Les vins du monde en concours à Lyon

Plus de 120 jurys composés de quatre dégustateurs, des milliers d'échantillons de vins, bières et spiritueux sous une chaussette d'anonymat, des dizaines de sommeliers sur le pied de guerre pour le bon déroulement des dégustations, l'organisation du concours international du vin de Lyon est réglé comme une horloge, le tout sous la direction de Victor Pierre Gomez de la société Armonia. Cette sixième édition du concours - présidée par Denis Verneau, meilleur ouvrier de France (Mof) sommelier 2015 et sommelier à La Mère Brazier, 2 étoiles au Michelin - est encore plus importante que l'année précédente où 3 700 vins et 500 dégustateurs étaient réunis. « Aujourd'hui, ce sont les vignerons qui sont mis à l'honneur, a déclaré Denis Verneau lors du discours d'ouverture du concours. C'est une preuve de courage d'accepter d'être jugé lors d'un concours et, pour certains, ce sera un bonheur d'être récompensé. Les médailles de ce concours vont guider les consommateurs dans leur choix. »
Gagnant en notoriété, le concours a accueilli cette année plus de 4 440 échantillons principalement composés de vins, qui ont été soumis aux 620 dégustateurs venus de Lyon, de France, de Belgique, d'Angleterre et même de Chine. La nouveauté de cette année, c'est que le concours s'est également ouvert aux bières et spiritueux.
Des jurys mixtes de professionnels et d'amateurs
« Lyon est la capitale de la gastronomie grâce à ses chefs et aux produits locaux de qualité, a souligné Laurent Dehré, vice-président du jury du concours, Mof sommelier, et président de l'association des sommeliers de Lyon et Rhône-Alpes. Lyon est à proximité de vignobles importants, le Beaujolais au nord, les Côtes-du-Rhône au sud, à proximité du Forez et du Roannais, pas loin de la Savoie ou du Bugey. Ici, plus qu'ailleurs, il n'y a pas de grand repas sans vin. »
Pour sélectionner les meilleurs vins, les 620 jurés étaient répartis en groupe de quatre, composé à la fois de dégustateurs professionnels, viticulteurs, œnologues, négociants, cavistes, chefs de rayon et de nombreux amateurs de vin qui avaient, pour certains, pu suivre une formation à la dégustation auparavant. Au cours de la matinée, chaque jury a dégusté deux sélections comprenant de 15 à 18 échantillons de vins classés par appellation.
Au sein du jury n°68, les quatre dégustateurs, deux professionnels et deux amateurs, ont dû départager une première série composée de bordeaux, puis une deuxième divisée entre des saint-émilion et des lalande-de-pomerol. « C'est vraiment très intéressant comme exercice, raconte Jean-Jérôme, amateur de vin de Bordeaux notamment, qui participait pour la première fois à un jury de concours. C'est très difficile de mettre une note aux vins, mais les professionnels qui composaient mon jury ont pu nous aider à étalonner notre notation. Ce qui est surprenant au final, c'est que nos appréciations étaient relativement homogènes. Les vins qui sortaient du lot étaient bien notés par tous les membres du jury. »
Camille Peyrache