Leur yaourt de brebis est lauréat Fermier d’or
Pour la première fois, le concours Fermier d’or, organisé par les chambres d’agriculture, accueillait une catégorie yaourt de brebis. C’est une exploitation drômoise, la ferme de Messagendre à Menglon, qui remporte le premier prix.

Pour leur première participation à un concours, elles accèdent directement au premier prix dans la catégorie “yaourt fermier nature au lait de brebis“ et au second pour leur tomme pur brebis. Lauréates du concours Fermier d’or, organisé par les chambres d’agriculture à l’échelle régionale, Léa Mignot-Rouat, 30 ans, et Julie Roussel, 35 ans, ne s’attendaient pas à une telle reconnaissance de leur travail. Installées en Gaec, avec Benjamin Stahl, elles ont pris la suite des parents de ce dernier sur l’exploitation située à Menglon. Léa est arrivée comme salariée en 2015, avant d’entrer dans le Gaec en 2017. Julia s’est installée en 2018 après un stage reprise de sept mois. Ensemble, elles ont repris le troupeau de 100 brebis de race lacaune et l’activité de transformation fromagère initiée en 2006, tandis que leur associé se consacre aux productions végétales : vignes (2,5 ha), mélisse et origan (2 ha), orge pour le troupeau mais aussi luzerne. L’exploitation compte 40 ha de SAU dont une quinzaine pâturée par les brebis. Le tout est conduit en agriculture biologique.
« Confronter nos produits »
C’est un mail de la chambre d’agriculture de la Drôme qui les a incitées à s’inscrire au concours Fermier d’or. « Nous avons d’excellents retours par nos clients que nous rencontrons deux fois par semaine sur le marché de Die, expliquent les deux jeunes femmes. Mais nous avions envie de confronter nos produits à un panel plus large de consommateurs. » Une semaine après avoir reçu leurs prix au Sommet de l’élevage à Cournon (63), elles sont encore pleines de l’énergie insufflée par cette reconnaissance. Léa raconte avoir appris à faire les fromages avec sa mère lorsque cette dernière était agricultrice. Un apprentissage « au toucher, au goût, à l’odeur », décrit-elle. Après un BTS productions animales, elle a travaillé en Bretagne pour des services de remplacement, avant de rejoindre le Diois où son père est berger et de poser ses bagages à la ferme de Messagendre. Là, elle a transmis son savoir-faire fromager à sa nouvelle associée, Julia. Ensemble, elles ont étoffé la gamme de produits qui compte désormais les tommes, nature, au cumin et au fenugrec, un petit rond type pérail, un fromage type feta, de la brousse et des yaourts. « Nous avons fait évoluer les recettes pour obtenir des tommes plus souples qui ne piquent pas. Nous avons aussi testé différents ferments car nous trouvions nos yaourts trop acides », commentent Léa et Julia, qui travaillent également avec Julie une salariée à plein temps pour les soins au troupeau, la fromagerie et la commercialisation. Un tiers du chiffre d’affaires de l’atelier brebis est réalisé sur les deux marchés de Die, un tiers auprès de magasins de la grande distribution locale, d’épiceries et supérettes, de restaurateurs et un tiers au magasin de producteurs Brins de terroir à Vaunaveys-la-Rochette.
« Un encouragement énorme »
Les prix obtenus au concours Fermier d’or, qui placent leurs produits en haut du podium [face à quinze concurrents en yaourt de brebis et huit en tomme, ndlr] sont pour elles « un encouragement énorme ». Le Gaec traverse en effet une période de remise en question qui pourrait amener à une restructuration de la ferme avec séparation des activités animales et végétales. Les deux jeunes femmes s’interrogent sur la possibilité de poursuivre leur activité sur un autre site, en s’associant avec leur salariée, titulaire d’un CAP de boucher, qui valoriserait ainsi les agneaux mâles.
« Ces récompenses nous mettent un coup de pied aux fesses pour poursuivre nos projets », confient Léa et Julia. Elles n’imaginent pas se séparer de leur troupeau, reconnu pour sa génétique et qui atteint un excellent niveau de production laitière à 350 litres par brebis et par an. D’autant plus à présent qu’elles viennent d’obtenir la reconnaissance de leur savoir-faire fromager.
Sophie Sabot
Les lauréats drômois “Fermier d’or“
L’édition 2021 du concours Fermier d’or, organisée par les chambres d’agriculture d’Auvergne-Rhône-Alpes s’est déroulée du 21 au 23 septembre à Aubière (63). 150 producteurs ont soumis 260 produits à l’appréciation des consommateurs jurés. Les grilles de notation, basées sur l’aspect, la texture, l’odeur et le goût ont permis de départager les produits dans 34 catégories, du miel aux conserves à base d’escargot en passant par les produits laitiers, nectars et jus.
Neuf producteurs drômois participaient. Voici leur palmarès :
- Pascal Huet, Ferme de Craponne à Solaure-en-Diois : 1er prix en tomme pur chèvre.
- Gaec de Messagendre à Menglon : 1er prix en yaourt de brebis et 2e prix en tomme pur brebis.
- Earl Délices au miel à Roussas : 1er prix en pain d’épices.
- Natacha Vauclin, Ferme de Natacha à Soyans : 2e prix ex æquo en poulet élevé et abattu à la ferme.
- Earl de la Galaure à Saint-Avit : 3e prix en soupe de légumes.
- Gaec Bergerie de la Rouye à Bouvante : 3e prix ex æquo en fromage lactique de brebis.