Les traditions de Noël  à travers le monde

Le cornichon de Noël
C’est une tradition qui remonte au XIXe siècle : en Allemagne, comme aux États-Unis, chaque année, un ornement en forme de cornichon est dissimulé au creux de l’arbre de Noël durant la nuit du 24 décembre. Ainsi, le jour de Noël, les enfants partent à la recherche du cornichon, et le premier à le trouver reçoit un petit cadeau supplémentaire ou bénéficie du privilège d’ouvrir ses cadeaux le premier, selon les familles. Par ailleurs, la découverte du cornichon est censée porter chance à celui qui l’a découvert. Cette tradition est parfois attribuée aux États-Unis, parfois à
l’Allemagne, mais les foyers américains comme allemands perpétuent cette tradition. Aujourd’hui, cette dernière a évolué : le cornichon est fièrement dressé sur le sapin de Noël, il n’a plus vocation à être caché.

Décorer un bateau en Grèce
Lorsque certains décorent leur arbre de Noël, d’autres enguirlandent la coque de leur bateau : c’est l’une des traditions de Noël hautement symboliques en Grèce, répandue principalement dans les régions côtières et les îles. La mer jouant un rôle fondamental dans la vie quotidienne des habitants, les Grecs ont décidé de troquer les sapins contre des bateaux lumineux, à l’extérieur comme dans les foyers, ornés de guirlandes et décorations maritimes. La Grèce attache une importance toute particulière à symboliser sa gratitude en cette période de Noël, en rendant hommage à ses traditions. Un usage qui symbolise également l’importance culturelle et économique de la mer.

Un festival de lanternes géantes aux Philippines
Les Philippines, ancienne colonie espagnole, ont conservé une tradition chrétienne très ancrée dans le territoire. L’archipel est d’ailleurs considéré comme la plus large communauté catholique d’Asie : la fête de Noël est donc un évènement particulièrement important, célébré en grandes pompes, notamment grâce au festival des Lanternes géantes, appelé "Ligligan Parul Sampernandu", un évènement phare qui se déroule le samedi qui précède le jour de Noël, dans la ville de San Fernando. 
Ce jour-là, chaque année, onze villages s’affrontent en construisant des lanternes, fabriquées par des artisans locaux avec du bambou et du papier de riz, certaines pouvant mesurer jusqu’à huit mètres. Le concours s'accompagne d'un défilé nocturne, de spectacles musicaux et de feux d'artifice. Cet évènement tire ses racines d’une tradition ancestrale de l’archipel, et qui perdure encore aujourd’hui. Chaque matin précédant les neuf jours du réveillon, se tient la messe dite « du coq », car elle a lieu à quatre heures du matin. Chaque soir, les familles allument une lanterne en forme d’astre devant chez eux, la « parol », faite manuellement de papier et de bois.

La sorcière La Befana, figure emblématique des fêtes italiennes
À l’instar de nombreux pays, la distribution des cadeaux de Noël en Italie se fait le 25 décembre. Mais, il n’en fut pas toujours ainsi. Selon la légende, c’est la Befana, une sorcière italienne, qui parcourait les maisons dans la nuit du 5 au 6 janvier pour y déposer les cadeaux pour les enfants. Cette vieille femme, avec son balai et son grand sac, transportait des friandises, des fruits secs et des petits cadeaux qu'elle déposait dans les chaussettes des enfants sages, et mettait du charbon à ceux qui ne l’avaient pas été. Son histoire remonterait aux traditions païennes liées à l’hiver et à la fertilité, avant d’être intégrée au récit chrétien de l’Épiphanie : on raconte que les rois mages, cherchant leur chemin vers Bethléem, lui auraient demandé de les accompagner. Ne les ayant pas rejoints à temps, elle aurait décidé de partir seule distribuer des présents à tous les enfants. En Italie, La Befana est célébrée partout, mais particulièrement à Rome où une grande fête a lieu sur la Piazza Navona. Les marchés, les spectacles de rue et les sucreries en forme de charbon font partie de cette tradition très vivante. Encore aujourd’hui, La Befana occupe une place chère dans le cœur des Italiens.

Le blé croate de Noël
L’une des traditions de Noël les plus originales débute le 13 décembre, en Croatie, jour de la Sainte-Lucie. Chaque famille sème des graines de blé dans des petites coupelles et s’en occupe jusqu’au 24 décembre. Cette tradition, appelée “božićna pšenica”, consiste donc à déposer ces graines sur du coton humide ou un peu de terre et à les arroser chaque jour jusqu’à Noël. Sa pousse, sa couleur et sa vigueur sont interprétées comme un signe de prospérité pour l’année à venir. La veille, le blé de Noël est placé au pied du sapin. Cette tradition agricole, héritée de rites païens liés à la fertilité de la terre, a été intégrée à la célébration chrétienne et demeure aujourd’hui un geste fort de continuité et d’enracinement. 

Charlotte Bayon