Les préconisations variétés d’Arvalis pour l’orge

Le choix régional s'oriente prioritairement vers des orges au détriment des escourgeons, avec comme principal argument le poids spécifique. Si le débouché principal est la vente à un organisme stockeur ou un débouché monogastrique, un PS élevé est un argument à prendre en compte. Si le grain est destiné à des ruminants, un taux de cellulose un peu plus élevé ne pose aucun problème et on peut considérer différemment le niveau de PS de son orge. Il ne faut donc pas rejeter a priori certains escourgeons, en tendance plus productifs, toutes choses égales par ailleurs, notamment la résistance à la verse ou la tolérance aux maladies.
Les critères de recommandations des variétés d'orges d'hiver fourragères sont dans l'ordre d'importance : la productivité (les escourgeons ont souvent un avantage sur ce point), le PS (les deux rangs sont généralement meilleures dans ce domaine), la tolérance à la verse (accident assez courant), la tolérance aux maladies.
Pour les y aider, nous publions les analyses d’Arvalis pour la région Centre-Est.
Orge six rangs
Les variétés testées 4 ans et plus
• Etincel (Secobra 2012) : bien que légèrement en retrait sur nos essais régionaux en 2017, Etincel confirme son potentiel de productivité. Son PS est dans la moyenne, son taux de protéines est également dans la moyenne. Variété précoce, Etincel présente une tolérance à la verse et aux maladies qui semble se dégrader au fil du temps. À sa forte sensibilité à la rhynchosporiose, on peut y ajouter une sensibilité à l'helminthosporiose.
• Isocel (Secobra 2012) : niveau de rendement très proche d'Etincel, Isocel confirme également son bon potentiel année après année. PS et taux de protéines sont corrects. Précoce à épiaison, Isocel est assez sensible à la verse. Comme pour Etincel sa tolérance globale aux maladies se dégrade au fil du temps.
• Touareg (Lemaire D – 2011) : en termes de productivité, Touareg reste proche des meilleures lignées sur 3 et 4 ans. Son PS est assez faible et sa teneur en protéines correcte. Variété précoce assez sensible à la verse et très sensible aux maladies, à l'exception de la rhynchosporiose. Elle doit être conduite avec attention, compte tenu de ces éléments.
• Amistar (Momont 2013 – 6 rangs) :
tolérant à la JNO, Amistar ne confirme pas en 2017 ses bons résultats obtenus lors des années précédentes. Amistar présente un bon PS et sa teneur en protéines est dans la moyenne. Variété précoce, Amistar montre cependant une assez forte sensibilité aux maladies foliaires et à l'oïdium en particulier. Tolérance à la verse dans la moyenne. Elle doit être protégée avec attention contre les maladies mais sa tolérance à la JNO constitue un atout.
• Tektoo (hyb) (Syngenta – 2014) : variété hybride qui montre un très fort niveau de potentiel de production. Elle présente un bon PS mais sa teneur en protéines est faible. Variété précoce, elle peut être sensible à la verse. Sa tolérance aux maladies est dans la moyenne avec un plus vis-à-vis de la ramulariose.
Les variétés plus récentes
• Detroit (DSV, 2015) : son niveau de productivité marque le pas dans nos essais régionaux en 2017. PS et teneur en protéines sont juste moyens. Niveau de tolérance aux maladies dans la moyenne, on observe une bonne tolérance aux grillures. Elle est également peu sensible à la rouille naine.
• Domino (Momont, 2015) : l'intérêt de cette variété réside dans son caractère de tolérance à la JNO comme Amistar. Le niveau de productivité est un peu inférieur à la moyenne pour cette variété précoce. Elle est peu sensible à l'helminthosporiose, l'oïdium et la rouille naine. Il ne faut pas attendre des PS élevés mais les teneurs en protéines sont correctes.
Nouveautés
• Rafaela (Limagrain – 2017) : cette variété présente un niveau de productivité correct, légèrement au-dessus de la moyenne sur notre regroupement. Elle est très précoce. Son PS est faible, sa sensibilité aux maladies se traduit par un écart traité/non traité assez élevé, elle doit être protégée. Sa tolérance à la JNO constitue un atout.
Orge deux rangs
Les variétés testées 4 ans et plus
• Augusta (Unisigma – 2012) : productivité tout juste correcte. Elle présente un très bon PS et une teneur en protéines dans la moyenne. Sa sensibilité à la verse est dans la moyenne. Cette variété ½ précoce à ½ tardive présente une bonne tolérance aux maladies avec des écarts traité/non traité faibles sur nos essais ce qui constitue un des atouts de cette variété.
Les variétés récentes
• Kws Orwel (Momont – 2015) : bonne productivité dans nos essais en 2017, résultats légèrement au-dessus de la moyenne dans le regroupement Sud. Ses critères qualitatifs (PS et protéines) sont un peu faibles. Variété à privilégier pour les parcelles à bonne réserve hydrique. Kws Orwel présente une tolérance aux maladies dans la moyenne, sauf vis-à-vis de l'oïdium pour lequel, elle présente une certaine sensibilité.
• Maltesse (Secobra – 2015) : elle présente de bons résultats en 2017 dans nos essais. Un bon PS accompagne une teneur en protéines dans la moyenne. Variété ½ précoce, peu sensible à l'oïdium, la tolérance aux maladies est moyenne sauf pour la rouille naine vis-à-vis de laquelle Maltesse paraît très sensible. Maltesse est peu sensible à la verse.
Nouveautés
• LG Casting (Limagrain – 2017) : variété qui présente un bon niveau de productivité en 2017. ½ précoce, son PS est dans la moyenne. Elle présente une bonne tolérance à la verse mais paraît sensible aux maladies. Son niveau de productivité devra être confirmé en 2018.
• Memento (Secobra – 2017) : son niveau de productivité est tout à fait correct, meilleur que ses résultats montrés à l'inscription. Variété ½ précoce qui s'accompagne d'un très bon PS. Sa sensibilité aux maladies ne semble pas trop élevée, en revanche, attention à la verse. Comme pour LG Casting le niveau de rendement de 2017 devra être confirmé en 2018.
• Sobell (Unisigma – 2017) : cette variété présente un niveau de productivité correct. Son PS paraît un peu juste. Variété ½ précoce qui semble présenter une bonne tolérance aux maladies et à la verse. À confirmer en 2018.
Yves Pousset - Arvalis - Institut du végétal