La météo extrêmement chaude et sèche qui règne ces dernières semaines, bien à l'opposé de celle de l'année dernière à la même époque, suit un printemps qui, lui, aura été plutôt favorable à l'herbe. Globalement, les premières coupes se sont faites dans de bonnes à très bonnes conditions, à de bons stades, que ce soit pour l'ensilage comme les foins. Les tendances qui suivent ont été tirées d'une étude des valeurs d'analyses réalisée d'avril à début juillet, sur des premières coupes exclusivement. Pour comparer d'une année à l'autre les valeurs moyennes, ce sont les espèces pures le plus représentées qui sont suivies.
On trouve donc les valeurs des prairies naturelles de plaine (PNP) et celles de montagne (PNM), en foin comme en ensilage. La luzerne est bien représentée en mode ensilage et en enrubannage. Le 100 % ray-grass italien est également toujours bien représenté. Suivant la dimension des populations étudiées, ce sont soit les analyses en vert qui sont traduites en valeurs nutritives prévisionnelles du futur ensilage (cas de la luzerne, des prairies naturelles de plaine et de montagne), ou bien les analyses directement sur l'ensilage : prélèvement au silo (cas des ray-grass italiens) ou prélèvement sur bottes d'enrubannage (cas des enrubannages de luzerne). Dans le premier cas, les valeurs analytiques du tableau (MS, MM...) sont relatives au fourrage vert, alors que les valeurs nutritives (UF, PDI) et UE sont prévisionnelles sur le futur ensilage. Dans le second cas, les valeurs analytiques comme nutritives sont relatives à l'ensilage (ou à l'enrubannage). Les valeurs des foins sont exclusivement des mesures sur le fourrage fané (au sol ou en grange). Les échantillons proviennent de la grande région Rhône-Alpes Auvergne et de départements de Bourgogne et Franche-Comté.

Des valeurs en moyenne proches de celles de 2014

L'examen des valeurs analytiques montre de très bons niveaux en azote (MAT) sur la plupart des fourrages suivis. Par exemple, l'ensilage de luzerne à 20 % de MAT en moyenne (analyse en vert) - ce qui correspond à une référence Inra de stade début bourgeonnement - en fait l'un des meilleurs niveaux en azote. De même, l'ensilage de prairies naturelles de plaine (PNP) à 15 % de MAT en moyenne (analyse en vert) - ce qui correspond à une référence Inra très précoce (avant début épiaison) - est à un excellent niveau. Il en résulte des PDIN en particulier très élevés. Pour l'enrubannage de luzerne, c'est le seul cas où le niveau de MAT n'est pas le meilleur : il correspond à un stade début floraison en référence Inra. On peut l'expliquer, comme sur les foins de luzerne, par la difficulté de bien récolter son fourrage sans perdre les folioles où l'azote est concentré. L'échantillonnage pour analyse doit être, dans ces cas de foins et enrubannages de légumineuses, particulièrement soigné afin d'être le plus représentatif du fourrage.
Ensuite, il est assez souvent observé, davantage de cellulose et une digestibilité plus basse comparée à celle de l'an passé. Mais 2014 plaçait la barre assez haut.
Par exemple, l'ensilage de luzerne à 28 % de cellulose brute (CB) en moyenne (analyse en vert) - ce qui correspond à une référence Inra de début bourgeonnement - reste complètement en cohérence avec la valeur de MAT : la valeur de 25 % de 2014 était particulièrement basse en faisant un fourrage hautement digestible. L'observation des valeurs nutritives calculées, ne fait que confirmer l'appréciation faite sur les valeurs analytiques, à savoir des valeurs de PDIN élevées en lien direct avec des MAT qui le sont. Il en résulte toutefois un écart PDIN – PDIE qui peut augmenter par rapport aux références des tables.
Si l'échantillon de vert qui arrive au laboratoire a subi un séchage quelconque, alors la valeur des PDI va varier d'autant que le taux de MS sera plus élevé que le taux original. Les valeurs UF sont le reflet direct de la valeur de la digestibilité (très forte corrélation). Ces valeurs en énergie correspondent à de bons fourrages.
Par exemple, le foin de PNP à 0,68 UFL en moyenne correspond à une référence Inra de stade entre épiaison et floraison, fané au sol par beau temps.
L'ensilage de RGI à 0,82 UFL en moyenne correspond à une référence Inra préfané de stade épiaison, mais plus riche en azote et en cellulose.

Les minéraux

Pour les minéraux, on observe des cas de figure où les moyennes de 2015 placent ces fourrages un peu plus riches sur les trois minéraux calcium, phosphore et magnésium : c'est le cas de l'ensilage de RGI, du foin de PNP.
Des cas où les moyennes de 2015 et 2014 ne sont pas significativement différentes : foins de PNM. Enfin, des cas où il y aurait baisse, comme le calcium et le magnésium pour l'ensilage de luzerne (faible diminution) ou encore le calcium uniquement pour l'enrubannage de luzerne. Après le regard sur les moyennes, il faut aussi s'intéresser à la fourchette de valeurs prises pour chaque paramètre autour de cette moyenne. Les conditions de végétation, la fumure, le stade et les conditions d'exploitation ont tous leur part d'expression dans ces valeurs. Il est donc important de caractériser d'abord son propre fourrage, souvent mélangé.
La publication de la synthèse des valeurs des herbes en fin d'été viendra compléter ces données et en apporter sur les deuxièmes coupes. n
Les tendances et les synthèses des années passées sont consultables sur www.labo-cesar.com
P. Mathieu
Tél. : 04 74 25 09 90 - Labo César

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