Les vaches du Valentin seront bien logées...

En juillet 2019, le troupeau de l'exploitation du lycée agricole du Valentin devrait être transféré dans son nouveau bâtiment d'élevage. D'une surface de 1 300 m2 (45 m de long), il est prévu pour accueillir 50 vaches et leur suite ; c'est-à-dire 100 têtes de bétail en tout avec les génisses de renouvellement. A côté, seront construits un bâtiment de 430 m2 pour le stockage du fourrage et de la paille (au nord de la stabulation) et un autre de 600 m2 pour le remisage du matériel et l'atelier de maintenance (à l'est). Ce dernier est prévu pour éventuellement intégrer, ultérieurement, un projet de transformation laitière. Tous trois seront un peu plus éloignés des habitations et du magasin de producteurs « La musette de Valentine » que les bâtiments actuels. « C'est une opération de construction-déconstruction, avec une volonté de consommer le moins possible de foncier agricole », fait remarquer le proviseur du lycée agricole du Valentin, Maurice Chalayer.
Une stabulation libre paillée
Ce sera une stabulation libre paillée et non avec logettes et lisier « car, d'une part, la matière organique est une ressource essentielle pour conduire des surfaces fourragères en bio. D'autre part, les installations ont été conçues pour limiter au maximum le fumier liquide. L'exploitation étant située dans un environnement urbanisé, épandre du lisier aurait été compliqué. Ces deux raisons ont déterminé notre choix », explique Maurice Chalayer.
L'une des vocations principales de l'exploitation agricole du lycée du Valentin est pédagogique (des élèves y sont régulièrement présents). Un système de traite par l'arrière a donc été retenu, pour des raisons de sécurité (éviter les coups de pied). Ne pas installer de robot de traite « est vraiment un choix, y compris par rapport à notre mission pédagogique, confie le proviseur de l'établissement. Le contact avec les animaux est important en phase d'apprentissage. » Comme autres équipements, il y aura notamment un distributeur de concentrés et un racleur de lisier automatiques.
L'évolution du climat prise en compte
La stabulation a été conçue « pour faire face aux défis climatiques qui sont devant nous, ajoute Maurice Chalayer. Nous avons travaillé avec un architecte* qui a déjà réalisé des projets de bâtiments d'élevage, notamment en lycée agricole (dans l'Yonne) et avec des systèmes de ventilation. Un bâtiment est fait pour plusieurs années et le réchauffement climatique est une réalité. Donc, l'idée était de concevoir une stabulation qui puisse assurer dans la durée le confort des animaux, des salariés et des élèves. » Ainsi, la future stabulation du Valentin sera équipée de filets brise-vent transparents (pour la luminosité) amovibles sur trois côtés (est, ouest et sud), d'un toit de couleur claire, d'une ventilation mécanique et d'un système de brumisation. Des panneaux solaires seront installés sur le toit du bâtiment pour la production d'eau chaude de la laiterie. Les eaux blanches (lavage du matériel de traite) et vertes (nettoyage des quais de traite et de l'aire d'attente), elles, seront traitées avec des filtres plantés de roseaux.
1,5 million d'euros
L'établissement recevant du public, les normes réglementaires génèrent des coûts supplémentaires. C'est pourquoi l'investissement pour les trois bâtiments est chiffré à un peu plus de 1,5 million d'euros, financé en totalité par la Région (le maître d'ouvrage). Le lycée, lui, prend en charge le marché des équipements (salle de traite, cornadis, racleur de lisier, distributeur de concentrés...) et bénéficiera d'une subvention (à hauteur de 50 % de leur coût) accordée par la Région. « L'exploitation a accès au PCEA**», indique Maurice Chalayer.
Ces nouvelles installations « permettront de mieux servir les missions pédagogiques mais aussi la recherche, l'expérimentation, l'innovation », souligne-t-il encore. Le lycée agricole du Valentin espère bien pouvoir montrer sa future stabulation lors du prochain Tech&Bio, qui se tiendra sur ses terres les 18 et 19 septembre 2019.
Annie Laurie
* Agence d'architecture Landfabrik.
** PCEA : plan de compétitivité et d'adaptation des exploitations agricoles.
Calendrier des travaux
La notification des marchés a eu lieu début septembre et la réunion de lancement du chantier à la fin de ce même mois. Assurés par des entreprises locales, les travaux devraient s'échelonner sur 52 semaines. Le piquetage du terrain a été réalisé, le chantier va s'installer ce début novembre puis suivront les travaux de terrassement.Dans une première phase, seront réalisés la stabulation, le hangar à matériels, le silo à ensilage, la fumière couverte et la fosse à lisier. Dans une deuxième phase, les anciens bâtiments d'élevage des vaches (datant de 1985) et des génisses seront détruits. La construction du nouveau bâtiment de stockage de la paille et du fourrage, elle, s'inscrit dans la troisième et dernière phase des travaux.