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Fête de l'agriculture

Les nouvelles technologiques, sources d'évolution

Les innovations technologiques, tel était le thème du déjeuner-débat de l'édition 2015 de fête de l'agriculture, qui a réunit représentants de la profession, de l'administration, élus...
Les nouvelles technologiques, sources d'évolution

Ces dernières années, «la technologie s'est développée rapidement », a observé le président des Jeunes Agriculteurs de la Drôme, Maxime Méjean, en ouverture du déjeuner-débat de la fête de l'agriculture. Et le président des JA du canton de Romans, Loïc Juven, a mis en avant le rôle moteur de l'agriculture dans le développement du GPS, de RTK.

Le GPS en agriculture

Le témoignage d'Eddy Boisset, jeune entrepreneur agricole à Clérieux est venu en illustration. Il a investi plus de 30 000 euros dans de l'autoguidage GPS, suite à la demande de clients confrontés à une problématique phytosanitaire et de fertilisation (zone vulnérable). Cet entrepreneur a, par exemple, pu faire économiser à un agriculteur deux tonnes d'engrais sur une surface de 30 hectares grâce au pilotage GPS de l'épandage.
Avec sa moissonneuse-batteuse, Eddy Boisset fait de la cartographie de rendement (possible aussi avec des drones). « Cela permet d'évaluer les zones fertiles et celles qui le sont moins, a-t-il expliqué. Ainsi, les apports peuvent être modulés pour rendre plus homogène le rendement d'un champ. Le GPS, Eddy Boisset l'utilise depuis sept ans et ne ferait plus marche. Son seul regret : il ne peut facturer le surcoût engendré par cet investissement car il risquerait de perdre des clients.

La couverture numérique

Jean-Christophe Marcel, JA chargé d'animer le débat, a ensuite amené la discussion sur les démarches administratives qui se dématérialisent alors que des secteurs n'ont pas encore un accès suffisant à internet. Un programme de déploiement numérique ambitieux a été engagé en Drôme et Ardèche pour que la quasi-totalité des foyers aient la « fibre à la maison » d'ici 2025. La plupart des communautés de communes ont délibéré pour adhérer à ADN (Ardèche Drôme numérique), a rappelé le vice-président de la Région en charge de l'agriculture, Michel Grégoire. En ce domaine, les deux départements sont en tête de file au plan national.
Plus globalement, Michel Grégoire a assuré que l'innovation était un sujet prioritaire en matière agricole pour la Région. D'une part, elle accompagne les chambres d'agriculture sur les fermes expérimentales, où sont conduits des travaux de recherche appliquée en vue d'un transfert sur les exploitations. D'autre part, elle finance des pôles d'expérimentation et de progrès (Pep) dans la plupart des filières. « La recherche et l'innovation doivent être au service de la compétitivité des exploitations, a souligné Michel Grégoire. Elles peuvent être une voie pour se différencier des autres pays sur des marchés de plus en plus mondiaux. »

La formation informatique

Dans l'enseignement, « l'informatique évolue, a assuré le proviseur du EPLEFPA(1) du Valentin, Maurice Chalayer. Toutes les formations ont des modules informatiques. Nous essayons aussi d'ouvrir les jeunes aux outils de gestion comme Télépac et le logiciel "Mes Parcelles", par exemple ». Si ce dernier sert au pilotage de l'exploitation du Valentin, il est aussi un outil pédagogique pour les apprenants. Au niveau de la formation continue (où la souplesse est plus grande que dans la formation initiale), le proviseur estime qu'en termes de formations informatiques « des points sont à travailler avec les organismes techniques et de développement ».

Du confort de travail

Sur les contraintes et la lenteur administratives, Jean-Christophe Marcel a exprimé la crainte des agriculteurs envers les télédéclarations et demandes d'avance sur les aides Pac. A propos de ces dernières, la présidente de la chambre d'agriculture a lancé un appel (voir encadré). Ainsi qu'elle l'a noté, les spécialistes du concept de l'innovation estiment que les secteurs d'activité les plus impactés par l'innovation au 21ème siècle seront la médecine et l'agriculture. « L'innovation est d'abord technique, a constaté Anne-Claire Vial. Elle nous permet de nous améliorer, d'être plus performants. Mais elle doit aussi nous dégager du carcan réglementaire. » Et là, elle a cité l'informatique comme un outil d'aide, pour respecter la réglementation des zones vulnérables par exemple. « Un logiciel comme "Mes Parcelles" ou d'autres calculent et font des propositions à l'intérieur d'une fourchette de la réglementation. Le travail des organismes est de faciliter la tâche des agriculteurs ». Pour Anne-Claire Vial, l'innovation doit aussi être sociale, elle doit apporter du confort de travail (comme le GPS dans le binage de précision). C'est encore de faire comprendre la nécessité de consommer français pour faire vivre les territoires agricoles.

Des efforts à valoriser

Un autre JA, Lilian Berthelin, a appelé les parlementaires à imposer un minimum de produits français dans la restauration collective. Le député Hervé Mariton pense que les technologies d'aujourd'hui doivent permettre aux produits français de gagner des appels d'offre publics. Cependant, « le discours hyperlocal est hyperdémagogique, il plaît. Il y a un marché pour le local, les produits fermiers. Mais ceux-ci ne répondent pas aux besoins de tous les marchés ». Le vice-président du conseil départemental chargé de l'agriculture, André Gilles, a, lui, mis l'accent sur l'intérêt du logiciel Agrilocal(2) et prôné le mieux disant plutôt que le moins disant.
Enfin, le préfet, Didier Lauga, a estimé indispensable de continuer à encourager les signes de qualité, pour valoriser les productions sur le marché national. Ils sont un moyen de donner de la compétitivité. Il a aussi fait remarquer que les règles de commandes publiques laissaient la possibilité, dans certaines conditions, de valoriser les signes de qualité. L'agriculture doit être dans une recherche de performance technico-économique car elle est en concurrence. Les signes de qualité sont une partie de la réponse. Le préfet a par ailleurs mis en avant les efforts accomplis par l'agriculture dans le domaine de la protection de l'environnement. Des efforts pas suffisamment valorisés, à faire connaître.

Annie Laurie

(1) EPLEFPA : établissement public d'enseignement et de formation professionnelle agricole.
(2) Agrilocal : plateforme de mise en relation internet entre producteurs locaux et acheteurs publics de la restauration collective.

 

 

Aide Pac /

Renvoyer sa demande sans tarder

Lors de la fête de l'agriculture, la présidente de la chambre d'agriculture, Anne-Claire Vial, a lancé un appel. Elle « incite les agriculteurs ne l'ayant pas encore fait à renvoyer sans tarder leur demande d'aide Pac sans remplir la ligne des minimis. Ceci, à l'exception des quelque 200 agriculteurs qui savent avoir consommé l'intégralité de leur enveloppe des aides de minimis ».