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Le tournesol : une culture de choix pour 2020

Remettre le tournesol au cœur des exploitations est un enjeu majeur dans notre région pour redonner de la compétitivité aux rotations de grandes cultures. Alors que la sole en cultures d'hiver s'annonce à la baisse pour la récolte 2020 (sécheresse puis une longue période de pluie automnale), le tournesol pourra être une alternative de choix. Le point sur les atouts économiques de cette culture.
Le tournesol : une culture de choix pour 2020

Comprises le plus souvent entre 250 et 350 €/ha, contre 400 à 500 €/ha en maïs (conduite pluviale en conventionnel, source CER France), les charges opérationnelles du tournesol (engrais, phyto et semences) sont relativement limitées. De plus, ces charges opérationnelles sont facilement maîtrisables car le poste fertilisation minérale, celui qui subit la plus grande volatilité interannuelle est très réduit. La quantité d'azote apportée se limite en effet à 60 unités en moyenne (de 0 à plus de 80 unités selon les situations) ; c'est donc un facteur de stabilité des marges et indirectement du revenu agricole.

Calculez votre marge pour vérifier !

Les charges opérationnelles sont un indicateur très simple qui permet d'évaluer la rentabilité des cultures. Elles permettent non seulement d'estimer à partir de quel prix de vente les dépenses sont couvertes, mais surtout de calculer la marge brute.
À l'échelle de l'exploitation, le calcul des marges à l'année et, mieux, à la rotation, est indispensable pour améliorer les résultats économiques et techniques de l'exploitation. Les charges opérationnelles du tournesol sont en moyenne de 300 €/ha, ce qui permet de consacrer en moyenne 100 € à chacun des postes suivants (le principe des
3 fois 100) : semences, désherbage et fertilisation. Cette enveloppe de 300 € suffit pour choisir une variété performante adaptée au contexte sanitaire de sa parcelle (oléique ou linoléique, VTH ou classique...), un désherbage efficace et une fertilisation complète : 50 N – 50 P – 50 K et un apport de bore !
On soulignera par ailleurs que, grâce à son cycle court (4 à 5 mois), le tournesol mobilise la trésorerie sur une durée limitée.

Une rentabilité comparée à d'autres cultures de printemps

Les marges brutes indicatives calculées sur sols superficiel, intermédiaire et profond montrent que le tournesol permet de valoriser toutes les profondeurs de sol (tableau 1). Parmi les cultures d'été, le tournesol s'adapte tout particulièrement bien aux sols intermédiaires et superficiels. Ainsi, avec un rendement de 16 q/ha, un tournesol oléique amènera une marge brute d'environ 300 €/ha, quand un maïs devra faire 52 q/ha et un soja 18  q/ha pour apporter la même rentabilité.
Le tournesol trouve aussi sa place dans les sols profonds où le soja et le maïs sont aussi bien adaptés (tableau 2).
Cependant, s'il permet une valorisation de ces petites terres même en conduite sèche, le tournesol exprimera davantage son potentiel dans des sols profonds.
Avec des performances pouvant dépasser régulièrement les 30 q/ha, en sol profond un tournesol oléique pourra alors rivaliser économiquement avec un maïs en sec à 85 q/ha ou un soja en sec à 35 q/ha (tableau 2).

Les bases de l'itinéraire technique pour obtenir le potentiel visé

Si l'itinéraire technique de la culture est simple, les performances potentielles ne pourront être atteintes, comme pour toute autre culture, qu'à la condition d'être rigoureux techniquement sur quelques étapes clés.

Oléique : une demande soutenue appuyée par une prime

Le tournesol linoléique et le tournesol oléique offrent des débouchés complémentaires avec des intérêts spécifiques pour les transformateurs. La prime oléique a été très variable au cours des cinq dernières campagnes (de + 3 à + 106 €/t) et dans tous les cas positive (+ 45 €/t en moyenne), traduisant une demande soutenue, tant nationale qu'internationale. Pour l'année en cours (dernière cotation au 26 novembre 2019), elle s'élève en moyenne à + 70 €/t (source : Terres Univia).

Un progrès variétal bien réel

Le tournesol, c'est une culture robuste qui s'adapte aux aléas climatiques grâce au progrès variétal. En dépit d'une météo estivale en tendance de plus en plus chaude et sèche et d'un positionnement moins fréquent que par le passé en sol profond (progression du maïs en sec et du soja sur ces sols à meilleur potentiel), on constate cependant une faible variabilité interannuelle des rendements en tournesol depuis 2006 dans le bassin Sud (source Terres Inovia et Agreste). Cette stabilité des rendements illustre la robustesse agronomique de cette espèce et le progrès génétique dont elle bénéficie, un gage de robustesse économique. Le tournesol bénéficie en effet d'une recherche variétale dynamique qui s'adapte aux contraintes de la production et de la transformation. 
Vincent Lecomte et Alexis Verniau -Terres Inovia

 

Pour bien choisir vos variétés de tournesol, consultez les résultats de Terres Inovia et utilisez les listes recommandées 2019 en cliquant ici

 

Sur Internet / Suivez les conseils de Terres inovia Le choix variétal et l’implantation (préparation de sol et semis) sont des étapes incontournables pour réussir la culture de tournesol. Rendez-vous prochainement et tout au long de la campagne avec les conseils clés de Terres Inovia. Pour suivre l’actualité tournesol, abonnez-vous à la newsletter Terres Inovia sur www.terresinovia.fr