A la rentrée 2014, l'établissement public local d'enseignement et de formation professionnelle agricole (EPLEFPA) du Valentin(1) a engagé une réflexion qualifiée d'« assez majeure » par son proviseur, Maurice Chalayer. Relative au projet de l'établissement sur la période 2015-2020, elle a commencé par un diagnostic. Une enquête en ligne a été réalisée auprès des 390 apprenants (340 élèves et 50 apprentis) et des 140 personnels de l'établissement. Les parents d'élèves ont également été consultés en ligne. 250 d'entre eux ont répondu à l'enquête. En outre, une cinquantaine d'entretiens ont été conduits auprès de partenaires (responsables professionnels et conseillers de la chambre d'agriculture, entreprises agroalimentaires, élus, représentants de structures d'orientation...). Ceci autour de l'image qu'ils ont du Valentin, de ses missions, de son intégration dans le territoire et les filières. L'animation de ce projet d'établissement est assurée par un groupe d'une vingtaine d'enseignants, de formateurs et d'administratifs volontaires.

Des valeurs réaffirmées

Du diagnostic, ressort entre autres que le Valentin est bien identifié dans son environnement mais mal connu dans les formations qu'il dispense. « Cela nécessitera de revoir nos supports de communication », observe son proviseur avant d'ajouter : « Le diagnostic confirme des valeurs portées par le Valentin. Notamment notre projet éducatif autour de trois valeurs fortes : confiance, autonomie et respect ». Mais aussi « la nécessité de toujours mieux s'ouvrir sur son environnement, de continuer à tisser des liens avec les partenaires professionnels afin d'être en phase avec leurs besoins. Le Tech & Bio et Infologic(2) en sont deux illustrations ».

Dessiner des axes de progrès

Le diagnostic (achevé en décembre) a servi à élaborer une matrice autour des forces et faiblesses (éléments internes) du Valentin ainsi que des menaces et opportunités (éléments externes). Un focus a été mis sur son projet 2015-2020, le 3 juillet en assemblée plénière des personnels. Et il sera présenté, pour validation, au conseil d'administration de l'établissement à la mi-novembre.
Dans le cadre de ce même projet, le Valentin a aussi réfléchi sur sa gouvernance, à la manière d'associer davantage aux orientations et décisions les élèves et l'ensemble de la communauté de travail. « En 2014-2015, l'établissement s'est engagé dans une démarche participative initiée par le conseil régional, précise Maurice Chalayer. Concrètement, cela s'est traduit par un "atelier du futur" rassemblant, en mars, apprenants et personnels de l'établissement pour prendre connaissance du diagnostic et dessiner des axes de progrès, des axes stratégiques. »

Des actions nouvelles

Autre fait marquant de cette année scolaire, une bourse aux idées sur le développement durable (IDD) a été organisée en septembre. Dans ce cadre, les élèves ont, entre autres, travaillé sur un projet de poulailler composteur qui sera mis en fonctionnement en septembre prochain. L'idée est de valoriser les déchets végétaux de la cuisine et du restaurant du lycée. Les élèves géreront ce poulailler et ses 30 poulets de race Grise du Vercors, accompagnés par du personnel éducatif. Par ailleurs, dans le cadre de la loi d'avenir pour l'agriculture, un plan « produire autrement » a été réfléchi sur l'exploitation du Valentin. Le plan « enseigner à produire, transformer, commercialiser et consommer autrement » est sa déclinaison pédagogique.

Rénovation de la ferme : en bonne voie

Une bonne nouvelle est à signaler. « Le projet de restructuration des bâtiments de l'exploitation du Valentin est en passe d'aboutir, indique le proviseur. Le 29 juin, la commission permanente du conseil régional a voté une première enveloppe financière. » Ce projet prévoit la construction d'un bâtiment d'élevage pour les 45 vaches laitières (avec stockage, traitement des effluents, salle de traite...) et un bâtiment à vocation pédagogique. Ce dernier comportera une salle de travaux pratiques et une autre pour accueillir les visiteurs de la ferme pédagogique.
A noter encore, un nouveau partenariat s'est noué en 2014-2015, entre le CFPPA de Die et la chambre d'agriculture sur le parcours de professionnalisation personnalisé (diagnostics de compétences des candidats à l'installation).

Annie Laurie

(1) Le Valentin est constitué de cinq centres. Ce sont le lycée, l'exploitation agricole pédagogique, les CFPPA (centres de formation professionnelle et de promotion agricole) de Bourg-lès-Valence, Die et Nyons, plus l'antenne du CFA (centre de formation d'apprentis) régional rattachée au lycée. L'établissement porte aussi Cap rural, structure d'appui au développement rural.
(2) Voir pages 2 et 3 de l'Agriculture Drômoise du 21 mai ou sur www.agriculture-dromoise.fr