Le vin, ami du cœur ?

En France, les maladies cardiovasculaires sont responsables de 180 000 décès par an. C'est la troisième cause de décès prématurés chez les moins de 65 ans, après les cancers et les morts accidentelles. Dans son intervention lors de l'assemblée générale de la Cave de Tain, Joël de Leiris, professeur des universités de Grenoble, a présenté diverses études scientifiques. Celles-ci tendent à monter qu'une consommation modérée et régulière d'alcool (un verre pour les femmes, un à deux pour les hommes) diminuerait le risque de mortalité, toutes causes confondues. Cela réduirait également le risque de maladie coronaire, de défaillance cardiaque congestive et d'accident vasculaire cérébral (AVC). A contrario, des études prouvent que les phénomènes de beuveries (binge drinking) sont extrêmement néfastes pour la santé.
Le vin trop stigmatisé
Par l'apport, entre autres, d'antioxydants (polyphénols) et d'oméga-3 mais aussi en favorisant le stress cellulaire, l'alcool à petite dose aurait un effet protecteur. Boire du vin modérément réduirait donc le risque cardiaque. « Les médecins addictologues constatent la baisse de l'alcoolisme liée au vin au profit des beuveries de fin de semaine, pratiques sociales importées des pays anglo-saxons, a conclut Joël de Leiris. Se focaliser sur le vin comme il est fait dans chaque campagne de prévention qui, systématiquement, symbolise la consommation d'alcool par un verre de vin rouge, c'est passer à côté d'une dimension du problème. »
Christophe Ledoux