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Elevage

Le syndicat caprin a un projet de label rouge

Pour mettre en avant la viande de chevreau, le syndicat caprin de la Drôme se lance dans une démarche label rouge. C'est l'une de ses actions du moment.
Le syndicat caprin a un projet de label rouge

Appui technique, information et formation, promotion de la viande de chèvre et de cabri, lancement d'une démarche en vue d'obtenir un label rouge chevreau... Ainsi œuvre le syndicat caprin de la Drôme au service de ses adhérents (une centaine d'exploitations, dont des ardéchoises). Et ce, « depuis plus de 50 ans », a souligné son président, Damien Brunet, en assemblée générale le 16 avril à Divajeu.

Remettre le chevreau sur le devant

Jusque-là, il n'existe pas de label rouge en chevreau. « Pour partir sur ce projet, on attendait d'être assurés d'avoir des financements », a indiqué Aurélie Charasse, animatrice-coordinatrice du syndicat. Voilà qui est fait. Le syndicat a en effet obtenu une aide du Département, de la Région. Mais aussi de FranceAgriMer, après avoir répondu à un appel à projet dans le cadre du grand plan d'investissement (sur le volet structuration des filières). A présent, il s'agit d'écrire un cahier des charges, de mettre en place un système de « contrôlabilité » et des études sensorielles... Le syndicat espère pouvoir aller vite sur ce dossier.
Christian Nagearaffe, ancien président, a confié : « On a un vrai fond à recreuser, comme pour le saucisson de chèvre. On a laissé le chevreau de côté pendant près de 40 ans. Il faut se le réapproprier, le remettre sur le devant. Nous avons déjà identifié des partenaires (abattoir, ateliers de transformation...) prêts à travailler pour mettre en œuvre un label rouge. Un label peut être aussi un moyen de pérenniser des abattoirs et d'autres entreprises de la chaîne ». Au sein du syndicat, on note encore à ce sujet : «  Il est important de faire comprendre que, pour manger des fromages, il faut avoir des chevreaux. Donc, c'est bien de pouvoir les valoriser ».

Accompagnement et promotion

Parmi les actions classiques du syndicat, en 2018, son animatrice-conseillère, Valérie Béroulle, a accompagné 70 éleveurs dans leurs questionnements techniques : accidents sanitaires, plans de fromagerie, dossiers d'agrément ou mise à jour, mise en place du GBPH (guide de bonnes pratiques d'hygiène), accidents de fromagerie, diversification fromagère, aménagement de bâtiments... Le Département et la Région soutiennent financièrement cet appui. De l'information est en outre diffusée auprès des éleveurs via différents moyens.
Côté formations, 13 sessions ont été organisées en 2018 sur différents thèmes : GBPH européen ; yaourts et desserts lactés, fromages lactiques, pâtes pressées et persillées ; préparer des recettes à ses clients (viande et fromage) ; HACCP restauration commerciale, ostéopathie en élevage ; soigner son troupeau avec des plantes... Damien Brunet a invité les adhérents à faire part de leurs besoins en formation. Signalons aussi que, depuis plusieurs années, le syndicat s'intéresse à l'aromathérapie et à la phytothérapie. Et, bien sûr, il promeut la viande de chevreau, chèvre sur différentes manifestations : en 2018, au Salon de l'agriculture à Paris (sur le stand du Département), aux fêtes du Saint-Marcellin, du Picodon, du Bleu du Vercors-Sassenage, de l'agriculture (organisée par les Jeunes Agriculteurs de la Drôme), à Fromaniac (concours régional de fromages), à des évènements du réseau Bienvenue à la ferme, au Marché du goût à Lyon...

Au plan régional

2018 a été l'année de la mise en place du plan filière caprin-ovin lait de la Région, qui a d'ailleurs été signé à la ferme de Brette vieille à Brette en octobre. Transversal à plusieurs secteurs d'activité, ce programme regroupe des actions dédiées aux brebis laitières ou caprins, aux livreurs de lait comme aux producteurs fromagers fermiers, aux AOP lait de chèvre ou filières de viande caprine. Le syndicat caprin de la Drôme participe au groupe régional viande coordonné par Aura Elevage (Nathalie Morardet) qui a défini des axes de travail de ce nouveau programme. Et il va prendre en charge certaines actions régionales de coordination ou de promotion de la filière. A noter encore, plusieurs de ses activités sont subventionnées par ce plan : appui à des projets tels que le label rouge, dégustations de viande caprine, communication et promotion, visites d'accompagnement des éleveurs.

Annie Laurie

Le loup inquiète aussi les chevriers

Inès de Rancourt (éleveuse à Saoû) a fait part de ses inquiétudes vis-à-vis du loup. Un client de son gîte en a croisé un en plein jour cette mi-avril. « Nos chevreaux vont dehors avec nos chèvres, a-t-elle dit. Je pense que nous avons vraiment du souci à nous faire et devons prendre le problème en main. » Eliane Bres (ancienne présidente du syndicat et éleveuse à Brette) a complété : « Les éleveurs de chèvres commencent à être touchés par ce problème depuis deux ou trois ans. Avant, les loups s'en prenaient plus aux brebis car les chèvres sont rentrées la nuit. A présent, ils attaquent aussi de jour. L'impact n'est pas que sur le troupeau. Il est aussi sur la santé mentale des éleveurs ».
A.L.