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COOPERATION

Natura'pro optimise son développement

Natura'pro fait preuve d'une bonne santé économique et entend bien consolider cet avantage.
Natura'pro optimise  son développement

«On va vous délivrer beaucoup d'informations, ça va être conséquent », a prévenu François Martel, président de la coopérative Natura'pro. Mais c'est le bilan comptable et général de CADP Semences et d'Ardéchoise Semences qui a d'abord été présenté, le 7 juin à Montélimar, lors des assemblées générales. En 2016, les deux coopératives de semences ont exploité 2 102 hectares (ha) pour 5,8 millions d'euros (M€) de revenus bruts distribués à leurs adhérents. En termes de production, la récolte du maïs doux a été l'an dernier quelque peu supérieure à celle de 2015, le tournesol a connu une légère hausse, tandis que les emblavements de sorgho ont fortement diminué. Le pois chiche et la luzerne ont été en plein boom : les semences du premier passant de 23 à 95 ha en un an, celles de la seconde de 32 à 158 ha.
Le chiffre d'affaires des coopératives est cependant en baisse. CADP Semences est passé de 8,9 M€ en 2015 à 6,7 en 2016. Celui d'Ardéchoise Semences, de 1,3 M€ en 2015 à 0,9 l'an passé. Les deux établissements représentent 36 % du chiffre d'affaires de la coopérative Top Semence. Yves Courbis, président de CADP Semences, a constaté une demande de plus en plus prégnante de production de semences en agriculture biologique et en légumes secs.

Maintien d'un « très bon résultat »

C'était ensuite au tour du groupe Natura'pro de dérouler ses assemblées générales, ordinaire et extraordinaire. Fort de 45 établissements en Drôme et Ardèche, il se divise en deux entités : Natura'pro coop, la coopérative agricole à proprement parler ; et Natura'pro SA, en charge des 30 magasins grand public Gamm'Vert. La première entité a dégagé un chiffre d'affaires de 34,6 M€ l'an dernier. Claude Giraud, membre du bureau, a fait état d'une bonne récolte sur le végétal. La vente de produits phytosanitaires a été dopée par les conditions climatiques. Le volume d'engrais vendu a reculé de 7 %, alors que le chiffre d'affaires du secteur agro-équipement a bondi de 9 %. Enfin, l'activité irrigation-motoculture-espaces verts a connu une légère reprise avec plus de 4,6 M€ de chiffre d'affaires.
Natura'pro SA, de son côté, peut se targuer d'un chiffre d'affaires de 43,9 M€ en 2016. L'année a été favorable pour l'activité jardinerie, qui emploie 250 personnes. Désormais, la distribution au grand public représente, en chiffre d'affaires, 54 % des activités du groupe. Le chiffre d'affaires consolidé du groupe Natura'pro a dépassé, l'an dernier, 78,5 M€. S'il est en baisse par rapport à 2015, la marge a cependant augmenté. Et plus de 2 M€ d'investissements ont été réalisés.
Pour Sylvain Robinet, directeur général du Groupe Natura'pro, l'entreprise « maintient un très bon résultat ». En deux ans, les capitaux propres ont progressé de 2 M€. Sur la même période, le résultat net a fait un bond de 57 % et la valeur ajoutée par effectif a bien progressé.

Consolider la stratégie

Le groupe coopératif Natura'pro n'a pas l'intention de se reposer sur ses lauriers et veut développer une stratégie forte. François Martel, président, souhaite « poursuivre l'optimisation du développement du groupe et répondre aux attentes des associés-coopérateurs, en réfléchissant à une stratégie des métiers pour les cinq ans à venir, dans l'objectif de répondre aux attentes sociétales ». Il a évoqué un rapprochement avec le groupe coopératif Dauphinoise (ancré sur Rhône-Alpes et aussi présent en Saône-et-Loire) dans le cadre d'InTerra Pro, dont Natura'pro est membre. InTerra Pro est une structure de mutualisation de compétences en référencement et distribution des produits phytosanitaires, engrais, semences, agro-équipements et nutrition animale. Selon François Martel, il s'agit d'une « marmite de bonnes idées pour apporter aux associés-coopérateurs une meilleure compétitivité dans l'ensemble des productions ».
Par ailleurs, l'assemblée générale extraordinaire a validé la dissolution, sans liquidation, de la société de transports Coutrans, celle-ci n'ayant plus d'utilité. À venir également, le changement du système d'information interne à Natura'pro, effectif au 1er janvier 2018. L'objectif, a expliqué le président, est d'« améliorer les échanges entre associés-coopérateurs, d'être plus efficace économiquement et d'optimiser la gestion des coûts au quotidien ». 

Marie-Charlotte Laudier

 

QUESTIONS À / François Martel, président de Natura'pro.
La coopération : « Une force et une faiblesse »

Quels sont les avantages de la coopération dans le monde agricole ?
François Martel : « C'est tout d'abord la gestion par des agriculteurs élus d'outils locaux qui appartiennent aux agriculteurs. C'est une force et une faiblesse. Une force parce que c'est un pouvoir. Mais aussi une faiblesse car il faut être en capacité de gérer ces outils qui sont amenés à grossir de plus en plus. Cela nécessite, par exemple, des formations, des investissements... Au niveau financier, la coopération permet d'être acteur d'un marché et moins de le subir. Enfin, le statut coopératif induit un partage des bénéfices. »

Quels sont les enjeux de la coopération en Drôme-Ardèche ?
F.M. : « L'intérêt coopératif est le même partout en Drôme comme en Ardèche. Il est cependant plus prégnant quand on trouve peu de structures en local, quand la communication est difficile. On l'a dit pendant cette assemblée générale : en Sud-Ardèche, dans le secteur viticole, les coopératives vinifient 90 % de la production. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. »

Quel est le poids de la coopération sur les gros marchés ?
F.M. : Si une coopérative est bien structurée, elle est en capacité d'organiser les marchés. C'est sa force. La structure coopérative permet aussi de déléguer la recherche de débouchés pour les agriculteurs. »