Légère baisse de la production européenne d’abricots
La récolte européenne d’abricots est attendue à hauteur de 508 000 tonnes, soit 10 % en dessous de la récolte de 2004 et 1 % au-dessus de la moyenne 2019-2023.
Après une récolte 2024 amputée de 40 %, « la production française d’abricots retrouvera un niveau satisfaisant cette année, annonce Bruno Darnaud, président de l’AOP pêches et abricots de France. Nous aurons, sauf accident à venir, une production somme toute modérée, située entre les volumes importants de 2022 et surtout 2023, et la faible récolte de 2024 ». La récolte française est ainsi annoncée à 104 785 tonnes, en hausse de 31 % par rapport à 2024 (et + 1 % par rapport à la moyenne triennale).
L’offre « sera cependant modérée, à la suite d'une chute physiologique importante en raison de la pluie en période de floraison », ajoute-t-il. La précocité est « plus faible que l’an passé », avec « une période de récolte maxi du 15-20 juin au 10 juillet ». Fait « notable » cette année : « l’hétérogénéité des situations, au sein parfois d’une même exploitation », avec « des parcelles chargées, d’autres peu ».
Moindre en Grèce et Italie, stable en Espagne
Depuis plusieurs années, le potentiel de la production grecque d'abricots ne s’exprime pas complètement à cause du gel ou de pluies pendant la floraison. C’est encore le cas cette année, à cause d’un épisode de gel des 21 et 22 mars derniers. La production grecque est attendue à 67 750 tonnes, 34 % en-dessous de 2024 et 16 % en-dessous de la moyenne 2019-2023.
En Italie, la tendance climatique du printemps a été marquée par de fortes variations de températures et des précipitations fréquentes. Pour la campagne à venir, l’offre italienne est estimée à 199 566 tonnes, en retrait de 19 % sur 2024. L’érosion des surfaces de vergers d’abricots se poursuit (- 4 % par rapport à 2024 qui avait déjà connu un recul de 4 % par rapport à 2023). Le verger national italien passe désormais en-dessous des 18 000 hectares.
En Espagne, la floraison a été marquée par des températures plutôt basses et des précipitations fréquentes et parfois abondantes « ce qui a permis d’écarter momentanément le risque de sécheresse », précise Eric Hostalnou, de la chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales. La prévision de récolte pour l’Espagne annonce une campagne stable par rapport à 2024 avec un volume de 136 000 tonnes attendu, et très largement au-dessus de la moyenne 2019-2023 (+ 48 %).
Turquie, premier producteur mondial
Il faut également parler de la situation en Turquie (hors du périmètre de ces prévisions européennes), premier producteur mondial qui a un potentiel de production supérieur à celui de l’ensemble de l’Europe. Cette année, la Turquie a été touchée par une vague de froid exceptionnelle au printemps qui a réduit de 70 % la production attendue. Même si la plus grande partie de la production turque est destinée à la transformation, une grande part est exportée en frais vers l’Europe de l’Est et l’Allemagne. Ce ne sera certainement pas le cas cette année, dégageant ces marchés pour la production européenne.
Actuagri