Les Cuma se réinventent pendant le confinement

Depuis le début du confinement, les 1 700 Cuma que compte la région Auvergne-Rhône-Alpes ne connaissent pas de trêve. D'après les premiers retours du terrain, l'activité régulière du réseau n'a globalement pas été impactée, même si, au cas par cas, certains agriculteurs ont été touchés par des pertes de débouchés. La priorité du moment, les travaux d'ensilage, ont pu être réalisés comme chaque année tout en veillant au respect des gestes barrières. « Au début de l'épidémie, nos adhérents se sont montrés inquiets par rapport au risque que pouvait représenter le partage de matériel. Mais, assez rapidement, la MSA a fait circuler des consignes qui nous ont permis de mieux nous organiser. Nous encourageons nos membres à disposer du gel hydroalcoolique sur plusieurs points de leur exploitation et à bien nettoyer les pièces qu'ils touchent. Nous leur conseillons aussi de repenser l'organisation de leur journée de travail en permettant à un utilisateur de garder le matériel toute une journée afin de pouvoir le désinfecter, de le laisser sécher toute la nuit, avant de le remettre à disposition le lendemain matin », explique Thomas Deal, animateur du réseau Cuma dans le département du Rhône.
Les investissements en matériel se maintiennent
Chaque année au 30 juin, le réseau Cuma a l'habitude de clôturer officiellement l'exercice écoulé. Si les assemblées générales ont exceptionnellement pu se dérouler par visioconférence, la Coopération agricole et la Fédération nationale du réseau Cuma ont été contraintes de demander un report de clôture d'exercice de trois mois supplémentaires. Dans le même temps, les actions collectives du réseau et les évènements de concessionnaires prévus au printemps ont dû être reportés, laissant craindre des retards dans la conduite de certains projets de l'ordre de plusieurs mois voire d'une campagne entière. Pour autant, d'après les premiers indicateurs, les investissements en matériel de la majorité des Cuma n'ont pas été impactés par ces perturbations. « Les dépôts des dossiers se sont clôturés au 7 mai et les chiffres de cette année sont même supérieurs à ceux des précédents exercices. C'est la preuve que même en l'absence de rencontre physique on peut continuer d'acheter du matériel grâce notamment à notre logiciel de réservation en ligne », témoigne Jay Jivan Kessaodjee, animateur du réseau Cuma en Isère et en Savoie. Et de citer la Cuma de la plaine de Faverges (Isère) au sein de laquelle la réunion hebdomadaire du lundi matin, qui se tient habituellement en salle, se fait désormais en plein air dans le respect des mesures de distanciation physique. « Quand il y a un objectif commun, les moyens s'adaptent aux objectifs et le fait de ne pas se voir ne représente plus un frein », se félicite-t-il.
Pierre Garcia