Loup : des députés saisissent Nicolas Hulot

« L'expansion du loup est un sujet sérieux. Malgré les prélèvements autorisés tous les ans, l'espèce poursuit sa progression aussi bien démographique que géographique. Députés de la majorité, il est de notre devoir de vous saisir, Monsieur le Ministre d'Etat, d'une question dont l'envergure pourrait être nationale dans les prochaines années. » C'est par ces phrases que commence la lettre adressée le 9 octobre à Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, par vingt députés de la République en marche, parmis lesquels Alice Thourot, députée de la Drôme.
Expliquant, entre autres, que le loup pourrait occuper « 63 % des départements français d'ici 2020 », ce groupe de députés estiment, notamment, que « les tirs de prélèvements et de défense ne sont pas suffisants puisque l'augmentation des prédations est attestée ». Ils ajoutent : « Les tirs d'effarouchement, pouvant faire éclater la meute et provoquer des migrations d'individus seuls, risquent de contribuer à la conquête de nouveaux territoires ». Inquiets pour l'économie des « territoires hyper-ruraux » où l'élevage prédomine, ils expliquent que « si la progression n'est pas enrayée, les dégâts causés par le loup ne se limiteront pas à la déstabilisation de l'économie agricole. Le tourisme pourrait en pâtir dans certains territoires et la sécurité de nos concitoyens pourrait être remise en cause ». Ainsi demandent-ils à Nicolas Hulot « une réflexion complète sur le sujet afin de prévenir ces troubles de manière efficace et pérenne », non sans évoquer des solutions à mettre en œuvre en termes de gardiennage des troupeaux et de recherche scientifique sur l'éloignement des loups.
L'intégralité de la lettre et la liste des députés signataires en cliquant sur ce lien
Le loup a fait réagir d'autres élus. Ainsi, fin septembre, Didier-Claude Blanc, conseiller régional de la Drôme, défendait à la Région un vœu du groupe Les Républicains, divers droite et société civile, « pour une prise en compte des propositions des éleveurs dans le Plan loup 2018-2023 ». Il rappelait à cette occasion le rôle socio-économique et environnemental majeur de l'élevage dans les communes rurales tout en faisant remarquer que, depuis 2010, « le nombre d'éleveurs est en baisse de 10 % et le nombre de brebis de 5,7 % ».