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Consommation

Les ventes de vin pénalisées  par la fermeture des restaurants

L’an dernier, les Français ont été plus nombreux à acheter du vin. Cependant, ce rebond est à relativiser.

Les ventes de vin pénalisées  par la fermeture des restaurants
L’an dernier, la croissance des vins est sensiblement moins forte que celle d’autres boissons alcoolisées, en particulier la bière. © Pixabay

Si les Français ont acheté plus de vin pour leur consommation à domicile en 2020, le phénomène ne compense pas les pertes liées à la fermeture des restaurants. D’autant que les consommateurs ont eu tendance à se tourner vers des vins meilleur marché. Contraints à consommer essentiellement à domicile l’année dernière, les Français ont naturellement acheté un peu plus de vin dans le commerce. C’est ce que confirme le bilan réalisé par la société Kantar pour FranceAgriMer et les interprofessions françaises (CNIV) dévoilé lors du dernier conseil spécialisé viticole.
Les achats de vins tranquilles (hors effervescents) ont ainsi progressé l’année dernière de 4,6 % par rapport à 2019, une évolution en rupture avec la tendance de cette dernière décennie qui a vu les quantités achetées baisser régulièrement. L’année dernière, les ménages acheteurs de vins ont acheté en moyenne 43,7 cols (équivalent à une bouteille de 75 cl). Les Français ont été plus nombreux à acheter du vin et ont fait des emplettes en moyenne plus importantes en volume.

Un rebond à relativiser

Il reste que ce rebond est à relativiser pour plusieurs raisons. D’abord la hausse des achats de produits de grande consommation (PGC) a été générale en 2020 en raison de la situation sanitaire. Elle a même été en moyenne plus élevée (+6,9 %) que celle des vins. Ensuite, cette croissance des achats a été « essentiellement mécanique », jugent les experts, la croissance des achats étant « liée à la fermeture partielle de la restauration hors domicile. » La note relève que la croissance des vins est sensiblement moins forte que celle d’autres boissons alcoolisées, en particulier la bière.
L’analyse des ventes hors domicile de vins tranquilles révèle en outre une autre « rupture de tendance » préoccupante pour les vignerons français. Alors que l’évolution générale allait vers une consommation de vins moins importante en volume mais sur des catégories mieux valorisées, les Français ont été plus nombreux en 2020 à se tourner vers des vins meilleur marché, notamment à moins de 3 euros. Le phénomène s’explique notamment par le succès des fontaines à vin ou « bag-in-box » dont les ventes ont encore progressé. Les IGP sans mention de cépage et les vins de France ont ainsi gagné des parts de marché en volume, les AOP étant stables.