Natura’pro : une année positive malgré des dysfonctionnements

L'assemblée générale de la coopérative Natura'pro, le 11 février à Montélimar, a été l'occasion de revenir sur la principale difficulté subie par la coopérative en 2018 : le changement complet de son système d'information effectué dès la fin de l'année 2017 et qui a nécessité plusieurs mois pour être productif. « Cela a provoqué des dysfonctionnements sur des facturations, des ratios de gestion, le chiffre d'affaires et posé des soucis internes, a expliqué Christophe Devos, président de Natura'pro. Des agriculteurs ont été pénalisés et insatisfaits car des erreurs apparaissaient sur leurs factures, il y a eu beaucoup d'attente... Cela a donné une mauvaise image à notre coopérative même si ce n'est pas le résultat de mauvaises volontés. Il reste encore des choses à régler mais le plus gros est fait désormais. D'ici fin juin, de grandes avancées seront effectives », a-t-il assuré. À terme, ce système permettra de gagner en efficacité. « C'était une nécessité et une obligation légale, notre ancien système ne répondait plus aux normes en termes de caisses notamment, de comptabilité. Notre but est aussi, demain, de proposer un extranet aux agriculteurs. »
Dynamiser l'offre sur le territoire
Malgré tout, le bilan reste positif pour Natura'pro. Sur les fertilisants, les tonnages sont en légère baisse. En semences, « nous avons progressé en plantes aromatiques et en tournesol ». En agroéquipements, les marchés continuent de progresser, particulièrement pour les outils d'aide à la décision (OAD) sur lesquels la coopérative veille à proposer tout type de matériel pour ses associés coopérateurs. Une même attention est apportée sur l'irrigation. « Nous essayons de répondre à toutes les demandes et tous les projets, pour du matériel d'appoint, une implantation plus globale, ou une ASA qui aurait besoin de renouveler des statuts. Dans nos régions parfois marquées par des sécheresses, l'accès à l'eau s'avère être un levier de productivité déterminant pour nos producteurs. »
La coopérative a cherché à dynamiser son offre sur le territoire, que ce soit sur les magasins Gamm Vert comme dans les dépôts agricoles. En motoculture, elle a acquis un magasin à Davézieux (07) en 2018. « C'était un secteur où il y avait un besoin. Ce rachat a permis de restructurer notre offre sur le bassin d'Annonay », explique Christophe Devos. Plusieurs chantiers, tous en Ardèche, sont également sortis de terre : l'installation d'un nouveau magasin à Satillieu et à Alba-la-Romaine, la refonte de la pépinière à Saint-Péray, l'extérieur du site de La Voulte et du magasin du Cheylard. « Nous avons un territoire très hétérogène, entre la vallée du Rhône et le plateau ardéchois. Ce qui fait notre force, c'est cette diversité des territoires que nous couvrons et ses variétés de productions », a rappelé Christophe Devos.
Transparence et équité
Dans le cadre de la loi Egalim, la coopérative reste en attente de réponses concernant les évolutions en matière de conseil et de vente. « La finalité est toujours la même, répondre aux besoins. Nous devons envisager la suppression des 3R (rabais, remise, ristourne) ce qui est assez compliqué pour une coopérative mais cela ne concerne que les phytosanitaires. Tout le monde n'est pas concerné mais ce sont des évolutions qu'il va falloir accompagner au sein de Natura'pro. Notre but est de proposer un fonctionnement le plus équitable possible pour que tous les associés coopérateurs puissent continuer de s'y retrouver. Il faudra que chacun nous fasse remonter leurs appréciations pour que nous puissions affiner et améliorer nos activités », rajoute Christophe Devos. Avec ces changements à venir, un travail sera aussi mené en matière de communication : « Nous changeons totalement de modèle donc il faudra être le plus transparent possible. Il faut que chacun se sente impliqué dans la coopérative. »
A. L.
En chiffres 4 500 adhérents issus du secteur agricole.85 millions de chiffre d’affaires (55 % activités grand public - 45 % agricole).50 sites Natura’pro situés en Ardèche et dans le Sud-Drôme, dont 29 Gamm Vert et 21 sites comme dépôts agricoles et silos.