Les AOP de la vallée du Rhône ont bien résisté

Les ventes sont en baisse de 4 % sur les rouges, mais affichent + 2 % sur les rosés et + 9 % sur les blancs. Mais pour maintenir la commercialisation, les stocks sont en baisse de 20 % (500 000 hl). « Des appellations avaient du stock et ont ainsi bien progressé, comme vinsobres, + 18 %, lirac, 18 %, saint-joseph + 13 %, grignan + 11 %, cornas + 9 %, les côtes-du-vivarais, + 9 %, crozes-hermitage et hermitage + 8 %, le luberon + 6 %, ou encore les côtes-du-rhône villages avec nom de communes + 3 % », énumère Etienne Maffre.
En grandes surfaces, les volumes ont reculé de 4 %, « ce qui est mieux que les autres appellations françaises qui ont baissé de 4,5 % ». Le prix est en augmentation de 6 %. De la même façon, les appellations avec du disponible font une belle progression, comme vinsobres + 20 % ou crozes-hermitage + 15,3 %, saint-joseph + 12,5 %, rasteau + 12,4 %, vacqueyras + 11,3 % ou encore le luberon qui progresse sur les trois couleurs (+ 9,8 % en rouge, + 11,5 % en rosé, + 12,3 % en blanc). « Nous sommes la deuxième appellation derrière bordeaux », poursuit Etienne Maffre.
En restauration, « nous avons un taux de présence supérieur à 66 %, avec une moyenne de 77 références par établissement. N'en déplaise à nos amis bordelais, le Rhône est la première région citée par les professionnels ». On observe toujours une progression de la consommation au verre, et « les côtes-du-rhône sont la première AOP en bar à vins ».
À l'export, 976 000 hl ont été expédiés (un tiers des vins de la vallée du Rhône). Il y a donc une légère baisse par rapport à l'historique million d'hectolitres de la dernière campagne. « Mais cela reste un très beau résultat, du niveau de 2012, d'autant qu'il y a un maintien en valeur ». Voici le top 5 des destinations qui achètent des vins du Rhône : Etats-Unis, Royaume-Uni, Belgique, Allemagne et Canada. Les côtes-du-rhône et crus baissent de 4 % mais sont stables en valeur. Ils progressent aux Etats-Unis (+ 2 %), ce qui est mieux que les autres appellations (- 4 %), en Chine + 39 % et en Allemagne + 10 %, mais reculent sur la Belgique (- 12 %). « Nous nous maintenons sur le milieu de gamme, dans un contexte à la baisse, avec un ajustement des marchés, lié à la pénurie de l'offre. »
Rosé : toujours en plein essor
Dans un contexte international propice mais fortement concurrentiel, la commercialisation des rosés du Rhône continue sa progression. Elle vient de dépasser pour la première fois la barre des 376 000 hl en 2013-2014.
Le rosé reste une couleur tendance et la vallée du Rhône a su bien se positionner derrière les grands leaders de Provence ou encore du val de Loire, sans compter la région bordelaise qui a mis le turbot en 2014 (production en croissance de près de 50 %).
En vallée du Rhône, le rosé représente 14 % des sorties de chais, contre 8 % en 2004. Les côtes-du-rhône régionaux ont franchi pour la première fois la barre des 100 000 hl en 2013-2014 (+ 5 % par rapport à la campagne précédente). Le luberon a également fortement progressé (+ 10 %), les ventoux ont en revanche vu leur croissance s'infléchir
(- 6 %), comme les tavel et les costières-de-nîmes du fait du manque de disponible. La majorité des rosés est consommée en région ou dans les circuits traditionnels (52 %). Un tiers des ventes se fait en grande distribution (34 %) et 14 % à l'export (Belgique, Etats-Unis, Allemagne, Suède). Météo défavorable et manque de disponibilités ont entraîné une baisse de 6,3 % du volume en GMS, mais un prix en hausse de 4,8 %. Les rosés devraient pouvoir continuer à capter de la valeur, notamment à l'export, en bénéficiant des réseaux développés par les appellations rhodaniennes rouges.
Bio : trouver l'équilibre et la rentabilité
Le bio, « on en parle beaucoup, on en produit beaucoup, mais on en consomme peu », résume Philippe Pellaton, président de la production à Inter Rhône. Après un démarrage sur des cours euphoriques, se pose aujourd'hui la question de la rentabilité, « avec des cours supérieurs de 15 % aux cours des vins conventionnels ». Pour le négociant, Michel Chapoutier, qui est également producteur de vin et notamment en biodynamie sur 250 ha, le cœur du problème c'est le rendement. « La gestion de la fertilisation est moins aisée avec du compost qu'avec des engrais. Il est plus facile d'avoir des carences, mais on ne devrait pas avoir en bio une perte de rendements de plus de 10 %. »
En vallée du Rhône, plusieurs AOP ont fortement développé leur production en bio ses dernières années, comme par exemple tavel (28 % sur le millésime 2014), le ventoux (8 %), le luberon (8 %), ou encore grignan-les-adhémar (7 %). Avec 12 % des volumes en bio (232 660 hl, soit + 43 %), les AOP côtes-du-rhône régionaux et villages figurent parmi les plus importantes sur ce mode de production en France. Leader des ventes en AOP rouge en bio en GMS en France, les côtes-du-rhône rouge représentent 18,3 % (+ 1,5 %) de part de marché.
Visualisez la répartition des vins des côtes du rhône en surfaces bio, en distribution et en exportations en cliquant sur ce lien.
164 000 hl de blancs en vallée du Rhône
Trois appellations sont majoritaires en volumes :
- les côtes-du-rhône : 57 000 hl commercialisés en 2013-2014 (+ 6,7 %).
- le Luberon (33 000 hl, + 6 %).
- les Costières de Nîmes (15 500 hl, stable).
Le vignoble bénéfice également de l’aura des appellations Condrieu (3 000 hl, 100 % de la production), Saint Péray (1 200 hl) ou encore Hermitage (650 hl).