Les propositions de l'AGPM

Avec un rendement de 89 q/ha, la campagne de maïs 2016 reste proche du niveau de 2015 (90 q/ha) malgré les conditions climatiques difficiles : entre l'excès de précipitations du début et le déficit hydrique du mois d'août, l'Association générale des producteurs de maïs (AGPM) note « une forte résilience aux stress exceptionnels ». Les surfaces sont en baisse, passant de 1 544 000 ha en 2015 à 1 404 000 ha en 2016, au profit du blé. Arvalis Institut du Végétal évalue la production de maïs grain 2016 à 12,3 millions de tonnes. Ces résultats honorables en dépit du contexte n'exemptent pas la profession d'une réflexion plus large sur la gestion des risques, estime cependant l'AGPM.
Assurance récolte et PAC
En effet, malgré la multiplication des accidents climatiques, le contrat socle a rencontré un succès plus que limité. L'AGPM propose ainsi neuf points d'amélioration pour développer l'assurance récolte sans la rendre obligatoire. Il s'agit de réintégrer les volumes indemnisés au cours des cinq dernières années dans le calcul du rendement assuré, généraliser la possibilité de majorer le rendement assuré de 15 % pour tenir compte du potentiel de production, maintenir un taux de subvention de base à 65 % pour tous sans différenciation de secteur et sans stabilisateur budgétaire, faire payer la seule prime nette par l'agriculteur pour éviter l'effet « avance de trésoreries », simplifier l'accès aux subventions (approche par culture et non plus par bloc), différencier, pour une même espèce, les franchises des cultures irriguées et non irriguées, mieux valoriser la gestion de l'eau (irrigation, drainage) dans les tarifs d'assurance récolte, accompagner davantage les producteurs dans leur déclaration d'aléas tout au long du cycle de culture et, à moyen terme, ramener le seuil de déclenchement et la franchise à 20 % dans un cadre subventionné.
Faire face à la volatilité
Des propositions « presque toutes applicables dès aujourd'hui et de nature à développer le nombre de contrats dès 2017 », juge l'AGPM. L'organisation formule également ses préconisations en ce qui concerne la future PAC, pour faire face à la volatilité et notamment les années de prix bas successives, et la concurrence accrue des maïs d'importation, notamment d'Ukraine et du Brésil. L'AGPM demande donc un budget adapté à une politique ambitieuse, une flexibilité budgétaire, une intervention opérante et efficace, un paiement découplé de base à conserver, un verdissement plus pragmatique, des outils supplémentaires de gestions des risques et des crises comme l'assurance récolte ou les aides contra-cycliques, et l'amélioration des outils du second pilier visant à renforcer la résilience des territoires les plus exposés au risque climatique, en intégrant de façon prioritaire l'accompagnement de la politique de stockage de l'eau. « L'objectif est de retrouver la compétitivité du maïs français et de protéger le revenu de nos producteurs pour pérenniser et développer la filière », précise Daniel Peyraube, président de l'AGPM.