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Oléiculture

Les huiles d’olive AOP françaises mises en lumière

Le concours national des huiles d’olive en AOP permet chaque année d’élire les meilleures au sein de chacune des huit appellations d’origine protégées que compte le Sud de la France.
Les huiles d’olive AOP françaises mises en lumière

Organisée par l'association française interprofessionnelle de l'olive (Afidol), la 16e édition du concours des huiles d'olive de France en appellation d'origine s'est déroulée le 12 mars à la Maison de pays de Nyons. Ce concours est le seul entièrement dédié aux huiles d'olive en appellation d'origine. Une production pour laquelle la France est particulièrement avancée puisque 25 % de l'huile d'olive produite en France est en appellation. Grâce au concours de Nyons, un pan important de la production oléicole française est mis en lumière. Et sont mis à l'honneur des terroirs qui ont su conserver les variétés et savoir-faire traditionnels.
158 échantillons présentés
Quelque 70 jurés, experts des différentes appellations et consommateurs, y étaient réunis pour déguster et départager les meilleures d'entre elles, reconnues pour leur lien très étroit avec leur terroir. 158 échantillons ont été présentés par 72 producteurs, provenant de sept des huit appellations existantes : Nyons, Nîmes, Haute-Provence, Vallée des Baux-de-Provence, Aix-en Provence, Corse (Oliu di Corsica) et Provence.
Pour sélectionner les productions les plus remarquables et les plus représentatives de chaque terroir, les jurés devaient juger sur les différents critères de sélection : caractéristiques organoleptiques, typicité, qualité ou encore harmonie des huiles d'olive présentées. Le nombre de médailles étant proportionnel au nombre de lots présentés, le jury - lors d'une cérémonie se tenant dans les jardins de l'Institut du monde de l'olivier - a décerné cinquante médailles dont vingt-sept d'or, dix-huit d'argent, trois de bronze et une de millésime.

 

Le Palmarès de l’AOP  « huile d’olive  de Nyons »
Médaille d’or :
Nyons Olive de la Coopérative du Nyonsais à Nyons.
Franck Dozol de la SAS Dozol Autrand à Nyons.
Moulin à huile de Chameil.
SARL Moulin de Haute-Provence.
Condamines Pascal de la ferme des Tuilières.
Médaille d’argent :
Nyons Olive de la Coopérative du Nyonsais (2 médailles).
Moulin à huile Dozol-Autrand.
Ferme Brès.
Moulin Jouve Fabien.
Médaille de bronze :
Nyons Olive de la Coopérative du Nyonsais.

 

Résultats complets consultables sur les sites www.afidol.org et www.huiles-et-olives.fr

Christian Teulade, président de l’Institut du monde de l’olivier et vice-président de l’Afidol, a présidé le concours.
ENTRETIEN / En marge du concours qu’il présidait, Christian Teulade, président de l’Institut du monde de l’olivier et vice-président de l’Afidol, a abordé les préoccupations de l’interprofession.

Trois questions à Christian Teulade

Quel est le bilan de la campagne 2018-2019 au niveau national et dans le Nyonsais ?
Christian Teulade : « Au niveau national, la récolte 2018-2019 s’est élevée à plus de 5 500 tonnes grâce à des conditions climatiques favorables. Lors de la floraison, l’impact de la pluie a été sans grandes conséquences puis, en août, les précipitations ont plutôt favorisé le calibre des fruits. La qualité est magnifique, nous avons une huile douce, onctueuse, au goût beurré avec des arômes de pomme verte, de fruits secs (amandes et noisettes) et une pointe d’ardence en fin de bouche !Dans le Nyonsais et les Baronnies, la récolte a été abondante avec un volume en hausse de plus de 20 % et un rendement de près de 32 % ! Soit quelque 500 tonnes d’huile et 500 tonnes d’olive de bouche. Une production d’une excellente qualité tant en huile qu’en conserve. »
Quelle est la situation du marché oléicole au niveau mondial ?
C. T. : « Au niveau mondial, la production d’huile d’olive était de plus de 2,8 millions tonnes en 2018. Avec 1,89 million de tonnes, les pays de l’Union Européenne ont réalisé 80 % de la production mondiale. L’Espagne, l’Italie et la Grèce produisent 97 % du tonnage européen. Aujourd’hui, le Maroc, la Tunisie, l’Algérie, tous les pays du Maghreb ont planté beaucoup d’oliviers, leur production a énormément augmenté. Et, même si la production espagnole tourne autour des 1,6 million de tonnes, la compensation est ailleurs, y compris au Chili, en Argentine ou en Australie. Quand l’Europe représentait 90 % de la production oléicole mondiale, c’était une chose. Aujourd’hui, sa part n’est plus que de 80 %. »
Quel est l’état sanitaire des vergers français ?
C. T. : « Grâce à un hiver sans grand froid, un printemps dont les pluies ont été favorables à la croissance des arbres puis aux chaleurs de l’été aux bons moments éloignant la mouche, les vergers d’oliviers sont magnifiques. Un état sanitaire qui permet de suspendre les traitements chimiques. Ce constat explique les bonnes récoltes enregistrées un peu partout. »
J-M. P.