viaud, directeur des opérations. Là, outre les services administratifs, marketing, commercial..., est installée la plus importante usine d'HM.Clause. Dirigée par Olivier Treton, celle-ci occupe 25 000 m² et emploie quelque 120 permanents. Plus de 50 % du chiffre d'affaires de la société - qui s'élève à 325 millions d'euros - y transite, soit environ 1 000 tonnes de semences. En valeur (par ordre décroissant), les principales ventes se font en tomate, piment, chou-fleur, melon, courgette, mâche et fenouil... 10 % du chiffre d'affaires proviennent du marché français, le reste du monde entier mais principalement de l'hémisphère nord.
Des semences sous contrôles
Le site portois d'HM.Clause dispose aussi de 1 200 m² de laboratoires dédiés aux contrôles ou à la recherche et au développement (70 à 80 salariés), d'une salle de semis, de 1 300 m2 de serres... Le semencier possède en outre, à La Bohalle (Maine-et-Loire), une plateforme mondiale de support en génotypage, mutualisée entre la recherche et le contrôle qualité (équipements coûteux).
En laboratoire, les semences sont contrôlées sur leurs qualités physiques, germinatives et sanitaires (recherche d'agents pathogènes, virus, bactéries...). La capacité germinative des graines est testée dans des boîtes (sur papier buvard), en serre ou en chambre de culture climatisée (semis dans du terreau). Les plantules ainsi obtenues sont observées, comptées et les résultats enregistrés sur système informatique.
De la désinfection à l'expédition
Dans l'usine, les étapes sont spécifiques à chaque espèce en fonction de leur qualité et des attentes des clients. Pour la tomate, par exemple, les semences sont d'abord désinfectées, afin d'éviter la transmission d'agents pathogènes. Puis elles passent dans la salle de « priming » où elles sont « boostées », pour améliorer et homogénéiser la germination du lot. Ensuite, elles sont séchées et le poids de 1 000 grains est contrôlé (avec une caméra). Suivent alors le nettoyage (semences légères et poussières enlevées), puis le calibrage (division du lot en fonction de la taille des graines) et le stockage. Les semences à haute valeur sont placées dans une chambre de longue conservation (à 10 °C et 35 % d'humidité), équipée de caméras et dont l'accès est très limité et contrôlé. Parmi elles, figurent les semences de base (le patrimoine génétique) qui, par sécurité (en cas d'incendie), sont aussi entreposées sur un autre site.
Les graines sont conditionnées dans différents emballages par une compteuse ou une peseuse. La dernière acquisition (mise en route en janvier), une peseuse associative (plusieurs godets alimentent l'emballage), a une capacité de 1 500 sachets à l'heure. La préparation des commandes (expédiées par lettres, cartons, palettes), elle, est gérée de deux façons. Pour le marché européen, des pré-conditionnements sont faits. S'engageant à livrer en 48 heures, l'usine dispose d'un stock tampon. Les commandes arrivant avant 15 heures peuvent partir le jour même. En dehors de l'Europe, elles sont préparées spécifiquement par client et le délai de livraison est plus long.