Les petits cadeaux du Tour de France
mais il permet aussi à des millions de spectateurs de voir passer la caravane publicitaire
et de profiter des cadeaux qui sont lancés des voitures.

Tout au long du parcours du Tour de France, des millions de spectateurs se massent pour voir passer la caravane et tenter d'attraper un des cadeaux lancés par les hôtesses à partir des véhicules publicitaires. Un sondage a même révélé que près de 50 % des spectateurs du Tour viennent en priorité pour ces objets. En fait, ces trésors guettés par les spectateurs ne sont que des objets à très bas prix, compte tenu du nombre très important qui sera distribué. En général, les coûts de revient de ces cadeaux se situent aux alentours de 15 centimes d'euro. Pour les marques de l'alimentaire, il s'agit d'échantillons de produits, souvent avec un emballage spécialement conçu pour l'occasion. Pour les autres marques, il s'agit de cadeaux fabriqués en Chine. Les premiers objets publicitaires distribués sont apparus sur le Tour en 1924. C'est en effet cette année-là que le fabricant de pneus Wolber profite du passage du Tour pour offrir au public des cartes postales publicitaires. En 1930, le chocolat Menier distribue
50 000 tablettes chocolatées, et même des tasses de chocolat chaud aux coureurs en haut des cols. En 1948, la société Ricard fait fabriquer des milliers d'objets publicitaires à son nom (casquettes, cendriers,...).
Trucs et astuces
Mais que viennent faire toutes ces marques dans la caravane ? L'objectif pour elles est de toucher le public, et cela marche très bien. Elles veulent être présentes le plus possible le long des routes, notamment en matière de retransmissions télévisuelles, et gagner en notoriété. Il faut savoir qu'une présence sur le Tour peut rapporter gros. En effet, on observe une augmentation très importante des ventes des produits de la caravane dans les trois mois qui suivent la fin du Tour. Comment donc trouver le bon objet publicitaire, celui qui marquera le public mais aussi peut-être l'histoire du Tour ? Pour Benjamin Stetten Pigasse de la société Weematch, une des sociétés qui fait fabriquer les objets publicitaires pour de nombreux clients de la caravane publicitaire, « les objets publicitaires sont des valeurs sûres pour les marques qui doivent leur permettent de créer de la proximité avec leur public et de développer leur notoriété et leur visibilité ». Selon lui, « les objets doivent répondre à un certain nombre de critères : il faut, bien entendu, que le produit soit en adéquation avec l'histoire de la marque ou celle du Tour ». Que ce serait la caravane sans ses casquettes ? « C'est l'été, le chapeau a du sens », rajoute Benjamin Stetten Pigasse. L'an passé, les casquettes étaient notamment distribuées par la marque « Le gaulois ». On ne peut passer sous silence les bobs de la marque Cochonou. Pour Benjamin Stetten Pigasse, ils font partie « des objets iconiques du Tour. On ne peut les changer. Il faut capitaliser ».
Faire autrement
Pour Benjamin Stetten Pigasse, les annonceurs ont évolué. « Nous leur conseillons de faire autrement. Les marques préfèrent maintenant donner des cadeaux qui seront réutilisés dans les foyers. Par exemple, Bouygues Telecom a distribué des tee-shirts en grande quantité. Ils ont eu un très grand succès. Et il ajoute : « on peut mieux faire que le porte-clés. Il faut cultiver sa différence ». Benjamin Stetten Pigasse est persuadé que les marques peuvent encore faire des efforts, notamment en essayant de proposer des petits cadeaux qui seront faits en France plutôt qu'en Chine. Que ce soit chez Newsport, une autre société très présente auprès des marques de la caravane ou que ce soit chez Weematch, le discours est le même : « on va de plus en plus vers des cadeaux écoresponsables. Benjamin Stetten Pigasse précise : « On intervient aussi sur le conditionnement des objets publicitaires distribués. Par exemple, nous supprimons toutes les feuilles de papier qui servent d'intercalaires au milieu des tee-shirts dans les pochettes ». Pour Jean-Pierre Lachaud, fondateur de la société Newsport, deux évolutions sont à noter : « on va de plus en plus vers de la distribution de produits. On ne remet plus de bons de réduction ». Il se souvient qu'en 1983, il travaillait pour la marque Crédit lyonnais. « On distribuait un vulgaire autocollant, dit-il. Ce n'est plus du tout envisageable. D'ailleurs, ASO, la société organisatrice du Tour, nous demande des produits de qualité ». Puis, il ajoute : « La deuxième évolution, c'est le nombre de cadeaux distribués. On en distribue de plus en plus. Les clients sont passés de 200 000 à une distribution de 500 000 exemplaires ». Un de ses clients va même jusqu'à donner tout au long du Tour un million de cadeaux pour six véhicules présents.
Le peloton va passer une semaine dans la région !
Passage obligé du Tour de France avec ses cols alpins, la région est particulièrement gâtée cette année puisque le peloton arpentera le bitume local pendant plus d’une semaine pour le plus grand bonheur des amoureux du vélo. Dès vendredi, les coureurs s’offriront un joli contre-la-montre en Sud Ardèche avec arrivée à la Caverne du Pont d’Arc. Une formidable vitrine médiatique pour le site touristique ouvert il y a un an. Mais pas sûr que le peloton aura le temps de se plonger dans les mystères de la préhistoire… Le parcours suivra le lendemain la vallée du Rhône depuis Montélimar d’où il traversera la Drôme jusqu’à Lens-Lestang. Il arrivera à Villars-les-Dombes pour la première fois de son histoire, et près d’un autre site touristique majeur : le Parc des Oiseaux. Les coureurs resteront dans l’Ain le lendemain pour une étape plus difficile entre Bourg-en-Bresse et Culoz avec notamment le franchissement du col du Grand Colombier.
Après un détour par la Suisse, le Grande Boucle revient dans les Alpes françaises le temps de trois étapes spectaculaires (Sallanches-Megèves / Albertville-Saint-Gervais / Megève-Morzine), dont un contre-la-montre. Il sera alors temps de regagner les Champs-Élysées.
Travailler sur le Tour, une expérience inoubliable
Des anecdotes
sur le parcours
Toutes les journées se ressemblent. Mais ces 27 personnes ne sont pas affectées aux mêmes tâches. Chaque soir, chacun n’hésite donc pas à raconter ses expériences. De quoi décompresser. Thomas Besson ne le nie pas : ils rigolent souvent. « En règle générale, nous nous levons vers 5 heures et nous nous couchons vers minuit », indique-t-il. Lui doit aider à l’installation du village départ, accueillir les VIP et les invités sur un stand, distribuer des goodies sur la ligne de départ. Et forcément, il doit aussi ranger. Après 2 à 3 heures de route, il aide – enfin – ses compagnons à préparer les cadeaux qui seront distribués le lendemain. « C’est toute une logistique. À titre d’exemple, nous distribuons lors de ces quelques jours près de 700 000 bobs », précise-t-il.
Le Tour à domicile
Un tour qui n’est donc pas de tout repos. Mais l’équipe est soudée et l’ambiance est incomparable à tous les autres jobs d’été. « C’est un challenge », ajoute Thomas Besson. Et il parle en connaissance de cause, lui qui est étudiant en école de commerce. Bien sûr, il y a des bonnes et mauvaises surprises. « Certaines personnes sont très agressives pour avoir un bob. Et puis, il y a ces enfants émerveillés qui découvrent la magie du Tour », raconte-t-il.
Dans quelques jours, les coureurs circuleront sur les routes de la Haute-Savoie. Son pays. Et il n’en est pas peu fier. « Cela me permettra de voir les paysages d’une autre façon », souligne-t-il. Le Tour se clôturera sur les Champs-Élysées le 24 juillet prochain. Et pour Thomas, cela sonnera avant tout la fin d’une belle aventure humaine. n
A. T.