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Conseil viticole de FranceAgriMer

Les importations françaises de vin ont atteint un record en 2015

Les volumes importés, essentiellement en vrac, sont en croissance régulière depuis 15 ans, en volume comme en valeur. Le phénomène préoccupe les professionnels, même si le marché du vin reste très bien orienté.
Les importations françaises de vin ont atteint un record en 2015

Si les exportations françaises de vins tranquilles et effervescents ont atteint des sommets en valeur l'année dernière, les importations ont-elles-aussi battu des records aussi bien en valeur qu'en volume, selon une synthèse du commerce extérieur présentée mercredi dernier lors du conseil viticole de FranceAgriMer. En 2015, la valeur des produits importés (vins tranquilles en bouteille, en vrac, vins mousseux en bouteille et moûts) a atteint 672 millions d'€, un chiffre en hausse de 8 % par rapport à 2014. Le chiffre reste bien sûr modeste si on le compare aux 8,27 milliards d'€ de vins exportés par la France en 2015, le total le plus élevé jamais enregistré. En volume cependant, la progression de 2015 est plus spectaculaire (+ 11 %) et intervient après une année 2014 déjà marquée par une forte poussée (+ 23 %). Les quantités, surtout, sont beaucoup plus significatives. Les 7,2 millions d'hectolitres importés par la France représentent exactement la moitié de ce que le vignoble français a exporté dans le même temps, soit 14,2 millions d'hectolitres. L'essentiel des importations françaises est constitué de vins en vrac (81 %), relève l'étude, dont la France est aujourd'hui le deuxième importateur mondial derrière l'Allemagne. Ils sont notamment destinés à la vente de vins sans indication géographique, pour constituer des vins de base pour les mousseux ou encore destinés à des usages industriels. L'Espagne s'est imposée ces dernières années comme le principal fournisseur de la France. Entre 2010 et 2015, la part de marché de ce pays dans les importations françaises de vins est passée de 58 % à 75 %, le pays évacuant pratiquement du marché ses concurrents de l'hémisphère sud, Australie, Chili et Afrique du Sud.

Le phénomène du « prosecco »

En valeur, la situation est un peu plus contrastée, avec une bonne résistance d'autres origines qui commercialisent en bouteilles des vins mieux valorisés. C'est le cas du Portugal, deuxième fournisseur en valeur avec 15 % de parts de marché, de l'Italie ou encore des Etats-Unis, dont les importations sont en hausse. Sur le marché des vins en bouteille, le principal phénomène est la forte hausse des importations de vins effervescents. S'ils ne représentent que 3 % des volumes importés par la France, ils sont en constante augmentation depuis 15 ans. Depuis 2000, les importations de mousseux ont progressé de 270 %. Un phénomène qui s'explique par la cherté du champagne mais aussi par la vogue du cava espagnol et du prosecco italien, à la base de l'apéritif « spritz ». La hausse des importations n'a cependant pas de conséquence visible sur le marché français du vin, qui reste très bien orienté pour les catégories « supérieures » des IGP et AOP, avec des transactions et des prix en hausse en rouges et en blancs, selon les données des contrats d'achat à fin février 2016 et les informations communiquées par les interprofessions à FranceAgriMer à fin janvier pour les AOP. En revanche, les transactions sont en chute sur le marché de l'entrée de gamme, celui des vins de France. On note également un essoufflement, au moins temporaire, du rosé, avec des transactions et des prix en baisse dans toutes les catégories.

Agro-écologie : la filière viticole engagée dans la démarche

Un point sur l'état d'avancement du projet agro-écologique a été présenté aux membres du Conseil viticole de FranceAgriMer mercredi dernier par les services de la direction générale de la performance économique et environnementale des entreprises (DGPE). Jeanne Chaumont, animatrice de la première association Système de management environnemental (SME) Vin de Bordeaux sur Phyt'Innov, un groupement d'intérêt économique et environnemental (GIEE) viticole à Saint-Emilion, a également témoigné de cette démarche agro-écologique. On compte aujourd'hui 14 GIEE en viticulture, a précisé le conseil. L'institut français de la vigne et du vin (IFV) mène différentes actions d'orientation en agro-écologie, que les acteurs de la filière viticole française entendent prolonger dans le cadre du Conseil spécialisé viticole de FranceAgriMer.