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Ferme expérimentale d'Etoile

Les essais en cours à la ferme expérimentale d'Etoile

Les thématiques actuellement étudiées à la ferme expérimentale d'Etoile-sur-Rhône.
Les essais en cours à la ferme expérimentale d'Etoile

Yves Pousset, ingénieur régional Arvalis-Institut du végétal :

 

 « Deux personnes de l'ITCF sont arrivées à la ferme expérimentale d'Etoile en 1985. Le premier travail a consisté à caractériser les sols de la station en réalisant des essais à blanc permettant de bâtir ainsi une cartographie, qui est encore utilisée aujourd'hui pour une bonne implantation des expérimentations. Aujourd'hui, Arvalis travaille sur deux volets forts à la ferme d'Etoile. L'un est l'agronomie en agriculture bio : sur la plateforme Tab, la parcelle Dunière, avec la chambre d'agriculture de la Drôme. L'autre est notre participation à un programme de recherche sur semences de maïs et sorgho avec la FNPSMS(1). Nous conduisons aussi des essais classiques : évaluation variétale, programmes de protection des cultures, pilotage de la fertilisation azotée, irrigation. Pour nous, cet ancrage local est important. Il nous permet d'être proches des agriculteurs et en phase avec leurs besoins afin d'apporter des réponses à leurs questions ».

Louis-Marie Broucqsault, ingénieur régional Fnams :

 

 « A la ferme d'Etoile, la FNAMS réalise une vingtaine d'expérimentations sur les principales espèces potagères et fourragères multipliées en France : luzerne, dactyle, fétuque élevée, oignon, courgette, laitue, chicorée, roquette, navet, betterave, semences florales... Institut technique des semences, elle met au point les techniques de production dans un objectif de sécuriser les approvisionnements tant en quantité qu'en qualité (germinative, sanitaire...) avec un principe essentiel : que la rentabilité des cultures porte-graine soit au rendez-vous pour les agriculteurs multiplicateurs. Concrètement, la FNAMS travaille sur des thèmes agronomiques (fertilisation, irrigation), la protection des cultures (face aux multiples bioagresseurs des nombreuses cultures "à petites graines"), l'implantation (semis sous couvert, cultures associées), la récolte et le séchage des semences. Elle a aussi en charge la problématique réglementaire de la protection phytosanitaire de ces cultures (usages mineurs et orphelins). Et elle participe aux travaux inter-instituts de la ferme d'Etoile sur la mise au point de cultures dans un cadre de réduction de l'usage des intrants ».

Nicolas Cerutti, ingénieur Terres Inovia(2) :

 

Crédit photo : Laurent Jung (Terres Inovia).

 « Sur la plateforme Tab et la parcelle Dunière, Terres Inovia gère plusieurs cultures. Sur la première, le système agroforestier comprend du colza, du soja et de la féverole ; le système pluvial du pois chiche et de la féverole ; le système irrigué du colza et du soja ; le système faible intrant est concerné par le colza uniquement. La parcelle de Dunière, elle, comprend du colza et du soja. Damien Cadet, technicien de l'AGFEE, travaille à mi-temps pour Terres Inovia. Il réalise les opérations techniques sur les cultures et collecte les données qui nous concernent. L'objectif, pour nous, est de concevoir et de tester des systèmes de cultures innovants qui puissent répondre aux différents enjeux de l'agriculture actuelle : rentabilité, performances environnementales, acceptabilité sociale. Réduction des intrants, biorégulation, désherbage mécanique, association du colza avec des plantes compagnes sont des exemples de thématiques que nous étudions. »

Baptiste Labeyrie, ingénieur CTIFL et responsable technique de la Sefra (photo IMG_2579) : « Dans notre verger expérimental de la ferme d'Etoile, site central de la Sefra, nous avons des abricotiers, pêchers, cerisiers et kiwis. Par le passé, nous avons aussi eu des pommiers, poiriers et framboisiers. Nos thématiques de travail correspondent aux besoins des arboriculteurs. Nous évaluons des nouvelles variétés d'abricot, de pêche et de cerise ainsi que des porte-greffes. Nous cherchons à optimiser les coûts de production en travaillant sur l'éclaircissage, la taille, la fertilisation... Nous travaillons sur les méthodes de lutte contre les bioagresseurs et notamment l'emploi de techniques alternatives et de biocontrôle. Nous étudions aussi des systèmes de culture innovants en faibles intrants et en bio dans le verger de la Sefra et sur la plateforme Tab, avec un regard particulier sur la biodiversité en verger. Je vois la ferme expérimentale d'Etoile comme un outil formidable pour les agriculteurs, avec tous les instituts et compétences qu'elle regroupe. Et la présence de la chambre d'agriculture sur le site nous met en lien direct avec le développement ».

Laurie Castel, chef de projet expérimentation plateforme Tab à la chambre d'agriculture :

 

 « La plateforme Tab, ce sont 20 hectares, dont 15 en bio, de la station expérimentale d'Etoile entièrement dédiés à des essais de systèmes agricoles biologiques et faibles intrants. Ils ont été conçus avec une approche système (c'est-à-dire où l'on combine différents leviers et où on adopte une approche pluri-annuelle et spatiale) pour concilier économie d'intrants, performances économiques, faisabilité technique, préservation de l'eau et de la biodiversité. Y sont testés des vergers de pêchers et d'abricotiers, des systèmes assolés diversifiés, un système agroforestier et des aménagements pour la biodiversité. L'objectif est de produire des références technico-économiques et de promouvoir des pratiques agroécologiques auprès des agriculteurs. Le dispositif s'appuie sur des groupes de pilotage associant instituts techniques, chercheurs, agriculteurs, outils économiques et collectivités territoriales. Cette diversité de partenariats fait l'originalité et la force de la plateforme Tab ».

Propos recueillis par Annie Laurie

Lire également notre article sur les 30 ans de la ferme expérimentale d'Etoile.

 

(1) FNPSMS : fédération nationale de la production de semences de maïs et de sorgho.
(2) Depuis le 3 octobre, suite à un ajustement des zones Terres Inovia, la région Auvergne-Rhône-Alpes est rattachée à la zone Sud dont la responsabilité est assurée par Christophe Vogrincic. Nicolas Cerutti va changer de fonction au sein de Terres Inovia. Arnaud Micheneau lui succède au poste d'ingénieur régional de développement sur la région Auvergne-Rhône-Alpes. Il est également basé à la ferme expérimentale d'Etoile.