Le voeu d'une année plus sereine

L'année 2019 a été chargée en évènements, a rappelé le président de la chambre d'agriculture de la Drôme, Jean-Pierre Royannez, le 24 janvier à Bourg-lès-Valence. C'était lors de la présentation de ses voeux aux élus, représentants des services de l'Etat ainsi que d'organisations agricoles et cynégétique... Y assistaient notamment le préfet Hugues Moutouh, le colonel Christophe Deshayes, commandant du groupement de gendarmerie de la Drôme, et le procureur de la République, Alex Perrin.
Comme évènement heureux, Jean-Pierre Royannez a cité le succès « incontestable » du salon Tech&Bio. Par contre, la Drôme a souffert des aléas climatiques (gel, grêle avec tornade, sécheresse, canicules, neige destructrice), d'incendies criminels et d'intrusions dans des exploitations. 2019 : « annus horribilis », a commenté le préfet, Hugues Moutouh, avant de résumer : « Des catastrophes, tragédies et de grands moments de solidarité ». Et d'espérer que 2020 soit « annus mirabilis » (merveilleuse année).
Des soutiens salués
Concernant la grêle, le président de la chambre d'agriculture a salué la mobilisation de l'association Solidarité agricole Drôme, les donateurs, le soutien de collectivités territoriales. Mais des moyens sont encore à trouver « pour aider le reste à charge sur les toitures amiantées détruites par la grêle ainsi que les dégâts de neige sur les arbres et parcs des animaux ». Il a remercié le préfet, le commandant du groupement de gendarmerie de la Drôme et le procureur de la République pour l'arrestation d'incendiaires. Il a aussi mis en avant la signature d'une convention de partenariat pour la sécurisation des exploitations et la mise en place du réseau d'alerte Vigi Agri 26 (plus de 300 adhésions actuellement). A son tour, le préfet à mis l'accent sur le travail de confiance entre les forces de l'ordre, les services de l'Etat, la chambre d'agriculture et les syndicats. « Du courage, de la résilience, de la détermination, vous en avez à revendre », a-t-il confié à l'adresse du monde agricole.
Une action s'appuyant sur des engagements
« En 2020, notre action s'appuiera résolument sur les engagements de notre projet de mandature Cap 2025 », a indiqué le président de la chambre d'agriculture. Des engagements entre autres dans l'accompagnement des installations en agriculture, de projets « cohérents, viables et vivables ». Mais aussi pour favoriser l'accès des consommateurs à des produits locaux et de qualité. Là, il a considéré la loi Egalim comme une véritable opportunité pour redonner de la valeur aux productions drômoises.
Parmi les autres domaines d'intervention : la préservation du foncier agricole. « Cette thématique sera d'ailleurs le sujet d'un large débat dans le cadre d'un temps fort où, en lien avec les services de l'Etat et du Département, nous convierons les nouveaux élus locaux », a annoncé Jean-Pierre Royannez. Actuellement, « deux projets suscitent notre opposition », a-t-il ajouté. Le premier est l'échangeur autoroutier de Saint-Paul-Trois-Châteaux. « Nous contestons son utilité, a-t-il dit. S'il doit se concrétiser, nous demandons avant tout démarrage que des mesures de compensation fortes soient actées. Et les effets induits de cet échangeur sur l'urbanisme local doivent être encadrés. » L'autre projet est l'implantation d'une entreprise (Louis Vuitton) dans le Nord-Drôme en pleine zone agricole sur cinq hectares. « Comment accepter cette consommation foncière alors qu'existe, à quelques kilomètres, une zone d'activité de sept hectares, viabilisée et vide ? », s'est interrogé le président de la chambre d'agriculture. « Vous pouvez compter sur nous pour suivre ces dossiers de très près », a assuré le préfet. Après avoir abordé d'autres sujets (loi Egalim, changement climatique, zones de non-traitement, loup), celui-ci a souhaité que les agriculteurs puissent « vivre plus décemment et plus librement ».