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Stress

Le stress en agriculture : des Drômois témoignent

Des agricultrices et agriculteurs confient ce qu'est le stress dans leur activité professionnelle.
Le stress en agriculture : des Drômois témoignent

Martine, avicultrice (47 ans) : « J'élève des poulets sur notre exploitation. Prendre soin de plusieurs milliers d'animaux et veiller constamment à leur bien-être représente une lourde responsabilité. On ne quitte jamais l'exploitation l'esprit complètement tranquille. D'ailleurs, on s'organise pour qu'il y ait toujours quelqu'un capable d'intervenir rapidement en cas de problème. Cette vigilance est nécessaire tous les jours, difficile de se reposer parfois ! En plus, les investissements sont lourds, et on a peu de visibilité à moyen terme. On n'a pas le droit à l'erreur, il faut toujours être à la pointe ».

 

Valérie, éleveuse de moutons (32 ans) : « Notre troupeau passe dix mois de l'année dehors. Il a subi plusieurs attaques de loup, c'est du stress. L'administratif aussi : notre revenu se composant en partie de subventions, nous sommes contrôlés. Alors, nous redoutons toujours d'avoir mal rempli les papiers. Autres sources de stress : les problèmes sanitaires (piétin, maladies abortives, galle...) et, dans une mesure moindre, la météo ».

 

Christian, arboriculteur (49 ans) : « La météo (gel, grêle...), malgré la possibilité de s'assurer, est source de stress. La main-d'œuvre, le recrutement de saisonniers l'été, les contraintes administratives s'y rattachant et celles liées à la production, à l'environnement en sont d'autres. La production aussi : on ne sait jamais à quel prix on la vendra. Et le remboursement demandé des aides du plan de campagne a été très stressant, pour moi. Il m'a empêché de dormir et conduit chez le médecin. Maintenant, j'ai toujours peur d'avoir à rendre des aides ».

 

Philippe, producteur de légumes (51 ans) : « La météo, les grands vents lors de plantations avec paillage plastique est un souci, tout comme les orages avec grêle annoncée. Les salariés qui se décommandent au dernier moment, c'est aussi un facteur de stress, de même que les pannes de matériel qui bloquent un chantier quand le personnel est là. Les pics de production en périodes de mévente et les faillites de clients en sont d'autres ».

 

Patrick, viticulteur (50 ans) : « Je suis parfois inquiet, soucieux mais rarement stressé. Utiliser un nouveau matériel (comme la première fois où j'ai conduit ma machine à vendanger) ou une nouvelle technique peuvent me stresser mais pas au point de me lever le matin avec "une boule au ventre". Je le suis plus vis-à-vis de la dématérialisation des formalités administratives. Les remplir sur écran et sur papier, c'est différent. Et je crains les bugs, la perte de courriers électroniques. Le revenu, lui, a été un souci entre 2004 et 2008 avec la crise mais à présent il s'améliore ».

Propos recueillis par Annie Laurie

Témoignages anonymes (les prénoms ont été changés).