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CING

Les défis de la filière noix

L’assemblée générale du comité interprofessionnel de la noix de Grenoble s’est tenue le 3 septembre à Chatte (38), l’occasion de revenir sur l’année 2020 et la prochaine récolte.

Les défis de la filière noix
De nombreux élus étaient présents au cours de l’assemblée générale du CING.

«2020 était une année de petits calibres », annonce Arnaud Rivière, président fraîchement élu du comité interprofessionnel de la noix de Grenoble (CING). L’assemblée générale de l’association se tenait le 3 septembre dernier à la maison de la noix à Chatte. « En 2020, nous comptions 784 producteurs, 15 négociants et deux coopératives. Le volume de production  pour 2020 s’établit à 12 795 tonnes entrées AOP et 9 419 commercialisées en AOP », détaille Nathalie Gaillard, animatrice-coordinatrice du CING. Du côté de la commercialisation, 43% des volumes ont été vendus au sein du marché intérieur, 53% vers des marchés extérieurs. Nathalie Gaillard précise : « Depuis les dix dernières années, nous constatons une plus grande importance du marché hexagonal ». En dehors, les destinations les plus attractives restent l’Allemagne (21%), l’Italie (16%) et la Suisse (9%). 

Une communication fructueuse 

La communication faite autour de la noix s’est avérée positive et fructueuse. L’année 2020 marque la troisième et dernière année de la campagne européenne. Elle a donné lieu à 229 articles dont 150 en France, des partenariats avec des médias français tels qu’Elle à Table, 750gr mais aussi allemand comme le groupe Bauer Media. Elle a laissé une place importante à internet notamment une page Facebook dédiée et une chaine YouTube. La publicité a elle aussi permis une visibilité plus large. Un test consommateur était réalisé avec l’envoi de lot de noix. 177 posts ont été publiés. Cette campagne européenne s’est aussi installée dans l’audiovisuel avec onze spots radios sur  RTL et  Europe 1 et cinq passages dans l’émission Les petits plats en équilibre. 
Mais le CING a aussi établi sa propre communication, notamment des relais d’informations sur les réseaux sociaux, des bons d’échantillon lors d’évènements. « Un partenariat avec l’émission Top Chef a eu lieu deux fois, avec un très haut succès, 1 million de téléspectateurs à chaque émission, et plus de 7 000 vues sur les vidéos et 15 000 utilisateurs atteints par les relais Facebook et Instagram », commente Nathalie Gaillard. 

Plan de filière régional

2020, marque aussi le déploiement du plan filière régional avec la mise en place de cinq actions pour les producteurs. Elles portent sur l’implantation de haies brise-vents, finalement intégrées dans le plan de relance, l’installation de couverts végétaux, l’achat de matériel spécifique de taille, de plans invitro et l’accompagnement des retenues collinaires. L’animatrice du CING précise cependant que certaines mesures n’ont pour l’instant été que peu sollicitées. Trop peu de producteurs semblent informés de la mise en place de ce plan de filière. Nathalie Gaillard invite à prendre contact avec le CING pour examiner les besoins particuliers.  
La filière a également  pour volonté de développer la certification environnementale,  ainsi que de mettre en place une démarche collective HVE. « Le CING se veut une structure porteuse du HVE avec une formation collective, des diagnostics et des certifications pour la récolte 2022. La noix a peu de certification, si les processus de mise en place accélèrent nous devons être prêts », argumente Arnaud Rivière, président. 

Prévision de récolte 2021

À l’heure des prévisions pour la prochaine récolte, la Senura estime que le calibre devrait être relativement élevé avec 46,6% de 32-34 mm. « Une année qui pourrait ressembler à 2015 », rappelle Arnaud Rivière. Les prévisions varient aussi en fonction des zones. « Les noix devraient être les plus grosses depuis les vingt dernières années, il va sûrement falloir adapter le marché. Le calibre est un enjeu de rémunération », ajoute Arnaud Rivière. Pour le volume, aucune prévision n’a encore été faite. 

Léna Peguet

Bilan de l’étude fernor

Le CING a travaillé de 2018 à 2020 sur l’étude de la variété fernor. La variété fernor est née dans les années 80 avec une disponibilité en 1995. C’est une hybride des variétés lara et franquette. Cette étude menée de 2018 à 2020 avait pour objectif de connaître les caractéristiques techniques de la variété fernor en comparaison des variétés AOP. Agnès Verhaegue de la Senura a présenté les résultats au cours de l’assemblée générale du CING. « Dans le bilan de la conduite culturale, nous observons que la fernor ne demande pas un changement de pratiques. Des variations sont plutôt constatées suivant les zones  », expose-t-elle. Les résultats mettent en avant que la fernor est plus sensible que la franquette, notamment sur le colletotrichum et la bactériose sur fruit. Cependant, la fernor présente de nombreux points positifs. La mise à fruit est plus précoce donc un retour d’investissement plus rapide, « environ cinq ans  », précise la spécialiste. Le rendement est du même ordre de grandeur à âge égal et le calibre plus gros. Le revenu à l’hectare est supérieur car globalement le prix est légèrement plus haut pour fernor de « dix à quinze centimes ». En conséquence, le chiffre d’affaires est un peu plus important. 
En conclusion, l’étude révèle une forte proximité organoleptique de fernor et franquette face aux autres variétés. D’un point de vue gustatif, la fernor est plus sucrée, moins amère et moins astringente. Bien évidemment des différences subsistent entre les deux variétés, certaines organoleptiques sont dues à des différences de conduites culturales. Enfin, l’arbre est plus petit ce qui limite et réduit le risque face aux changements climatiques. 
L. P.