Mon métier : agent de remplacement

Titulaire d'un BEP électronique, Brice Bourdeaux, 33 ans, est entré dans l'agriculture par hasard, il y a une dizaine d'année. Successivement embauché au sein des services de remplacement du Trièves (Isère) puis de la région de Bourdeaux (Drôme), il travaille depuis juillet 2016 pour la structure Herbasse Galaure Valloire. Sa mission consiste à remplacer les exploitants agricoles souhaitant ou devant quitter momentanément leur exploitation. Autodidacte et curieux, Brice réalise des remplacements plutôt en élevages bovin et caprin lait, ce qui lui permet d'acquérir de multiples compétences. « Au fil des expériences, explique-t-il, j'ai découvert des systèmes d'exploitation différents, plusieurs méthodes de travail. »
Etre polyvalent
Avant son arrivée en Nord-Drôme, Brice Bourdeaux avait déménagé dans les Deux-Sèvres pour s'installer en élevage ovins lait et viande. Mais le projet n'aboutira pas. D'origine iséroise, il souhaite alors revenir en Rhône-Alpes. Via la « bourse de l'emploi » de l'Anefa*, il postule au service de remplacement Herbasse Galaure Valloire (HGV), qui recherche un agent en contrat à durée indéterminée à temps plein. Brice est embauché en juillet 2016. « Je remplace les agriculteurs, le plus souvent des éleveurs, absents pour cause de formations, vacances, maladie, accident, congés maternité ou paternité ou celles et ceux exerçant des responsabilités professionnelles, raconte-t-il. C'est un métier varié, qui nécessite des capacités d'adaptation à la fois aux exploitations dans lesquelles je travaille mais aussi aux conditions climatiques indissociables de l'activité agricole. La polyvalence est également une qualité indispensable. »
Atouts et contraintes
Les contraintes inhérentes au métier du remplacement sont multiples. « Il faut s'adapter au planning de remplacement, parfois très court, confie Brice Bourdeaux. Je sais peu de temps à l'avance chez quel adhérent je dois me rendre. Le mails, les SMS et les coups de fil permettent de s'organiser. » Ce métier comporte aussi des atouts. « Il faut être réactif, aimer le changement, savoir travailler en autonomie, indique-t-il. J'interviens sur des types d'exploitation extrêmement variés, en élevage caprin, bovin, ovin, avicole mais aussi en arboriculture, pour des durées variables (de quelques heures à plusieurs semaines) et pour des activités différentes. Mes principales tâches sont la traite, les soins et l'alimentation des animaux, l'aide aux mises bas, la conduite de tracteurs pour les travaux des champs, l'entretien des vergers... »
Echange et partage
Cette diversité fait la spécificité et la force du métier d'agent de remplacement. Brice Bourdeaux doit donc continuellement élargir et enrichir ses compétences techniques pour répondre aux adhérents des services. « À l'automne, j'ai suivi une formation conduite et manipulation d'une mini pelle, raconte-t-il. Je souhaiterais également suivre des formations sur la taille des arbres fruitiers et la contention des bovins. Ce qui m'intéresse dans mon métier d'agent de remplacement, c'est la diversité des tâches, l'échange, le partage avec les adhérents et la bonne ambiance. J'apprécie le côté relationnel de la fonction. »
Pour les agriculteurs, le remplacement est un atout pour la qualité de vie, l'épanouissement personnel, le bien-être social, l'ouverture sur l'extérieur mais aussi l'insertion et l'implication au sein des territoires. Le profil des embauches est très varié. Le métier d'agent de remplacement s'adresse tant aux femmes qu'aux hommes. Les niveaux de formation s'échelonnent du Capa au BTS, en passant par des Bepa, Bac et licence pro. Au-delà de la formation, l'expérience est aussi très valorisée.
Contact : Service de remplacement de la Drôme , Corinne Escaich (mail : [email protected] - tél : 06 32 99 34 05).
* Anefa : association nationale emploi formation en agriculture (www.anefa-emploi.org)