A l'assemblée générale du syndicat caprin de la Drôme, Félix Heckendorn, parasitologue vétérinaire au FiBL, a évoqué en particulier l'utilisation des huiles essentielles. Son intervention, le 1er avril à Divajeu, a été précédée par une introduction d'Inès de Rancourt, chevrière à Saoû. Celle-ci fait partie du groupe qui a expérimenté l'utilisation de l'aromathérapie en élevage caprin. L'opération, qui a duré de 2011 à 2015, a été pilotée par le syndicat caprin dans le cadre de la Biovallée. « Nous avons travaillé avec un vétérinaire et un pharmacien et testé en particulier des gélules anti-infectieuses. »

Pas de remède miracle

Félix Heckendorn a exposé les avancées de l'étude mise en place par le FiBL, parlé des parasites à contrôler et des coûts des traitements. Plusieurs études ont été faites en Suisse où les chevriers ont eu de gros soucis. Les parasites les plus virulents sont les strongles intestinaux. Les expérimentations ont porté sur les huiles essentielles tropicales. Aucun remède miracle n'est apparu, sauf peut-être avec une huile essentielle pakistanaise. Ce qui a interpellé le spécialiste de la parasitologie des ruminants, c'est de voir qu'en Drôme on utilise des plantes locales. Il a pour cette raison envoyé une stagiaire du FiBL, qui a procédé pendant six mois à l'étude des crottes des animaux. Pour l'instant, les résultats ne sont pas complètement probants mais les chevriers sont prêts à expérimenter. Un mélange à base d'huile essentielle de cannelle, d'origan, de girofle et d'ail a déjà porté des fruits.
Le spécialiste a insisté, aussi, sur la prévention et la gestion du pâturage. En termes d'alimentation, le sainfoin est utile dans la lutte contre les parasites (avec un dosage à respecter), les plantes à tanin le sont également. Les éleveurs pourront utiliser des bouchons de sainfoin que vend une entreprise. Le syndicat espère que la collaboration avec le FiBL pourra se poursuivre si des financements sont obtenus.

E. V.

* FiBL : institut suisse de recherche de l'agriculture biologique suisse.