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Cultures transgéniques

Les surfaces mondiales OGM reparties à la hausse en 2016

Les surfaces mondiales cultivées avec des variétés transgéniques ont progressé en 2016 de 3 %, après un recul de 1 % l’année précédente. Le Brésil reste le principal moteur de la croissance du secteur (+ 11 % en 2016).
Les surfaces mondiales OGM reparties  à la hausse en 2016

Les surfaces de cultures d'OGM dans le monde ont connu une hausse de 3 % en 2016 à 185,1 Mha, soit 13 % des terres arables mondiales, après la baisse de 1 % enregistrée en 2015, selon le rapport annuel du Service international pour l'acquisition d'applications agro-biotechnologiques (ISAAA). En 2013 et 2014, la croissance des surfaces avait déjà commencé à stagner (+ 3 % environ), après des années de forte hausse (+ 8 % en 2011 et + 6 % en 2012). Cette reprise confirme que la baisse de l'an dernier était due « à la faiblesse des cours mondiaux et non pas, comme l'affirmaient les opposants aux OGM, au désintérêt des agriculteurs pour les biotechnologies », indique l'ISAAA. Cinq pays, les États-Unis, le Brésil, l'Argentine, le Canada et l'Inde pèsent, à eux seuls, 91 % de la superficie totale des cultures biotechnologiques dans le monde. Les deux principaux producteurs, les États-Unis qui comptent 39 % des surfaces mondiales, et le Brésil, 27 % des surfaces, ont connu une progression de respectivement 3 % et 11 %. Les surfaces en Argentine sont restées stables et celles du Canada ont progressé de 5 %. En revanche, l'Inde a vu ses surfaces d'OGM (uniquement du coton) reculer de 7 % du fait d'une baisse générale des surfaces dans le pays.

+ 17 % des surfaces de MON810 dans l'UE

Même l'Europe, à sa modeste façon, a suivi le mouvement avec une augmentation de 17 % des surfaces de MON810 - seul OGM cultivé commercialement dans l'UE - retrouvant ainsi son niveau de 2014 à 136 000 ha. Les quatre pays de l'UE qui cultivent des OGM sont l'Espagne principalement avec 129 000 ha, le Portugal, la République tchèque et la Slovaquie. La Roumanie ayant jeté l'éponge. « Cette tendance reflète bien la demande en Europe pour du maïs résistant aux insectes », assure l'ISAAA. Et d'ajouter que ces surfaces devraient encore progresser dans les prochaines années avec l'approbation à venir de nouvelles variétés. Bruxelles pourrait en effet autoriser la culture de nouveaux maïs transgéniques qui attendent le feu vert définitif de l'exécutif (le 1 507 de Pioneer et le Bt 11 de Syngenta), mais 17 États membres et 4 régions ont déjà demandé, comme le leur permet désormais la législation européenne, de ne pas les cultiver.

Toujours plus de variétés à caractères multiples

Le soja reste la première culture transgénique de la planète avec un peu moins de la moitié des surfaces d'OGM, soit 91,4 Mha, malgré un léger recul (- 1 %) en 2016, suivi par le maïs (32 %, 60,6 Mha), le coton (12 % à 22,3 Mha) et le canola (5 %), les autres cultures (riz, luzerne, pomme de terre, légumes) couvrant 1 % des superficies OGM. Dans le monde, 78 % du soja, 64 % du coton, 26 % du maïs et 24 % du canola sont issus de variétés biotechnologiques.
Les variétés à caractères multiples (à la fois résistantes aux insectes et tolérantes aux herbicides par exemple) continuent de progresser, passant à 75,4 Mha (41 % des surfaces), soit une hausse de 29 % en 2016, au détriment des variétés tolérantes aux herbicides qui continuent néanmoins de couvrir 86,5 Mha (47 % des surfaces). Le recours à des variétés résistantes aux insectes se tasse nettement lui aussi (12 % de la surface). En 2016, le marché des semences transgéniques s'est élevé à 15,8 milliards de dollars, en hausse de 3 % par rapport à 2015. C'est environ 35 % du marché mondial, estime le rapport, pour 13 % des surfaces cultivées.
C. D. avec Agrapresse