Les valeurs de l’entraide, chères à la Cuma de Cresta

Si sur un plan juridique, les coopératives d'utilisation de matériel agricole (Cuma) sont un moyen de réduire les coûts de la mécanisation en augmentant la quantité de travail réalisée pour un même matériel. Elles apportent en premier lieu, aux agriculteurs adhérents, des valeurs de partage et d'entraide. C'est dans ce but que la Cuma de Cresta s'est fondée sur la commune d'Espenel en ce début d'année 2020, sous la présidence d'Hélène Goubet Ruchon, jeune viticultrice.
« L'idéologie d'une Cuma est avant tout de diviser l'achat de matériel et de se permettre d'avoir du matériel performant, confie Clément Bonnet, vice-président de la Cuma. Mais au-delà de l'aspect financier qui est, ne nous en cachons pas, le nerf de la guerre, notre démarche initiale était de s'entraider et d'avancer ensemble, de partager et de se serrer les coudes. »
Un projet porté par des jeunes agriculteurs
A 24 ans, Clément Bonnet a repris en 2018 neuf hectares de vignes en appellation Clairette de Die. « Il s'agit là de ma troisième campagne. Actuellement, 40 % de mon exploitation est en agriculture biologique, le reste est en conversion », explique celui qui a grandi dans une famille de viticulteurs. Afin de réduire les investissements, c'est donc tout naturellement que le projet de la Cuma l'a intéressé. D'autant plus que les cinq adhérents qui la composent actuellement sont tous jeunes agriculteurs, en bio ou en conversion, en appellation. « Notre profil nous a aidé à obtenir davantage d'aides lors de la création de la Cuma », avoue Clément Bonnet.
Du matériel simple pour commencer
Dans un premier temps, les cinq adhérents se sont concentrés sur des investissements de matériels simples : un épandeur à engrais, un broyeur à marteaux, une tarière, etc. « Ce sont des matériels qui peuvent être utilisés facilement en dehors de la pleine saison, ce qui facilite l'organisation. Par exemple, nous ne voyons pas l'utilité d'acheter en Cuma un pulvérisateur : il est nécessaire que chacun ait le sien pour ne pas créer de problèmes lors des plannings d'utilisation. »
A l'avenir, la Cuma de Cresta entend se développer pour pouvoir diversifier l'offre de matériels. Mais pour le moment, l'heure est à la simplicité et à la mise en place : « Nous ne voulons pas brûler les étapes. Nous voulons d'abord acheter du matériel simple et voir comment nous arrivons à travailler tous ensemble. Le but est de bien gérer notre organisation pour pouvoir, à terme, nous agrandir », prévient Clément Bonnet. Et ce dernier de conclure : « La population des viticulteurs est vieillissante dans notre secteur. Des jeunes devraient s'installer prochainement... »