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Arboriculture

Lorifruit affiche son dynamisme

Lors de son assemblée générale, Lorifruit a dressé le bilan de la saison écoulée, évoqué ses orientations stratégiques et la saison 2017.
Lorifruit affiche son dynamisme

L'an dernier, les aléas climatiques ont amputé de 20 % le potentiel de production des vergers de Lorifruit et de ses adhérents. Cela ressort pleinement dans les comptes de la coopérative, qui tenait son assemblée générale le 3 mai à Loriol. Les quantités de fruits livrées ont atteint 6 144 tonnes (contre 7 692 en 2015). Les déficits les plus marqués ont concerné les abricots et les pêches. En valeur, l'apport net a tout juste dépassé 4 millions d'euros (contre 4,8 en 2015). Malgré cela, la coopérative affiche un résultat d'exploitation positif à plus de 196 700 euros (51 800 en 2015) et un résultat final de 55 470 euros (contre un déficit de 53 000 euros en 2015). Du fait de la conjoncture, peu d'investissements ont été réalisés l'an dernier. Mais avec des capitaux propres élevés (plus de 4 millions d'euros), « cela nous laisse de confortables marges de manœuvre », a-t-il été souligné.
S'agissant de Fruits-Union SAS, le bureau commercial de Lorifruit, ses volumes (10 339 tonnes) ont baissé de 30 % et son chiffre d'affaires (12,9 millions d'euros) de 32 %. « Tonnage et qualité ont manqué, a indiqué son directeur, Vincent Faugier. Nous avons cependant tout mis en œuvre pour rester présents dans toutes les centrales d'achat. » A l'export, les quantités livrées ont fortement diminué. « Cette année, nous avons la volonté de récupérer nos clients sur le marché allemand », a-t-il assuré.

Faire preuve d'optimisme

Dans son intervention, la présidente de Lorifruit, Katia Sabatier Jeune, est longuement revenue sur les aléas climatiques. « 2016 a été difficile humainement et financièrement, a-t-elle confié. Les désordres climatiques provoquent des désordres de marchés. Ces sinistres doivent nous amener à réfléchir sérieusement aux protections à appliquer sur nos vergers [...] pour pouvoir non seulement préserver mais aussi pérenniser le chiffre d'affaires de nos exploitations et l'activité de notre coopérative.[...] Nous ne pouvons plus être soumis à tous ces aléas qui, bien qu'ayant toujours fait partie de notre métier, ne sont plus supportables. » Faisant preuve d'optimisme, elle a mis en avant de nouveaux projets et plantations, en particulier en kiwi et nectavigne. « Un dynamisme affiché qui se traduit aussi par une quasi-globalisation de nos volumes en certification », a-t-elle fait observer. Elle a également parlé des démarches initiées dans le cadre des programmes opérationnels, notamment les actions de certification PFI(1). Et elle a aussi insisté sur la nécessité de moderniser le verger en rappelant le partenariat signé l'an dernier avec le Crédit Agricole Sud Rhône Alpes (emprunt sur dix ans au taux de 1 % avec un différé de remboursement du capital de 48 mois).

L'annonce d'un « plan fruits »

Invitée à prendre la parole, Anne-Claire Vial, présidente de la chambre d'agriculture de la Drôme, a évoqué une étude conduite par le CTIFL(2). « Depuis les années 2000, la production de fruits et légumes français diminue. En 2025, les volumes importés dépasseront ceux produits en France. » L'étude montre aussi que les fruits sont davantage consommés par les plus de 65 ans et de moins en moins par les jeunes. « Il faut mieux mobiliser les financements du programme nutrition afin de promouvoir les fruits et légumes », a-t-elle suggéré. En matière de protection des vergers contre les aléas climatiques, « le vrai partenaire, c'est l'Europe, a-t-elle affirmé. Et des financement sont également disponibles sur la recherche, un secteur stratégique. » Enfin, évoquant une autre étude sur l'image qu'ont les Drômois de leur agriculture départementale, « il en ressort en trio de tête le bio, la qualité et les fruits, a-t-elle indiqué. De quoi donner des perspectives. »
Egalement convié à prendre la parole, le président de Fruits Plus, Régis Aubenas, a annoncé la mise en œuvre par la Région d'un « plan fruits ». Mis au vote le 18 mai, il comprendra un important volet sur la rénovation des vergers et la protection climatique. « Ce sera l'aboutissement de trois années de négociations, a-t-il confié. Les soutiens devraient être très importants et il faudra les mobiliser car ce sera la seule filière à disposer d'un tel dispositif. »

Christophe Ledoux

(1) PFI : production fruitière intégrée.
(2) CTIFL : centre technique interprofessionnel fruits et légumes.

 

Ressource humaine /

Un nouveau directeur

Florent Germon, nouveau directeur de Lorifruit.
© journal L'Agriculture Drômoise
Agé de 41 ans, ingénieur en agriculture, Florent Germon a débuté son parcours professionnel en tant qu'exploitant agricole en polyculture (légumes et céréales). Il a par la suite collaboré pendant dix ans avec le groupe coopératif Luzeal, leader français du secteur de la déshydratation. Au sein de ce groupe, il a pris en charge différentes responsabilités, du pilotage de service technique agricole à la direction d'unités et d'activités agro-industrielles.Après quatre années en tant que dirigeant d'une filiale industrielle d'un groupe énergétique français, il a souhaité revenir dans le secteur de la coopération agricole. C'est ainsi qu'il a rejoint la coopérative Lorifruit en mars 2017 pour en prendre la direction.

 

Bureau commercial /

Fruits-Union se renforce

Vincent Faugier assure désormais à temps plein la direction de Fruits-Union.
© journal L'Agriculture Drômoise
Si le GIE Hermitage-Basse Isère (GIE de Tain) a décidé de quitter Fruits-Union début 2017, un nouveau partenaire de poids fait son entrée. Il s'agit de la coopérative de fruits et légumes Teraneo. Basée à Perpignan, elle représente 28 millions de chiffre d'affaires, 4 000 tonnes d'abricots, 6 000 de pêches et nectarines, 100 de cerises mais aussi une gamme élargie de légumes (pommes de terre primeurs, artichauts, céleris, salades...). A noter, 1 500 tonnes de fruits sont en bio. Ses quatre commerciaux et ses deux assistantes seront mis à disposition de Fruits-Union, structure créée par Lorifruit. « L'intérêt est de renforcer nos capacités commerciales en structurant l'offre, en mutualisant nos démarches marketing et de création de valeur, a expliqué Katia Sabatier-Jeune. Mais aussi nos démarches environnementales sur lesquelles nous sommes de plus en plus sollicités. »
L'ancien directeur de Lorifruit, Vincent Faugier, assure désormais à temps complet la direction de Fruits-Union. La présidente a rendu hommage à son action « cruciale » au sein de la coopérative.