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Habitat

Logement : la MSA vous donne les clés

Au même titre que l’alimentation et la santé, avoir un logement décent fait partie des besoins primaires de chacun d’entre nous. Forte de cette conviction,
la MSA Ardèche Drôme Loire s’est, depuis longtemps déjà, saisie de cette problématique pour ses ressortissants.
Du versement des aides légales aux dispositifs de soutien pour les moins aisés, la MSA est l’un des interlocuteurs incontournables du « bien-loger » pour le public agricole.
Logement : la MSA vous donne les clés

L'accès au logement occupe une place importante dans les missions de la MSA Ardèche Drôme Loire, dont la politique est d'œuvrer pour le développement et le soutien à l'habitat en milieu rural. En tant qu'organisme de protection sociale, la MSA, par le biais de son service prestations familiales, est, par exemple, chargée du versement des allocations logement ou intervient, entre autres acteurs, dans la prévention en matière d'expulsions.
Dans des situations particulièrement difficiles, face auxquelles les travailleurs sociaux ont un rôle crucial, des aides exceptionnelles de l'action sanitaire et sociale peuvent également compléter les plans de financement légaux et autres dispositfs existants (lire l'article en page suivante). L'auto-réhabilitation accompagnée, dite ARA, est l'un de ces outils mobilisables ponctuellement. Elle intervient en sus des subventions débloquées par l'Agence nationale de l'habitat (Anah) dans le cadre du plan « Habitat indigne et précarité énergétique ».

Dans ce programme, les agriculteurs bénéficiaires doivent mettre leur pierre à l’édifice. Encadré par les Compagnons bâtisseurs, ils joignent l’apprentissage à l’instauration de meilleure conditions de vie.

L'habitat, pas toujours la priorité des agriculteurs

Le programme d'auto-réhabilitation a démarré début 2016 dans les départements de l'Ardèche et de la Drôme et sera décliné dans la Loire au deuxième semestre 2017. « Ce dispositif montre la capacité de la MSA à innover. » Ainsi s'exprimait Henry Jouve, président de la MSA Ardèche Drôme Loire, le 5 octobre en présentant l'ARA à la presse. Comme l'explique Monique Scoubart, chargée de mission logement et handicap, mais aussi responsable du projet, il s'agit en l'occurrence de répondre à des situations extrêmes en matière de logement. « Souvent, lors de l'installation, les dépenses vont d'abord aux investissements pour l'exploitation », constate-t-elle. Le logement attendra. « On le fera petit à petit... », se disent les propriétaires, qui n'osent d'ailleurs pas toujours toucher à une maison héritée de leur famille. Et voilà comment le logement reste en l'état parce que l'exploitant n'a pas les moyens de s'engager dans des travaux importants. Le plus souvent, cette situation est repérée par l'assistante sociale de la MSA qui joue alors son rôle de conseil.
Les aides apportées par l'Anah, dans le cadre du programme public d'aide à l'amélioration des logements, s'appliquent sous condition de ressources et selon l'état de dégradation du logement. Elles peuvent financer de 35 à 50 % des travaux. Le complément MSA s'inscrit dans cette démarche et peut permettre d'emporter la décision de se lancer dans les travaux.
L'objectif de la MSA Ardèche Drôme Loire est, bien sûr, de permettre aux exploitants d'améliorer leur cadre de vie en vivant dans un logement plus confortable, mieux chauffé ou encore mieux isolé. Mais il s'agit aussi de stimuler un projet de vie, d'acquérir des savoirs, de restaurer des liens familiaux, ou plus généralement sociaux, voire même de prévenir les maladies liées aux mauvaises conditions de logement.

Participer aux travaux pour se réapproprier l'espace

Afin de mener à bien cette initiative, la MSA a tissé un partenariat avec les Compagnons bâtisseurs Rhône-Alpes, chargés d'accompagner, d'un bout à l'autre, les propriétaires dans la réalisation de leurs travaux. L'association, basée à Lyon, s'engage à co-réaliser un diagnostic avec le référent social de la MSA, afin d'apprécier la faisabilité du projet. Puis, en lien cette fois avec l'association Solidarité habitat (Soliha), dont l'un des buts est de soutenir la réhabilitation de logements, les meilleures options sont déterminées.
Vient ensuite le temps du chantier car auto-réhabilitation signifie bien que les bénéficiaires devront mettre la main à la pâte ! Si les Compagnons bâtisseurs apportent leur professionnalisme, l'éxécution des travaux revient à l'agriculteur. Bénévoles, amis et familles se révèlent bien souvent de précieux auxiliaires. Les Compagnons bâtisseurs, qui mettent à disposition l'outillage et les fournitures, dans la limite des sommes allouées, peuvent, dans cette même logique d'entraide solidaire, faire appel à des prestataires externes locaux sensibles à cette démarche, afin d'encadrer les chantiers. L'opération possède ainsi une véritable visée pédagogique. Une façon pour les agriculteurs « de se réapproprier (leur) maison », comme le soulignait très justement dans le film présenté le 5 octobre, Mme Quillet de Vassieux-en-Vercors (Drôme), l'une des bénéficiaires du programme. 

Hervé Barruhet

Pour plus d’informations sur vos droits en matière de logement et sur les dispositifs existants, rendez-vous sur le site de la Mission régionale d’information sur l’exclusion (MRIE) : http://www.mrie.org/images/MRIE/mrie/MRIE/DOCUMENTS/DA/2016/ExtraitD2016_-_Partie_2_-_Complet.pdf

 

En 2015-2016,
- 5 projets validés par l’Anah dont 2 terminés, 1 en fin de travaux, 1 en démarrage et 1 en instance de démarrage.
- 8 projets en phase de finalisation.
- 11 projets en cours d'élaboration sur la faisabilité technique et financière.
- 5 projets qui n'ont pas abouti au titre de l'ARA, mais ont été validés par l’Anah.
- 9 décisions de différer la réalisation ou abandons pour raisons diverses. 

 

Témoignages / Trois exploitants ardéchois expliquent pourquoi ils ont choisi de recourir à l'ARA ou y réfléchissent sérieusement.

“ Sans ces aides, je n'aurais jamais fait les travaux ”

Olivier, Marie et Jean-Pierre en sont tous les trois à des stades différents de leur projet d’auto-réhabilitation.

Marie Fourel habite la petite commune de Préaux, près de Lamastre, en Ardèche. Veuve, installée en 1987 et éleveuse d'une cinquantaine de chèvres sur une propriété de 40 hectares (dont la moitié en location), elle produit du fromage. L'histoire de la rénovation de son habitation commence avec un incendie, fin 2008, qui détruit tout ou partie de trois bâtiments, dont son logement, le moins touché. Si l'assurance a joué son rôle concernant le sinistre, le bâtiment d'habitation avait besoin d'une sérieuse remise en état. Menuiseries, gros œuvre et intérieur étaient totalement à refaire. Au hasard d'une émission de radio, elle apprend l’existence des Compagnons bâtisseurs et des aides possibles en pareil cas. De fil en aiguille, des contacts sont pris avec l'Anah, puis avec une assistante sociale. C'était il y a environ un an et demi.
La suite ? « Beaucoup de paperasse avec le montage du dossier ou encore les devis », déclare Marie. Le montant total s'élève à environ 32 000 euros : 52 % pris en charge par l'Anah et 12 % par la MSA. La communauté de communes du Val d'Ay contribue également. Au final, Marie en sera de sa poche pour environ 10 000,00 €, financés par un emprunt. « Sans ces aides, je n'aurais jamais envisagé les travaux ».
Plomberie, installation d'un chauffe-eau solaire, salle de bain et donc menuiseries, les travaux ont commencé en juillet dernier et se sont terminés fin octobre. À la hauteur de sa disponibilité, Marie y a participé. Les cloisons ont été montées avec l'appui des Compagnons bâtisseurs et l'aide d'une bénevole. La dalle, le carrelage et la cheminée ont été exécutés par un artisan. Alors que l'hiver pointe le bout de son nez, Marie Fourel va pouvoir profiter d'un logement tout neuf et parfaitement isolé.
Transformation totale
Olivier Aymard est beaucoup moins avancé dans son projet. Apiculteur et castanéiculteur sur une exploitation de 15 hectares à Antraïgues (Ardèche) depuis 2012 (cotisant solidaire depuis 2005), il a découvert les aides de l'Anah par une simple recherche sur internet, via le site du conseil départemental. Contactée, l'Anah s'est ensuite mise en relation avec la MSA et a dépêché des spécialistes qui ont admis le caractère insalubre du logement. Sauf le toit, tout sera à refaire et les travaux seront l'occasion de créer des ouvertures. Olivier estime lecoût à environ 20 000 euros mais le dossier ne sera terminé que dans le courant de l'hiver, pour des travaux à mener en 2017.

De son côté, Jean-Pierre Valette n'en est qu'au stade de la réflexion. Installé à Lachapelle-Graillouse, à la limite de l'Ardèche et de la Haute-Loire, il est à la tête d'un cheptel d'une centaine d'ovins sur 34 hectares. Solivages, cloisons, électricité... tout est à rénover dans son habitation et le montant des travaux pourrait atteindre 15 à 20 000 euros. Jean-Pierre était présent à la réunion de Tournon-sur-Rhône, le 5 octobre dernier, davantage pour écouter et s'enrichir de l'expérience de Marie et Olivier. Bien que s'ouvre devant lui la perspective des rendez-vous et autres devis, il aimerait que « les travaux commencent le plus tôt possible ». 

H. B.

 

Marie-Noëlle Laville, responsable de l’action sanitaire et sociale au sein de la MSA Ardèche Drôme Loire.

Quelles sont les valeurs cardinales de la MSA en matière de logement ?
Marie-Noëlle Laville : « La question de l’habitat est un aspect à part entière de la politique sociale, ce qui conduit naturellement la MSA à s’en préoccuper concernant ses affiliés. Nous considérons qu’un logement confortable est l’un des piliers pour permettre à un individu de se sentir en sécurité, de s’intégrer professionnellement et dans la société, d’être à même d’occuper un emploi… C’est l’un des besoins primaires pour bien vivre, tout comme le sont une bonne alimentation et une bonne santé.
L’action sanitaire et sociale s’inscrit, quant à elle, dans le prolongement des prestations légales dont doit s’acquitter la MSA en tant qu’organisme de protection sociale (au même titre que la CAF, par exemple). L’action sanitaire et sociale intervient pour permettre aux populations les plus en difficulté ou vivant dans un territoire particulièrement affecté par le mal-logement d’avoir accès à un habitat décent. »

La notion de « mal-logement » n’a été admise que récemment par la société, notamment grâce à l’instauration du droit opposable au logement. Comment la MSA a-t-elle pris en compte ces évolutions ?
M.-N. L. : « Les conditions d’habitation des ressortissants agricoles a toujours été une préoccupation pour la MSA, mais elle s’est accentuée ces dernières années pour plusieurs raisons. La première réside dans notre capacité à observer la situation réelle à laquelle sont confrontés les publics. En la matière, le rôle des travailleurs sociaux est primordial. Leurs visites à domicile permettent de repérer des situations dégradées, de les évaluer, puis de mettre en lien la personne avec l’Anah ou Soliha, de l’informer des dispositifs pouvant être déclenchés ou encore sur les risques d’un logement vétuste.
L’autre raison, c’est le seuil d’acceptation de la société. Il y a encore quinze ans, la tolérance face à des conditions de vie difficiles était plus grande ; c’est aussi un sujet intime, difficile à aborder. Aujourd’hui, les citoyens aspirent à plus de “ confort ”.
Cela a poussé la MSA, il y a environ cinq ans, à déployer une action volontariste et à s’engager sur des programmes nationaux, comme « Habiter mieux ». Cela implique aussi de proposer des services à différents publics (jeunes, actifs mais aussi retraités avec la question du maintien à domicile) et d’adopter une vision plus globale de l’habitat. Depuis, la politique nationale s'est accrue en matière d'aides au logements dits énergivores et les enveloppes d'état disponibles ont été renforcées dans chaque département. »
Marie-Noëlle Laville.
Quels sont les outils à disposition de la MSA pour aider ses affiliés ?
M.-N. L. : « Le fonds social de la MSA peut permettre de délivrer une aide directe à un affilié en situation difficile qui en ferait la demande. Cela peut concerner des dépenses comme le loyer, le remboursement du prêt immobilier mais aussi les charges comme l’assurance habitation ou l’énergie, qui coûte de plus en plus cher aux foyers. Les demandes qui y sont liées augmentent.
Dans le cadre du plan « Précarité énergétique et habitat indigne », la MSA complète, à hauteur de 500 euros, chaque dossier subventionné par l’Anah.
Le prêt jeune (16-30 ans), pas seulement dédié à l’habitat permet toutefois de faire face aux dépenses qui y sont relatives : caution, premier loyer à l’entrée dans le logement, assurance… Notre objectif à travers ce prêt est de favoriser l’autonomie et l’insertion du jeune dans la vie active.
Enfin, au titre des actions partenariales, nous contribuons, en Ardèche et dans la Drôme, au fonds unique logement. L’enveloppe est abondée et coordonnée par les conseils départementaux, qui font appel à différents partenaires sur la base du volontariat. »
Propos recueillis par Tiphaine Ruppert

 

En pratique

Aides au logement, rappel…
Les aides au logement comprennent : l’aide personnalisée au logement (APL), l’allocation de logement à caractère familial (ALF) et l’allocation de logement à caractère social (ALS).
Les conditions d'attribution de ces trois aides dépendent de plusieurs critères : votre situation familiale et le nombre d’enfants à charge ; les ressources de votre foyer ; la valeur en capital de votre patrimoine (depuis le 1er octobre 2016) ; le non-rattachement à un foyer fiscal assujetti à l'ISF (depuis le 1er octobre 2016) ; la nature de votre logement ; le montant du loyer ; et votre lieu de résidence.
Si vous remplissez les conditions requises, le montant de votre aide est calculé selon des barèmes qui prennent en compte les critères énumérés ci-dessus.
Demandez votre aide au logement en ligne
Cette demande est désormais plus simple et plus rapide depuis l’onglet « Mon espace privé ». Certains justificatifs ne sont, en effet, plus à fournir et votre dossier sera traité plus rapidement. La demande d'aide au logement en ligne intègre de plus un simulateur vous permettant d'avoir une idée du montant que vous pourrez recevoir, si cette aide vous est effectivement attribuée par votre MSA.
Depuis le 1er octobre 2016…
Si la valeur de votre patrimoine est supérieure à 30 000 euros, elle est alors prise en compte dans le calcul des aides au logement (APL, ALS et ALF). Les personnes percevant l'allocation aux adultes handicapés (AAH), ainsi que les personnes résidant en établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ou autres structures assimilées ne sont pas concernées par cette nouvelle mesure.
Pour toute nouvelle demande ou tout renouvellement de votre aide au logement, une déclaration de patrimoine est désormais obligatoire. La déclaration se fera en version « papier » (formulaire de déclaration ou à télécharger sur le site internet) mais aussi à partir du nouveau service en ligne « Déclaration de patrimoine », accessible depuis la rubrique « Demande d’allocation logement ». Attention : il faut cliquer sur le lien qui permettra, ainsi, de déclarer le patrimoine de son foyer, afin de permettre le calcul de l’aide.
à noter
La mesure de dégressivité du montant de l’aide au logement, à partir d’un certain loyer, est appliquée à tous les bénéficiaires. Cette mesure se traduit par la création de plafonds de diminution ou de suppression, selon le lieu de résidence du bénéficiaire et la composition du foyer. à titre d’exemple, la suppression de l’aide au logement pour une personne seule sera effective pour un loyer supérieur à 791,21 euros en agglomération valentinoise, stéphanoise ou lyonnaise et supérieur à 741,86 euros dans les autres communes ardéchoises, drômoises ou ligériennes.
Pour toutes informations complémentaires, contactez votre MSA ou rendez vous sur le site internet : www.msa-ardeche-drome-loire.fr