Loup : des éleveurs expriment leur détresse à Célia de Lavergne

A La Roche-sur-le-Buis le 26 février, la députée Célia de Lavergne était invitée à une réunion de travail organisée par la fédération départementale ovine (FDO) de la Drôme. Elle s'est déroulée à la ferme du Théron, chez Marc Vidal, où la députée a pu visiter plusieurs pâturages et zones d'alpages sur la montagne du Chevalet. Eleveur de brebis et de chèvres, Marc Vidal était intervenu lors du congrès des maires 2017, à Nyons, déclarant avoir perdu 35 bêtes cette année-là et vouloir réduire son troupeau et abandonner son pâturage. Le 26 février, lui et une demi-douzaine d'éleveurs des Baronnies ont exprimé leur détresse à la parlementaire. Ils ont évoqué leurs ras-le bol et le risque d'abandon des espaces pastoraux à cause de la prédation du loup.
« L'Etat doit contenir la prolifération du loup »
A quoi sert le loup dans les Baronnies ? C'est la question posée par Patrick Resneau, éleveur installé à Rochebrune (ferme Dagobert) et dont le troupeau a été impacté par plusieurs attaques de loups. « Sa présence en zone d'élevage est impossible, a-t-il expliqué. Avec nos animaux élevés en plein air, nous offrons à la population une nourriture très saine. Cela va devenir impossible avec un tel prédateur (lui-même sans prédateur) se servant en toute impunité dans nos troupeaux comme dans un garde-manger. L'Etat doit contenir sa prolifération. »
« On a l'impression qu'on cultive le mensonge »
De nombreux éleveurs sont convaincus que le loup n'est pas revenu naturellement par l'Italie mais aurait été réintroduit artificiellement par l'homme. « On a l'impression qu'on cultive le mensonge», ont dit-certains.Le statut de protection du loup au terme de la convention de Berne ne serait alors plus le même. Toutefois, les conséquences liées à la prédation sont connues : stress chez les éleveurs et travail supplémentaire (vigilance jour et nuit), coût et inadaptation des mesures de protection, pertes financières, confrontation des chiens de protection face à certaines activités sportives et touristiques, abandon de l'élevage extensif et de l'entretien de l'environnement...
Attentive et sensible à cette cause, la députée Célia de Lavergne s'est engagée à transmettre tous ces éléments pour que les autorités concernées puissent prendre les décisions les plus appropriées.
J-M. P.