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Arboriculture

Mobilisation et engouement pour l’IGP « abricot des Baronnies »

Les producteurs d’abricots des Baronnies réunis en assemblée générale ont échangé sur la récolte 2018, frappée par le gel. Des priorités s’imposent : irrigation, choix de variétés hautement gustatives et plus que jamais un suivi de près du dossier IGP.
Mobilisation et engouement pour l’IGP « abricot des Baronnies »

Avec 5 à 6 tonnes sur les 15 000 récoltées habituellement, la production 2018 d'abricots des Baronnies se caractérise par un faible volume, à peine plus élevé que celui de l'année précédente déjà fortement impactée par le gel. Ce nouvel aléa climatique a décimé 70 % des fruits en avril. De plus, avec une récolte européenne importante et précoce, les marchés ont été engorgés prématurément, ce qui a provoqué une chute des prix ne pouvant compenser les coûts de revient plus élevés en raison du relief des Baronnies. « Malgré ce contexte, l'abricot des Baronnies a été d'excellente qualité, bien chargé en sucre et de belle coloration, offrant un visuel attractif et un gustatif flatteur et incitatif », a indiqué Franck Bec, président du syndicat des producteurs de l'abricot des Baronnies, le 12 février en assemblée générale à Saint-Sauveur-Gouvernet. Le plus gros de la production, soit près de 75 %, a été écoulé à l'export (Allemagne, Grande-Bretagne, Belgique, Pays-Bas...). Le reste a été vendu localement ou à travers le réseau des circuits courts.

Dossier IGP

Le syndicat de valorisation de l'abricot des Baronnies, avec le soutien de la chambre d'agriculture de la Drôme et du parc naturel régional des Baronnies provençales, poursuit le dossier de reconnaissance en indication géographique protégée (IGP). Benoît Chauvin-Buthaud, conseiller à la chambre d'agriculture, a rappelé que le dossier déposé fin mai 2017 a fait l'objet de plusieurs allers-retours avec l'Inao. Ce qui, selon lui, augure une réelle finalisation après un prochain examen devant la commission nationale et avant l'ultime et décisif passage devant l'assemblée européenne. Le dossier regroupe 81 communes des cantons de Buis-les-Baronnies, Séderon, Rémuzat, Nyons et quelques-unes limitrophes du Vaucluse et des Hautes-Alpes. Le descriptif des douze variétés sélectionnées indique leur adaptation au terroir et au climat favorisant une qualité visuelle (coloration variant de l'orange au rouge) et gustative (concentration en sucre et en arômes) qui lui est propre.

Le logo « Abricot des Baronnies ».

Irrigation, sélection

Les derniers épisodes de sécheresse invitent les producteurs à envisager le recours à l'irrigation pour développer les nouvelles variétés malgré les restrictions imposées sur la ressource en eau. La mise en place de retenues collinaires est à nouveau une perspective pour contourner efficacement cette « injustice en zone de montagne sèche ».
En matière de sélection, les variétés les plus gustatives seraient prioritaires sur celles plus précoces ou tardives car les arômes sont déterminants dans le choix du consommateur. « Il faut que l'abricot ait du goût, c'est le principal enjeu pour pousser à un nouvel achat », a ajouté Benoît Chauvin-Buthaud. Chaque ménage français en consomme 2,2 kg par an. L'abricot est le deuxième fruit consommé l'été et le troisième des fruits produits en France, juste derrière la pomme et la pêche-nectarine. Une performance pour un fruit qui n'est disponible que quelques mois par an. 
J-M. P.